Inspire, l’ode à la résilience signée Andy Serkis

Mercredi 7 juin, à 14 h sur ICI Télé, Andrew Garfield et Claire Foy nous font croire à l’espoir
L’amour peut-il servir de rempart contre le pire? Le cinéma nous permet parfois d’y croire

Assumer le conte de fées…
Ça commence comme un authentique conte de fées. Et tout y est : Robin et Diana, les jeunes héros beaux et insouciants, le coup de foudre au ralenti sur fond de match de cricket, la lumière chatoyante, les plans majestueux, chics et champêtres, les violons enveloppants, le voyage en Afrique, l’annonce de la grossesse...
Il ne manque rien, surtout pas la dose de sucre qui, si elle s’augmentait d’un milligramme, deviendrait écœurante.

… Pour mieux le détruire
Mais Andy Serkis (interprète de Gollum dans Le seigneur des anneaux et de César dans La planète des singes), dont il s’agit là de la première réalisation, ne s’empêtre pas longtemps les pieds dans les rideaux du romantisme guimauve. À peine 15 minutes après ce début idyllique et ensoleillé, c’est la première crise. Et le début d’un autre film, oubliant ses premières teintes jaunes et orangées pour celles du gris et du bleu sombre (la photo est signée Robert Richardson, collaborateur notamment de Quentin Tarantino). Car le jeune homme a attrapé la poliomyélite, ce qui, au début des années 60, le condamne à une vie de paralysie dont la brièveté n’aura d’égale que la souffrance. Sauf si…
Sauf si l’amour s’en mêle. Car c’est sur ce beau sentimentalisme à l’ancienne que repose Inspire (qui relate une histoire vraie et est d’ailleurs produit par le fils du couple).
Non que le désespoir ou la douleur soient évacués, mais le film instille rapidement une idée forte : baisser les bras, lorsque l’on est bien entouré, ce n’est pas qu’abdiquer sa propre vie. C’est oublier que l’essentiel, ce n’est pas une paire de jambes ou de bras en état.

Courage et résilience à l’honneur
Il y aura donc les amis inventeurs, la famille-soutien et la femme-force de vie pour aider Robin non seulement à survivre, mais à devenir un symbole de la lutte pour une meilleure intégration des handicapés dans la société.
Finis les hôpitaux-mouroirs, finies les condamnations sans appel : même lorsqu'on est alité, la vie mérite qu’on en réinvente les règles pour en profiter. Et Robin prendra, si l’on peut dire, ce combat à bras-le-corps. À commencer par l’invention d’un fauteuil permettant son déplacement en intégrant son respirateur artificiel.
La leçon de vie réconfortante à tout prix se veut exemplaire, et romancée : ellipses évitant de s’appesantir, illustration un peu proprette de la tâche d’aidante naturelle, dévotion remplaçant la réalité de la compassion. Mais elle fonctionne tout de même. Car c’est avec un investissement que l’on sent sincère qu’Andrew Garfield, et surtout Claire Foy (qui aurait probablement mérité un rôle un peu plus développé), se donnent à leurs rôles, emportant qui accepte d’y croire dans cette ode au courage et à la résilience martelant que tant que le cœur continue à battre, il y a bel et bien de l’espoir.
Inspire, sur ICI Télé le mercredi 7 juin, à 14 h.
La bande-annonce (source : YouTube)
