Le meilleur de la télé selon Pierre-Yves Lord

« J’ai toujours été attiré par les quiz : Who Wants to Be a Millionaire?, Que le meilleur gagne avec Gregory Charles (1990)... Ces émissions m’ont donné de grands frissons. »
On a demandé à des personnalités télé de nous faire part de leurs goûts télévisuels et souvenirs du petit écran. Qu’est-ce qui meuble son univers télévisuel, toutes époques et tous pays confondus?
Pierre-Yves Lord prendra la relève de Véronique Cloutier et sera à la barre du 38e Gala des prix Gémeaux. Dans les 20 dernières années, on a pu le voir à Salut bonjour week-end, Testé sur des humains, Occupation double, Deux hommes en or et 100 génies, un jeu-questionnaire pour lequel il a remporté le Gémeaux de l’animation en 2021 et 2022.
Est-il stressé à l’approche de ce moment? Pas trop, non; il est excité, il a hâte! On l’a rencontré pour connaître son univers télévisuel.
Votre premier souvenir comme spectateur de télé?
Passe-Partout, mais je l’associe à Claude Saucier (Téléservice), à Pierre Nadeau, des émissions d’adulte à Radio-Québec, parce que la télé restait allumée en soirée.
Mon père était le premier debout, donc, il y avait toujours l’émission du matin qui jouait : l’ancêtre de Salut bonjour avec Claude Boulard, Café show. Et le fameux hymne national avant le début des émissions.

Le souvenir d’une télévision qui m’était parfois destinée. et parfois non. Comme il n’y avait pas de manette, changer de poste était une aventure en soi.
Une émission que vous auriez aimé animer?
J’ai toujours été attiré par les quiz : Who Wants to Be a Millionaire?, Que le meilleur gagne avec Gregory Charles (1990)... Ces émissions m’ont donné de grands frissons.

Ou Les mordus, animée par André Robitaille, avec plein de jeux et d’ambiance. Je suis bon joueur et bon public pour ce genre d’émission.
Double défi, avec Gilles Payer et Gino Chouinard, un Wipeout jeunesse dans les années 80 : des glissades en chocolat; ça se pitchait
de la crème fouettée dans la face… C'était extravagant, ça s’adressait à moi.
100 génies est un peu dans l’héritage de tout ça.
Une émission que vous aimeriez que tout le monde voie?
Je vais être chauvin, mais ça serait que tout le monde au Québec voie un Tour de force de 100 génies, parce qu’on a des jeunes allumés, inspirants, trippants.
Un beau contrepoids à une jeunesse qu’on essaie de dépeindre comme délinquante, désintéressée et égocentrique. J’aimerais que les gens soient émerveillés par leurs talents.
Des variétés à grand déploiement aussi, comme En direct de l’univers, Révolution, Belle et bum… Quand il y a de la musique et de l’art à la télé, ça me plaît énormément.
Pour les fictions, il y en a tellement, mais je souhaite que les gens prennent le temps d’aller sur les plateformes québécoises. J’avais cette discussion dans un groupe d’amis : c’est bien correct si tu n’as pas vu Squid Game, et écoute-le, mais si tu n’as pas vu Chouchou, Avant le crash ou La nuit où Laurier Gaudreault s'est réveillé, hey, tu manques de quoi!
L’émission qui vous a fait changer quelque chose dans votre vie?
The Hour, à CBC, avec George Stroumboulopoulos. C’était la première fois que je voyais un peu ce que j’avais envie de faire : des discussions de haut niveau avec des personnalités de tous les horizons, des arts, de la science, de la politique, et un animateur qui a l’air cool et détendu.
C’est ce que tu as fait avec Deux hommes en or et Rosalie?
Oui! Je l’ai dit à qui veut l’entendre que je voulais faire une émission comme The Hour. Quand je me suis retrouvé dans un fauteuil de Deux hommes en or, j’ai eu l’impression de goûter au plaisir que George Stroumboulopoulos devait avoir. Je ne le connais pas, mais il est devenu comme une inspiration fantôme.
Avez-vous des idoles à la télévision?
Marc Labrèche, du Prof Bof des 100 watts à La fin du monde est à 7 heures. Jeune, je l’entendais à la radio, il racontait ses photos de voyage. Je savais très bien qu’il n'y avait pas de photos de voyage, que tout ça était dans sa tête. Lui, il est spécial.
Début 2000, je me suis faufilé à un enregistrement du Grand blond avec un show sournois. Je prenais des notes; autant la captation de l’émission que la logistique du plateau. J’ai attendu la fin pour serrer la main de Marc Labrèche.

