Une journaliste à la recherche d’eau potable au Canada

« J’ai l’impression que personne ne cherche à savoir pourquoi cette situation existe, et ça me trouble », dit Nassima Way, journaliste de Radio-Canada à Calgary. Dans le documentaire La source d’un échec, elle entreprend une quête pour comprendre pourquoi un grand nombre de communautés des Premières Nations du Canada sont privées d'un accès à l’eau potable, pourtant un droit fondamental.
Un texte de Lisa Marie Noël
Le documentaire La source d’un échec a été diffusé le samedi 6 mai à 22 h 30 à Doc humanité.
Pourquoi une communauté, en périphérie de Calgary, n’a-t-elle pas accès à l’eau potable?

La journaliste Nassima Way se rend d’abord dans un village, à peine à 10 km de chez elle où seulement quelques maisons, commerces ou bâtiments sont raccordés au système d’aqueduc de la ville de Calgary.
Le Canada détient 20 % des réserves mondiales d’eau douce.

Le manque d’eau potable dans les communautés autochtones n’est pas nouveau, même si le sujet fait régulièrement les manchettes. Dans plusieurs villages, des puits sont contaminés, de l’eau est livrée par citerne et des bouteilles d’eau sont distribuées à la population depuis de nombreuses années.
Pourquoi n’y a-t-il pas de plan d’eau de qualité sur les territoires des communautés?
Des promesses non tenues
Avec les explications de l’avocat Nadir André et de Regena Crowchild, aînée de la communauté Tsuut’ina et experte des traités, on comprend mieux le rôle de ceux-ci, signés de nation à nation entre 1871 et 1921, dans le problème actuel. Ces ententes n’ont pas toujours été respectées.

Le plus grand grief de tous les peuples autochtones qui ont signé ces traités historiques est qu’ils ont l’impression d’avoir été trompés, parce que ce qu’on leur a dit oralement quand venait le temps d’obtenir leur signature et ce qui est arrivé par la suite et très rapidement, c’est deux mondes à part.

Un frein au développement économique
Dans le documentaire, on prend conscience du rôle central de l’eau potable dans le développement social et économique d’une communauté.
Comment peuvent-elles développer une économie sans accès à l’eau potable? Je me dis qu’on a voué les Autochtones à l’échec.
La journaliste souligne que la majorité des terres autochtones appartiennent à la Couronne. Aussi, la majorité des ressources naturelles, incluant l’eau, sont exclusivement gérées par les provinces et territoires.
Certaines nations, lasses des lenteurs administratives, ont trouvé des solutions au problème d’eau potable. Nassima Way part à leur rencontre.
Elle s’entretient également avec le ministre des Relations Couronne-Autochtones, Marc Miller, qui admet que le colonialisme, peu importe la puissance, a eu des effets néfastes sur les communautés autochtones.
L’assumer, pour moi, c’est une question de maturité intellectuelle.

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