Charlotte, comme ses copines Aube et Mégane, est en 5^e secondaire. Elles ont l’âge des premières découvertes… et des premières déceptions aussi; le chum de Charlotte vient de lui apprendre qu’il est gai. En peine d’amour, la jeune fille trouve alors un emploi dans un immense magasin de jouets, où travaillent d’autres jeunes… et surtout des garçons.

Les jeunes filles ont-elles droit à la même liberté sexuelle et sentimentale que les garçons? Oui, oui, et encore oui, comme le martèle Charlotte a du fun, réalisé en 2018 par Sophie Lorain et scénarisé par Catherine Léger (les deux femmes avaient déjà collaboré au scénario de La petite reine).

Cela semble une évidence… Pourtant, dans la réalité, cela l’est moins, mais le cinéma peut aussi parfois servir à rappeler quelques principes de base.

Il est question d’égalité des genres devant la découverte de l’autre et de soi, donc, mais sans donner de leçons péremptoires du haut d’un quelconque piédestal.

Ici, il ne s’agira pas pour des adultes de venir dire aux ados ce qu’ils et elles ont le droit ou non de faire. Non, Charlotte a du fun est, comme Prank ou Les faux tatouages, un vrai film d’ado à la québécoise, légèreté et fraîcheur comprises.

En noir et blanc – car Lorain a bien retenu la leçon de ce cinéma indépendant américain qui aime tant capter la vitalité de la jeunesse en se référant à la Nouvelle Vague – et citant Carmen, chantée par la Callas (mais sans en retenir que l’émancipation sexuelle de l’héroïne de Bizet servait aussi à briser les carcans sociaux de sa position d’ouvrière), Charlotte a du fun profite surtout de l’énergie et de l’humour de ses interprètes.

Car c’est bien l’abattage de Marguerite Bouchard, de Romane Denis ou de Rose Adam qui transforme ces jeunes filles en symboles d’une jeunesse décomplexée, audacieuse et surtout libre.

Cette liberté s’exerce surtout à l’horizontale, certes, mais qui a dit que la liberté – et le fun – ne passait pas aussi par le lit?

La bande-annonce (source : YouTube):