10 bonnes raisons d’admirer le Portrait de la jeune fille en feu

Céline Sciamma signe un film exceptionnel, à voir en salle le vendredi 14 février, sous peine de rater son année cinéma.
L’éveil à la sexualité d’adolescentes (Naissance des pieuvres), l’identité de genre (Tomboy), la violence au féminin (Bande de filles) : en trois films, Céline Sciamma a tissé sur ces préoccupations fort contemporaines les contours d’une œuvre rigoureuse et impressionnante, dont la vitalité n’a d’égale que la richesse. Toutefois, rien ne préparait tout à fait le public au choc du Portrait de la jeune fille en feu. Voici 10 raisons, parmi 1000 autres, de vous précipiter au cinéma.

Parce que, dès l’ouverture du film, on plonge dans un regard féminin solennel et fixe, et on ne peut plus ensuite détourner le regard.
Parce qu’en revenant sur cette histoire de peintre, en 1770, chargée de faire le portrait d’une fille à marier, Sciamma est surtout d’une modernité ahurissante.
Parce que la cinéaste filme deux rebelles qui ne veulent pas d’une vie décidée pour elles.

Parce que Céline Sciamma est aussi une immense scénariste, capable de répliques qu’on prendrait comme mantra, comme « c’est un sentiment doux à vivre, l’égalité », ou « être libre, c’est être seule ».
Parce que le regard noir et fiévreux de Noémie Merlant est de ceux qui vous fouillent jusqu’au plus profond de l’âme.

Parce qu’Adèle Haenel, terrienne, lumineuse et d’une douceur inédite, incarne jusqu’au vertige les sacrifices qu’exige le désir de liberté des femmes.
Parce que la réalisatrice invente et donne à voir – enfin – la puissance du regard féminin et que son film est chargé d’une tension érotique folle, sans une once de complaisance.

Parce Sciamma fait rimer physicalité, intimité et spiritualité, ce qui n’est pas donné au premier venu.
Parce que quelque chose dans le calme des images, dans leur fixité silencieuse et sublime, commande le respect et l’attention.
Parce que, à la lueur d’une bougie, Sciamma compose des plans veloutés dignes des plus grands maîtres de la peinture flamande.
Portrait de la jeune fille en feu, en salle le 14 février. La bande-annonce (source : YouTube)
