5 bonnes raisons de (re)voir De rouille et d’os

Le très beau film de Jacques Audiard sera diffusé sur ICI Télé le dimanche 26 novembre, à 23 h 25.
T’es open?
En 2012, le cinéaste français Jacques Audiard adaptait un recueil de nouvelles du canadien Craig Davidson et s’essayait pour la première fois au mélodrame. Un genre qui lui va particulièrement bien. La preuve par cinq.

Une histoire d’amour singulière
Le cinéma a fait son miel des romances de toutes sortes. Mais rarement, pour ne pas dire jamais, il s’est attardé à celle pouvant naître entre un homme et une femme handicapée.
On pense rapidement à T’es belle Jeanne, de Robert Ménard (avec Marie Tifo), mais De rouille et d’os s’impose comme un jalon autant que comme une proposition forte, auscultant la relation entre un jeune père fauché, voyou sur les bords et une dresseuse d’orques amputée des deux jambes après un accident de travail.

Un refus du pathos et du sentimentalisme
S’il s’essaye au mélodrame, Audiard n’oublie pas ses premières amours.
Le noir, couleur caractéristique de ses intenses Un prophète ou De battre mon cœur s’est arrêté, colore également De rouille et d’os, portrait de deux êtres blessés, autant au corps qu’à l’âme, tout en fêlures et en brutalités et qui, malgré la rudesse, parviennent à puiser de la force l’un chez l’autre.

Des acteurs incroyables
Elle est fière et orgueilleuse, refusant d’être ou de sentir diminuée. Lui, un colosse à la puissance brute.
Des rôles d’homme et de femme à vif, sans artifice, que Marion Cotillard et Matthias Schoenaerts, impressionnants et attachants, interprètent avec une vérité et une évidence renversantes.

Un regard universel
Si les films parfois ont tendance à nous faire voir l’amour par le petit bout de la lorgnette, Audiard a cette intelligence de vite s’élever au-delà de ce cas singulier pour plutôt transformer De rouille et d’os en chant d’amour à tous les paumés magnifique, à toutes les vulnérabilités même les plus inavouées, capable de faire surgir la lumière des endroits les plus inattendus.

La manière Audiard
Si Audiard est devenu un des cinéastes les plus fascinants du cinéma contemporain, ce n’est pas le fruit du hasard, mais plutôt le résultat de sa patte unique, faite d’un naturalisme sensible et âpre (malgré quelques musiques et ralentis maladroits), réussissant à rythmer sensuellement par un sens de l’ellipse et du changement de point de vue génial, une histoire d’amour dont pas une scène ne semble de trop, dont pas un moment ne paraît composé pour fabriquer du sentiment.
Et c’est plutôt alors organiquement, comme de l’intérieur, que l’émotion se pointe, nous prenant à la gorge en étant aussi subtile que sans apprêt.
De rouille et d’os, sur ICI Télé le dimanche 26, à 23 h 25.
La bande-annonce (source :YouTube)

https://www.youtube.com/watch?v=xWbeNcscfsI