Ce que Marina Orsini pense de l’immigration

Marina Orsini est venue présenter son livre de recettes, Gourmande!, dans lequel elle retrace l’histoire de sa famille et de ses multiples origines, québécoise, italienne, anglaise et écossaise, à Tout le monde en parle dimanche. Il n’en fallait pas moins pour que la question de l’immigration soit soulevée sur le plateau, surtout après les déclarations controversées de politiciens sur le sujet en campagne électorale.
Un texte de Lisa Marie Noël
En tant que fille d’immigrants, parlez-vous français et travaillez-vous?
, a demandé, avec ironie, la coanimatrice de la soirée, Marie-Lyne Joncas. La question a été applaudie par le public en studio.
« On demande ça parce que cette semaine, le futur ex-ministre de l’Immigration, Jean Boulet, a affirmé, à tort, que 80 % des immigrants s’installent à Montréal, ne travaillent pas et ne parlent pas français. Toi, tu es une fille d’immigrant. Comment t’as réagi à ce propos? » a renchéri Guy A. Lepage.
Marina Orsini a qualifié ces paroles de déplacés. Elle n’y reconnaît pas ce qu’elle a vécu avec sa famille et ce qu’elle voit encore aujourd’hui.
Un immigrant qui arrive ici, il ne veut pas se faire vivre. Au contraire, il veut se refaire une meilleure vie et offrir une meilleure vie à ses enfants.
Regardez l’entrevue avec Marina Orsini
La comédienne a également parlé d’un pan peu glorieux de l’histoire canadienne, à l’époque de la Seconde Guerre mondiale et de Benito Mussolini.
Dans les années 1940, des immigrants italiens ont été emprisonnés dans des camps à Petawawa parce qu’on pensait qu’ils étaient fascistes! [...] Et ça ne fait pas longtemps – en 2021 – que Monsieur Trudeau a offert ses excuses aux immigrants italiens pour cette période absolument terrible.
Récit numérique : Des Italiens internés au Canada; 80 ans plus tard, les excuses
Le récit d’immigration de Caroline Dawson
L’autrice Caroline Dawson venait également parler de la version audio de son roman Là où je me terre, un récit bien personnel de son enfance comme immigrante. Sa famille a fui le Chili et la dictature de Pinochet en 1986, la veille de Noël.
Mon intégration d’enfant immigrante est passée par la honte de ce que j’étais, le rejet de ce qui me constituait et une série de petites trahisons envers moi-même et mes parents
, écrit-elle dans son livre.
Regardez l’entrevue avec Caroline Dawson
Est-ce souffrant, immigrer?
On est à jamais redevable comme immigrant; [...] il y a une grande gratitude, mais elle est aussi doublée de grandes difficultés qui nous marquent à vie.
À propos des déclarations de Jean Boulet sur l’immigration, elle répond : Je pense que les gens ne se rendent peut-être pas compte à quel point ce genre de discours fait mal. Quand on dit
les immigrants... Ils ne sont pas anonymes, ces gens-là. Ils ont des noms. Je pense que beaucoup d’immigrants et d’immigrantes vont aller voter, lundi, avec le cœur brisé.
Lors de son discours de victoire lundi soir, François Legault a déclaré être « le premier ministre de tous les Québécois ».
Tout le monde en parle, dimanche 20 h sur ICI Télé.
Compléments :
- Les filles de Caleb sur ICI Tou.tv Extra
- 5 chefs dans ma cuisine, animée par Marina Orsini, est diffusée du lundi au vendredi à 11 h 30
- Sur ARTV : Testez vos connaissances sur Lance et compte
- Roman sur OHdio : Là où je me terre
- À Pénélope : Journal de bord radio de Caroline Dawson : la menace refait surface
- Une autre histoire : entrevue avec les comédiennes et comédiens de la série