Cinq films pour se faire battre le cœur

On fête la Saint-Valentin avec une sélection de cinq films pour célébrer l’amour, à voir sur ICI Tou.tv Extra
Des vues pour fêter l’amour? L’idée est réjouissante. Piochons dans le réservoir romantique de l’Extra d’ICI Tou.tv pour en trouver cinq qui conviennent pour l’occasion.

Il pleuvait des oiseaux : l’amour comme une évidence
Au fin fond d’une forêt en Abitibi, trois vieux ermites vivent volontairement loin de tout, dans leurs cabanes. Mais après la mort de leur doyen, Ted, leur quotidien va changer, puisqu’arrive alors dans leur petite communauté Gertrude, une femme de 80 ans, internée depuis aussi longtemps qu’elle se souvienne. En adaptant le roman du même nom de Jocelyne Saucier, Louise Archambault déploie une mise en scène sobre et retenue et offre aux fantastiques Rémy Girard, Gilbert Sicotte et la regrettée Andrée Lachapelle des rôles à leur hauteur.
Mais surtout, elle réussit une scène d’amour d’une beauté sidérante, qui nous hante encore.

Portrait de la jeune fille en feu : l’amour comme un feu brûlant
En 1770, une jeune peintre est engagée pour faire le portrait d’une jeune fille à marier. Cette dernière refuse, mais développe néanmoins une relation passionnée avec l’artiste. Prix de la mise en scène au Festival de Cannes, scandaleusement ignoré aux César, le film de Céline Sciamma est une œuvre rigoureuse et impressionnante, fougueuse et érotique.
Axé sur deux femmes rebelles qui refusent une vie décidée pour elles, il est d’une modernité ahurissante et la preuve de la puissance du regard féminin.

Film Stars Don’t Die in Liverpool : l’amour comme antidote aux barrières morales
Adapté de l’autobiographie de Peter Turner par Paul McGuigan, le film au titre génial raconte l’histoire d’amour improbable et superbe entre l’actrice hollywoodienne Gloria Grahame et un jeune homme de 28 ans alors qu’elle vivait ses dernières années. Passant de la comédie romantique pure au mélo bouleversant,
le film touche droit au cœur, en particulier grâce aux présences de Jamie Bell et d’Annette Bening, qui rendent magnifique ce dernier sursaut de tendresse et de lucidité entre deux êtres apprenant à vivre loin des écrans de cinéma.

Plaire, aimer et courir vite : l’amour comme protection de l’autre
Portrait lucide des années sida à Paris, ce film de Christophe Honoré conjugue, sans aucune fausse note, le bonheur des premiers élans amoureux et l’infinie tristesse des histoires qui s’achèvent. Car c’est entre 1990 et 1993 qu’il navigue pour évoquer l’histoire d’amour entre Arthur (Vincent Lacoste, touchant), un jeune étudiant provincial, et Jacques (Pierre Deladonchamps, d’un charisme irrésistible), un écrivain sans grande ressource qui vit avec son fils et qui aimerait avoir le courage de résister et de ne plus se montrer à son amant, puisqu’il est malade.
Sans pathos ni sentimentalisme frelaté, ce film sincère et spontané touche droit au cœur avec une délicatesse et une élégance folles.

Trois souvenirs de ma jeunesse : l’amour comme une folle aventure
C’est un antépisode. Comme chez Marvel, mais en tellement mieux! Car Arnaud Desplechin raconte dans ce film la jeunesse de Paul Dédalus, ce héros que nous rencontrions trentenaire en 1996 dans son deuxième film, Comment je me suis disputé (ma vie sexuelle). Adolescent à Roubaix, donc, le jeune Paul prépare un voyage en Russie et est bouleversé par Esther, une jeune fille à la sensualité, à l’intelligence et à l’insolence folles. Clichés détournés; bifurcations vers le cinéma d’espionnage, le film à suspense, le conte familial cruel et la chronique sentimentale adolescente; effets de style d’une vivacité folle :
Trois souvenirs de ma jeunesse saute comme un cabri pour revisiter l’idée même d’une histoire d’amour, aiguillonné par le naturel insolite de Quentin Dolmaire et la beauté indolente de Lou Roy-Lecollinet.