Une série que vous avez dévorée?
L’air d’aller (Télé-Québec), Haute démolition (Séries Plus), Avant le crash (ICI Radio-Canada), La nuit où Laurier Gaudreault s’est réveillé (Club illico), Virage (Crave), Chouchou (Noovo)...
Chez nous, L’échappée (TVA) est une religion. Ma blonde et ma fille l’écoutent ensemble. Si une commence un épisode sans l’autre, ça peut faire exploser la famille.
Donc, la télé, c’est aussi une affaire de famille?
Bien oui, je suis exposé à la télé jeunesse : Comme des têtes pas de poule, et j’ai écouté toutes les saisons de L’Académie malgré moi. Je connais des répliques par cœur! Ma fille de 9 ans, c’est son univers.
Elle m’a demandé si je connaissais ça, Le chalet. (rire) Elle vient de découvrir ça. Ça me fait rire, parce que Félix-Antoine (Tremblay) et Sarah-Jeanne Labrosse, ce sont des amis proches; je me souviens quand ils étaient sur ces tournages.
Quel personnage de fiction vous ressemble le plus?
J’aime voir les acteurs rayonner dans les rôles de soutien. Les rôles principaux ont beaucoup de lumière, mais par exemple, un Steve Laplante (Chouchou, C’est comme ça que je t’aime) qui joue souvent des rôles de soutien, quel grand acteur! Mani Soleymanlou dans Avant le crash est fabuleux. Je n’oppose pas les acteurs de soutien aux acteurs principaux, mais ceux dont les rôles ont moins de temps de glace sont parfois l’épice qui fait toute la différence dans une série.
Un documentaire qui vous a sensibilisé à une réalité que vous ne connaissez pas?
Péter la balloune, avec Hugo Meunier.
Essentiels, de Ky Vy Le Duc et Sonia Djelidi, sur les immigrants, les travailleurs temporaires étrangers et demandeurs d'asile.
Désobéir : le choix de Chantale Daigle (Alexis Durand-Brault) : j’ai écouté la série, puis le documentaire. Tu sais, quand tu écoutes une série sur un fait vécu et que tu vas tout de suite sur Wikipédia parce que tu veux en savoir plus?
La série Mégantic (Alexis Durand-Brault) : quand je vais la terminer, je vais écouter le documentaire de Philippe Falardeau, c’est certain.
C’est une série marquante, je l’ai écoutée en famille. On l’a écoutée un épisode à la fois, pas en rafale; impossible! Après, on a eu des discussions avec les enfants.

Je trouve ça important de parler de ce qu’on voit avec eux. Par exemple, si on écoute En direct de l’univers avec Dominique Michel et que mes enfants me demandent : C’est qui, elle?
, on prend une pause, et en expliquant qui est Dominique Michel, je leur raconte l’histoire du Québec. Est-ce qu’une Mariana Mazza existerait s’il n’y avait pas eu de Dodo?
Mes parents faisaient ça quand j’étais petit. Ils prenaient le temps de me dire qui étaient les grandes personnalités télé : Claude Léveillée dans Scoop, mais aussi le chanteur Donald Lautrec, Pierre Lalonde… Je fais la même chose avec eux.
Merci, PY!
Le Gala des prix Gémeaux, le dimanche 17 septembre sur ICI Télé
100 Génies, à partir du jeudi 14 septembre à 20h sur ICI Télé
Compléments :
