Gala Québec Cinéma 2020 : trois femmes qui nous ont fait rire (nommées ou oubliées)
On revisite le cru 2019-2020 du cinéma québécois avec trois coups de cœur féminins.

On revisite le cru 2019-2020 du cinéma québécois avec trois coups de cœur féminins.
On a beaucoup souligné le nombre de femmes qui ont réussi – enfin – à se faufiler dans la liste des finalistes aux prix Iris remis lors du prochain Gala Québec Cinéma. Un simple exemple : sur les sept films nommés dans la catégorie du meilleur film, six sont réalisés par des femmes, soit par les cinéastes Sophie Deraspe, Mélanie Charbonneau, Monia Chokri, Louise Archambault, Anne Émond et Myriam Verreault.
Bravo à elles! Toutefois, pour souligner cette avancée bien réelle, nous avons voulu mettre en lumière un autre cliché mis à terre cette année, en révélant trois coups de cœur féminins : ces femmes qui nous ont fait rire!
Catherine Chabot dans Menteur, d’Émile Gaudreault (nommée pour l’Iris de la révélation de l’année)
Auteure à l’esprit aussi lucide que précis et drôle (Lignes de fuite, Dans le champ amoureux, au théâtre), Catherine Chabot a dévoilé cette année son talent évident à aussi interpréter les mots des autres. En traductrice du russe, aux côtés d’interprètes comiques bulldozers (Louis-José Houde, Antoine Bertrand, Anne-Élisabeth Bossé…), elle impose une vraie modernité, une fraîcheur formidable, en alliant maladresse, charme et énergie verbomotrice irrésistibles qui fait énormément pour dépoussiérer la recette comique de Menteur.

Anne-Élisabeth Bossé dans La femme de mon frère, de Monia Chokri (nommée pour l’Iris de la meilleure interprétation féminine, premier rôle)
Bien sûr, on la savait déjà drôle, mais dans La femme de mon frère, héritant enfin de ce premier rôle au cinéma tant mérité, Anne-Élisabeth Bossé révèle l’étendue de son registre comique. En jeune femme de 35 ans, nouvellement docteure en philosophie politique, qui vit chez son frère, elle excelle autant dans l’explosivité que dans l’humour à froid, le tout dans une atmosphère rétro dopée au malaise, concoctée par Monia Chokri, qui colle parfaitement à l’énergie décalée de cette comédienne unique.

Camille Felton, dans Matthias et Maxime, de Xavier Dolan
Malheureusement, la jeune comédienne n’aura pas l’honneur d’être en nomination. Qu’importe, elle aura marqué notre année cinéma en héritant d’un petit, mais marquant, rôle, soit celui de petite sœur apprentie cinéaste. C’est elle qui demandera à Matthias et Maxime de s’embrasser devant sa caméra, déclenchant toute une remise en question existentielle. Mais même sans être présente longtemps, Camille Felton livre tout un numéro, en jeune fille bourgeoise et insupportable, véritable pile électrique au charabia anglo-français dont la présence hilarante entraîne le film vers les rives bienvenues de la comédie loufoque.
En plus
L’œuvre d’Alanis Obomsawin, lauréate de l’Iris Hommage, en moins de trois minutes
Les prix Iris du Gala Québec Cinéma seront remis le 10 juin en deux parties : à 19 h sur le web et à 21 h dans l’émission Bonsoir Bonsoir! pour les prix : meilleure actrice, meilleur acteur, prix du public et meilleur film.