Contraception masculine : y a-t-il des progrès?

Malgré les nombreuses études en cours depuis les dernières années, la contraception masculine accuse du retard. Pour l’instant, le condom et la vasectomie sont les seules options reconnues au Canada.
Un texte de Carmen Bourque
Sur le plateau d’On va se le dire, la chercheuse Sara Mathieu, l’humoriste Emna Achour, les journalistes Paul Journet et Nathalie Petrowski ainsi que l’animateur Sébastien Diaz en ont parlé.
Des options de remplacement à la contraception féminine sont à l’étude, mais elles ne sont pas encore au point.
Il y a des options hormonales, des options thermiques, gels, implants, injections, mais en ce moment, au Canada disons, il n’y a pas d’autres options validées, outre la vasectomie et le condom.

Les obstacles à la contraception masculine
Plusieurs obstacles freinent ou ont freiné la recherche en matière de contraception masculine. Quelques-uns ont été mentionnés au cours de l’émission :
- les effets secondaires
- le manque de financement pour la recherche
- la difficulté à trouver des femmes qui acceptent de courir le risque de devenir enceintes durant les études
- le fait que les chercheurs ont longtemps été principalement des hommes
- la peur d’intervenir sur les hormones des hommes et de fragiliser leurs érections

Partager la charge mentale
La société change et les mentalités aussi. Nathalie Petrowski se rappelle qu’à l’arrivée de la pilule contraceptive, dans les années 60, les femmes ont poussé de grands cris de joie! On n’y voyait que des avantages. Désormais, les femmes revendiquent le droit de remettre aux hommes une partie de la charge mentale et des contraintes de la contraception.
Moi, il y a une chose que j’ai faite récemment, quand je vais acheter ma pilule à la pharmacie. J’ai mis la charge sur les dépenses communes du couple. Je n’avais pas pensé à le faire avant et c’est une de mes amies qui avait dit : “Ben là, ce n’est pas juste toi qui en bénéficies, de cette contraception-là."
Le rôle des compagnies pharmaceutiques
Les compagnies pharmaceutiques tirent-elles avantage du développement du marché de la contraception masculine?
La recherche pharmaceutique est souvent guidée aussi par des intentions lucratives. C’est pour ça que c’est tant important, la recherche publique, finalement, parce que c’est un marché qui est relativement saturé à certains égards, puis là, on se dit : “Bon bien, dans le fond, les couples s’organisent déjà bien avec la pilule féminine. Pourquoi on va juste voler des parts de marchés qui sont déjà occupées?"

La vasectomie, un geste féministe?
C’est ce qu’avance Paul Journet au cours de la discussion.
Tout n’est pas gagné, mais au Québec du moins, la vasectomie est particulièrement populaire. À l’émission radio Les idées folles, l’urologue Julien Letendre, qui se décrit comme un « vasectomiseur occasionnel » , nous apprend qu’en 2019, au Québec, on a dénombré entre 12 000 et 13 000 vasectomies. En comparaison, la France en affiche 9 000 pour le pays entier! Un Québécois sur trois serait vasectomisé avant ses 50 ans.
Regardez la chronique :
On va se le dire, du lundi au jeudi à 16 h sur ICI Télé
Compléments :
- Les idées folles, sur Ohdio
- Une pilule contraceptive pour homme efficace à 99 % sur les souris
- Des jeunes Torontoises veulent repenser la contraception masculine
- Encore peu de moyens de contraception offerts aux hommes
- Contraception : charge mentale, avancées scientifiques et nouveau tabou