Cybercitoyenneté : comment bien se comporter en ligne

En général, on sait ce qu’il faut faire pour être un bon citoyen ou une bonne citoyenne. Pour fonctionner rondement, notre société s’est dotée de règles, de lois et de sanctions, si nécessaire. Mais qu’en est-il de nos activités en ligne? C’est un véritable Far West, selon Stéphanie Harvey, championne du monde des jeux vidéo de la série Counter-Strike et ambassadrice de la cybercitoyenneté.
Un texte de Carmen Bourque
On n’a aucun pilier, aucun soutien et on se comporte comme des cybercitoyens tout croches, en n’ayant jamais été éduqué, en n’ayant jamais eu de bonnes pratiques saines et je dirais enrichissantes et épanouissantes, ce qui fait qu’on est tous pourris en ligne.
Stéphanie Harvey est aussi chargée de cours au microprogramme en développement du sport électronique de l’Université du Québec à Trois-Rivières et gagnante de la saison 2 de Big Brother célébrités
La règle des quatre C
Pour remédier à cela et devenir des cybercitoyens et cybercitoyennes exemplaires, Stéphanie Harvey propose d’appliquer la règle des quatre C :
1.La cyberétiquette : se questionner sur notre comportement en ligne, sur notre façon de nous adresser aux autres sur les forums de discussion, sur Facebook, sur Twitter, etc.
2.La cyberbalance : trouver un l’équilibre entre nos différentes activités : télé, sport, écrans, etc.
3.La cybersécurité : être vigilants et vigilantes quant aux attaques et arnaques possibles en ligne
4. Le cyberbien-être : utiliser adéquatement la technologie pour améliorer notre qualité de vie

Monde réel et monde virtuel
La journaliste Laïma Abouraja Gérald rappelle qu’au début d’Internet, on disait que le monde virtuel n’était pas le monde réel. Un discours qui a changé depuis.
En fait, y a pas vraiment de disparité entre ce qu’on vit en ligne et ce qu’on vit en vrai. L’écran n’est qu’un médium, nos émotions sont réelles. L’impact qu’on a avec nos mots est réel, le temps qu’on passe socialement en ligne, c’est réel, mais notre cerveau ne le comprend pas encore. Et c’est ça le problème. On n’a pas évolué encore [assez pour] comprendre ce qui se passe derrière l’écran [et faire] la part des choses.

Laisser des traces sur Tinder
Notre utilisation d’Internet et des médias sociaux laisse des traces et pourrait avoir des répercussions sur nos vies dans l’avenir. On n’y pense pas toujours.
L’impact de nos mots en ligne est aussi socialement valide que dans la vraie vie. Les répercussions [pourraient être] au niveau de l’emploi, de la famille, – pas nécessairement dans l’immédiat, dans la minute près, mais ça peut être 10, 20, 30 ans plus tard. Qu’est-ce qui va arriver de nos photos qu’on a mises [en ligne] il y a 10 ans? Dans 10 ans, les prochains premiers ministres et présidents des pays vont tous avoir eu un Tinder.
La France est d’ailleurs en train de se pencher sur la façon d’encadrer la publication de photos d’enfants sur le web. En moyenne, avant même d’atteindre 13 ans, un enfant pourrait compter jusqu’à 1300 photos de lui ou d’elle en ligne.
Regardez la chronique :
Ce texte a été écrit à partir d’une chronique à l’émission On va se le dire.
On va se le dire, du lundi au jeudi à 16 h
Compléments :
-Sport électronique : de championne du monde à chargée de cours à l’UQTR
-Projet de loi C-18 : des défenseurs des médias canadiens dénoncent l’attitude de Google
-Un balado pour sensibiliser les ados à la vie privée en ligne
-Est-ce que ChatGPT est woke?
-Dans l’univers des camgirls
