Adieu les cons et l’épatant talent de Virginie Efira

L’actrice brille dans cette comédie noire, signée Albert Dupontel
Suze est coiffeuse. Au moment où nous la rencontrons, elle vient d’apprendre qu’elle est condamnée, la faute à une maladie auto-immune rare. Le temps lui étant compté, elle décide de retrouver la trace de cet enfant qu'elle a eu à 15 ans et qu’elle avait été obligée d’abandonner. Et sur sa route se dresseront alors deux alliés improbables : Jean-Baptiste, un expert en sécurité informatique qui vient de rater son suicide, et Serge, un archiviste aveugle traumatisé par la police.
Septième long métrage d’Albert Dupontel (Bernie, Au revoir là-haut, 9 mois ferme…), Adieu les cons s’inscrit dans la droite ligne du cinéma dupontelien, autrement dit un cinéma nourri à la bande dessinée et au théâtre, citant constamment les Monty Pythons (le film est d’ailleurs dédié à Terry Jones, et Terry Gilliam vient y faire un petit coucou).
Travellings rapides, zooms marqués, musique qui se laisse remarquer, rebondissements n’en finissant plus de rebondir : tout semble inventer, avec une artificialité revendiquée, un certain romanesque du réel.

Du pur Dupontel, donc? Oui et non. Car si l'on reconnaît bien son goût pour une certaine plasticité de la mise en scène, sa vraie marque de fabrique – autrement dit son humour noir et acide – semble ici avoir laissé place à un sens du mélo plus assumé, évoquant presque le conte de fées. Par bonheur, quelques flèches – en particulier contre les violences policières ou notre rapport démesuré aux écrans – volent encore avec agilité.
Car, avec une telle approche, on pourrait craindre le récit cadenassé, presque rigide, voire robotique.
Mais heureusement, Virgine Efira est là. Aux côtés de Dupontel lui-même et de Nicolas Marié, dans des rôles plus burlesques, elle est celle qui porte l’émotion, la poésie, la tonicité du tout. Elle est la force de vie de ce récit par ailleurs relativement court.
Elle est cette actrice que tous les films voudraient avoir en leur sein, tant elle semble capable d’illuminer n’importe quel plan, à la moindre de ses présences. Oui, décidément, Virginie Efira est une actrice épatante.
La bande-annonce (source : YouTube)
