Le mystère Henri Pick : des livres, une enquête et Fabrice Lucchini!

Un film d’enquête littéraire parfait pour l’été!
Le petit monde littéraire, ses tonnes de livres publiés – pour la plupart pilonnés –, ses autrices et auteurs désespérés d’obtenir un peu de reconnaissance, ses maisons d’édition prêtes à beaucoup pour de bons chiffres de vente, ses critiques ayant droit de vie ou de mort sur les œuvres… Le cinéma, bien sûr, ne peut y trouver que matière à fictions. Chez certains, comme Olivier Assayas par exemple dans Doubles vies, ce milieu est devenu prétexte à une jolie satire des mœurs bourgeoises dépassées par les nouvelles technologies. Chez d’autres, comme Rémi Bezançon (Le premier jour du reste de ta vie, Nos futurs), il peut aussi se transformer – et c’est plus étonnant – en un univers d’enquête quasi policière!
Adapté d’un roman de David Foenkinos (La délicatesse), dont on a abandonné le principe choral, Le mystère Henri Pick est en effet ce qu’on pourrait appeler un polar littéraire. Dans ce genre singulier, dont il est l’un des rares représentants, ce film a au moins le mérite de divertir, ce qui n’est pas une mince qualité.
Oui, les ficelles sont grosses (et la musique n’hésite pas à les surligner encore plus!), en particulier au début, lorsqu’une jeune éditrice de chez Grasset, en vacances chez son père dans un village breton, découvre dans une bibliothèque consacrée aux manuscrits refusés une œuvre intitulée Les dernières heures d’une histoire d’amour, signée Henri Pick, désormais décédé. Coup de cœur – publication – triomphe national, pouf, le film est lancé.

Une fois l’engrenage déclenché, le film se dévore comme ces gros pavés qu’on apporte à la plage et qu’on ne peut pas lâcher!
Qui était Henri Pick? A-t-il vraiment écrit ce livre? Pourquoi le critique Jean-Michel Rouche en fait-il une obsession au point de vouloir prouver qu’il s’agit d’une mascarade et de perdre femme et travail? Pourquoi Madeleine et Joséphine, femme et fille de Pick, n’ont-elles rien su des désirs littéraires d’Henri? L’ambition d’une jeune éditrice peut-elle mener à une telle supercherie? Les questions s’accumulent et constituent les passionnants fils rouges de ce film simple, tonique et sympathique.
Oui, sympathique, car au-delà de l’enquête, ce qui en ressort, c’est bien sûr la passion pour les livres.
Celle des bibliothécaires de province, des clubs de lecture d’amies, des lecteurs et lectrices avides de tous ces mots. Celle qui déborde bien au-delà du petit cercle médiatico-professionnel parisien. Celle de tous ceux et celles qui savent bien que derrière les récits qu’on lit, il y a autant d’amour que d’ambition, de vies fantasmées que d’obstacles. Et bien sûr, celle de Fabrice Lucchini; on comprend à chaque instant de ce film pourquoi il a été choisi pour ce rôle de critique, capable de tout plaquer et de tout investir, pour son simple amour des livres. Vive les mystères! Vive les livres!
La bande-annonce (source : YouTube)
