2010-2020 : LES 5 MEILLEURS FILMS INCLASSABLES

On termine notre exploration cinéma de la décennie avec un palmarès des meilleurs films inclassables.
*Les dates indiquées sont celles des années de sortie en salle au Québec.

Spring Breakers, d’Harmony Korine (2013)
Des princesses Disney (Vanessa Hudgens, Selena Gomez, Ashley Benson) dans une relâche scolaire sanglante? Une chanson de Britney Spears et un James Franco dans son meilleur rôle? Du fluo et du sang? Harmony Korine signait un portrait trash d’une génération perdue, d’une Amérique ravagée. Un choc de cinéma aussi radical que mélancolique.

Faites le mur (Exit Through the Gift Shop), de Banksy (2010)
Vrai documentaire, fausse enquête, réflexion sur le monde de l’art et le statut d’artiste, portrait ludique d’un faussaire talentueux? Exit Through the Gift Shop est tout cela et plus encore : une preuve de plus que Banksy est un génie de l’art contemporain.

Leviathan, de Lucien Castaing-Taylor et Véréna Paravel (2013)
Qui aurait pu croire que le quotidien d’un chalutier en haute mer nourrirait la matière de ce film unique, véritable expérience sensorielle qui fait du cinéma un art, oui, mais aussi un outil à sentir le froid, l’eau, le chaos. Une immersion troublante et passionnante qui nous fait faire, comme en direct, l’expérience même de la sauvagerie de la nature.

P’tit Quinquin, de Bruno Dumont (2015)
Une série télé? Oui, et peut-être une des premières à avoir véritablement brouillé les cartes de ce qui relève du petit ou du grand écran. Géniale incursion du formaliste Dumont dans l’univers de la série policière et de la comédie, P’tit Quinquin est un objet étrange, fascinant, hilarant où l’on mène l’enquête sur des restes féminins trouvés… dans une carcasse de vache.

The Tribe, de Myroslav Slaboshpystkiy (2015)
En Ukraine, un jeune homme débarque dans un pensionnat pour sourds et muets, devenu un véritable quartier général du trafic de drogues et de prostituées. Oui, c’est violent. Rageur même. Mais c’est aussi entièrement tourné en langage des signes par de jeunes acteurs non professionnels sourds et muets (sans voix hors-champ, sans sous-titres, sans traduction), et c’est surtout une œuvre de cinéma et de mise en scène rare.
Ils ont failli se classer :
The Irishman, de Martin Scorsese (2019)
Roma, d’Alfonso Cuarón (2018)
Carlos, d’Olivier Assayas (2010)
The Ballad of Buster Scruggs, des frères Coen (2018)
O.J.: Made in America, d’Ezra Edelman (2016)
Room 237, de Tim Kirk (2013)
Holy Motors, de Leos Carax (2012)
Pater, d’Alain Cavalier (2012)
Bonne prochaine décennie de cinéma à tous.