Pascale Bussières x 3

Intense et charismatique, l’actrice illumine tous les films dans lesquels elle joue. La preuve avec Bootlegger, à voir sur ICI Télé, le vendredi 29 septembre, à 23 h 05.
Un regard félin et magnétique, une silhouette gracieuse et déterminée, une présence de laquelle on ne peut détacher l’œil : Pascale Bussières est de ces immenses actrices dont la puissance, tantôt contenue, tantôt non, irradie chaque plan qu’elle habite. La preuve en trois rôles majeurs, dans des œuvres de trois réalisatrices (et il y en aurait bien d’autres, comme dans des films de Léa Pool, de Charles Binamé, de Guy Édoin ou de Denis Villeneuve!)

Contrebandière dans Bootlegger, de Caroline Monnet (2021)
Many, jeune femme d’origine algonquine, retourne pour la première fois depuis longtemps dans sa communauté. Sur place, elle retrouve ses grands-parents, mais constate aussi les ravages du trafic d’alcool de contrebande. Dans Bootlegger, son premier long métrage, l’artiste multidisciplinaire Caroline Monnet cache derrière une apparente simplicité une multitude de réflexions et de nuances passionnantes. Parmi ces dernières, on retiendra son regard sur la place des femmes dans le fonctionnement sociopolitique des communautés, qu’elles aient le rôle de chef ou qu’elles soient profiteuses.
En contrebandière sauvage qui a vu neiger, Pascale Bussières déploie une force étonnante et réussit à livrer un portrait passionnant d’une femme toute de contradictions dessinée.

Adolescente mal dans sa peau, dans Sonatine, de Micheline Lanctôt (1983)
Son visage est entré dans les livres d’histoire à ce moment-là. Alors âgée d’à peine 13 ans, Pascale Bussières épatait le public dans ce tout premier film signé Micheline Lanctôt, Lion d’argent au Festival de Venise.
Aux côtés de Marcia Pilote, elle y joue Chantale, jeune fille esseulée et triste qui cherche du réconfort partout où elle le peut, jusqu’à être à bout de solutions. Bien sûr, Bussières retrouvera Lanctôt 10 ans plus tard, dans Deux actrices, puis encore dans Suzie en 2007, mais sa performance initiale reste encore aujourd’hui aussi impressionnante qu’émouvante, nous donnant toujours l’impression d’assister à l’éclosion d’un talent majeur.

Chanteuse de légende dans Ma vie en cinémascope, de Denise Filiatrault (2004)
Bien sûr, le film, signé Denise Filiatrault, n’est pas le plus impressionnant de la filmographie de Pascale Bussières. Il reste qu’elle a trouvé dans ce rôle flamboyant et plus grand que nature d’Alys Roby un personnage à sa hauteur (et qui lui a valu son seul prix Jutra de la meilleure actrice à ce jour…).
Mieux : elle a trouvé aussi dans cette figure de chanteuse populaire aux succès internationaux et au destin brisé de quoi exprimer une fantaisie, un prestige et un panache impressionnants.
Tout en n’oubliant pas la touche de gravité qui rend son incarnation particulièrement touchante. Oh, un dernier détail : c’est l’actrice elle-même qui chante toutes les chansons du film, prouvant que son talent n’a décidément rien d’unidimensionnel.
Bootlegger, sur ICI Télé le vendredi 29 septembre, à 23 h 05
La bande-annonce (source : YouTube)
