Mais d’où vient Moon, petit joyau de la science-fiction?

Moon, héritier de grands films de science-fiction, est un petit joyau à découvrir sur ICI Télé le 14 mai, à 2 h 23
En 2009, un premier film, réalisé indépendamment avec un minibudget (5 millions de dollars), vient réveiller la science-fiction mondiale : Moon, de Duncan Jones. Comment? En puisant aux sources mêmes de ce qui fait de ce genre un réservoir à films fascinants. De plus, le plaisir sincère du jeune réalisateur à faire revivre cette science-fiction classique, où l’imagination l’emporte toujours sur les effets spectaculaires, emporte entièrement l’adhésion des cinéphiles.

Une touche de David Bowie
Autant le dire tout de suite, Duncan Jones est le fils de David Bowie. En s’attachant à raconter le quotidien d’un astronaute, quelque part au milieu du 21e siècle, qui supervise tout seul sur la Lune l’exploitation d’un puits de forage d’une nouvelle ressource d’énergie, le cinéaste détaille comment cet antihéros solitaire va peu à peu s’abîmer dans un genre de trou noir méditatif.
Digne de Space Oddity en somme…

Un morceau de robot de 2001, L’odyssée de l’espace
Comme dans le classique d’entre les classiques de Stanley Kubrick, Moon met face à face l’homme et la machine. En effet, notre astronaute (formidable Sam Rockwell), seul dans sa station, n’a qu’un compagnon : Gerty, un ordinateur doué de parole et d’intelligence.
Le fantôme d’Hal plane…

Le souvenir de THX 1138
Le premier film de George Lucas avait séduit le public par ses décors cliniques, froids, d’un blanc saisissant.
C’est cette même pureté glaciale, ne reposant sur presque aucun effet spécial, mais comptant sur l’effet produit par cette station lunaire toute en angles et monochrome, qui semble avoir présidé à la conception de ceux de Moon.

Une pincée de Blade Runner
C’est peut-être l’inquiétude qui suinte de chaque plan ou même le rétrofuturisme, ce sentiment de regarder le futur en jetant sans cesse des coups d’œil dans le rétroviseur, ou encore la peur d’un monde dominé par les machines et la rapacité des multinationales.
Toujours est-il que la filiation entre Moon et le classique de Ridley Scott saute aux yeux. On s’attendrait presque à voir un Replicant débarquer dans la salle des machines.

Un souvenir de Solaris
Couloirs de station spatiale enfermant l’homme dans sa propre solitude, sensation constante d’étouffement et d’isolement, réflexion sur ce que le progrès scientifique et l’isolement peuvent faire aux êtres humains (oui, Moon est d’actualité) :
le sentiment de claustrophobie qui domine dans Moon n’est pas sans rappeler cette idée forte qui irriguait le classique d’Andrei Tarkovski.

Et un soupçon de The Truman Show pour finir
Comme Jim Carrey dans le film de Peter Weir, notre astronaute est isolé et observé, à la différence qu’il en est au courant!
En gros, Moon pourrait être vu comme une version spatiale et dépressive du Truman Show, qui utilise également l’autarcie comme symbole d’un monde aseptisé et dominé par les machines!
Moon, sur ICI Télé le samedi 14 mai, à 2 h 23.
La bande-annonce (source : YouTube, uniquement disponible en anglais) :
