Trois découvertes à faire au Festival international du film pour enfants de Montréal (FIFEM)

À l'occasion de la relâche scolaire, le FIFEM se déroule du 3 au 11 mars pour faire découvrir à notre chère progéniture un cinéma différent et audacieux. Nous avons repéré dans la programmation trois œuvres qui le prouvent.
Non, le cinéma pour enfant, ce n’est ni gnian-gnian ni obligatoirement un dessin animé. Bien loin des frontières américaines, il s’est développé sur toutes sortes de terrains, autant formels que thématiques. C’est ce que le FIFEM propose aux plus jeunes de découvrir, histoire d’élargir un brin leurs horizons. Nous avons pioché dans la programmation de cette année pour dénicher trois films qui sont la preuve de cette étonnante variété du cinéma jeunesse.

Tragédie sur glace : Kiss & Cry (Sean Cisterna)
Peut-on réchauffer le cœur en relatant l’histoire vraie de Carley Allison, une patineuse canadienne de 18 ans qui se découvre atteinte d’un cancer aussi rare qu’incurable, juste après avoir appris qu’elle était sélectionnée pour les Jeux olympiques? Contre toute attente, Kiss & Cry offre une réponse digne d’Alain Golberg lui-même : c’est réussi. Présenté dans la nouvelle section du FIFEM consacrée aux ados, le film canadien de Sean Cisterna reprend les codes du cinéma d’ado un rien mièvre (direction photo scintillante, héroïne blonde et souriante, scène de bal d’un romantisme effréné), mais les joint avec talent à un propos plus grave, intense et concret qui ménage une grosse part d’émotion, tout en comptant sur une réalisation ludique et adorable (notamment ponctuée par les adresses au spectateur de la jeune fille) qui évite les écueils du positivisme à outrance ou du pathos dégoulinant. Une vraie surprise.

La résilience à son plus adorable : Rosie et Moussa (Dorothée Van Den Berghe)
Présenté en compétition, ce film flamand, adapté d’une série de livres pour enfants de Michael De Cock et Judith Vanistendael, parvient sans difficulté à injecter poésie, sensibilité et une touche de tristesse touchante dans l’histoire, pour le moins dramatique, de Rosie, une petite fille blonde et en colère, forcée de déménager avec sa mère après l’incarcération de son père. Refusant tout misérabilisme, louant la résilience et la capacité d’adaptation inouïe des enfants en adoptant leur point de vue, sans jamais le singer, ce joli film, qui parvient en quelques intermèdes féériques et colorés à percer le gris de son réalisme, fait également découvrir la jeune et ultra-attachante Savannah Vandendriessche.

L’humour, meilleur allié des contes : Le grand méchant renard et autres contes (Benjamin Renner et Patrick Imbert)
Il y a un renard, un lapin, un canard, un chien, un loup, une poule… Des animaux que l’on connaît bien, mais qui, dessinés et animés par Benjamin Renner (également auteur de la bande dessinée dont ce film charmant est adapté, et réalisateur du délicieux Ernest et Célestine) et Patrick Imbert, deviennent d’adorables petites bestioles pleines d’humour et d’adorable maladresse. Dans un spectacle, avec rideau rouge et tout le tralala, ce sont eux d’ailleurs qui nous présenteront trois petits contes : Un bébé à livrer, Le grand méchant renard et Il faut sauver Noël, dans des versions réinventées à la sauce rigolote, tendre et tonique. Animation fluide, couleurs harmonieuses, dessins ronds et simples : l’heure du conte n’a jamais été aussi agréable.
Le Festival international du film pour enfants de Montréal a lieu du 3 au 11 mars.