Édith Cochrane : téléspectatrice curieuse, mais infidèle
« J’aurais vraiment aimé jouer dans plusieurs séries d’époque comme Les filles de Caleb ou Les pays d’en haut. »

Après huit ans comme coanimatrice, Édith Cochrane a annoncé cet hiver son départ des Enfants de la télé. Qu’est-ce qui meuble son univers télévisuel? Paradoxalement, s’il n’en tenait qu’à elle, elle n’aurait pas de téléviseur chez elle. De son propre aveu, elle est une téléspectatrice curieuse, mais grandement infidèle et indisponible.
Un texte de Lisa Marie Noël
Nous avons demandé à des personnalités télé de nous faire part de leurs goûts télévisuels et de leurs souvenirs du petit écran. Qu’est-ce qui meuble leur univers télévisuel, toutes époques et tous pays confondus?
Est-ce qu’une fille qui a un chalet dans le bois et qui vise l’autonomie alimentaire a une télé dans son salon?
Oui, on a l’objet dans le salon, et si c’était juste de moi, on n’en aurait pas. Je regarde très peu la télévision. Mais j’ai deux grands gars et un chum qui aiment beaucoup la télé.
Quel genre de téléspectatrice êtes-vous?
Je suis une drôle de téléspectatrice. C’est très rare que je suive une série du début à la fin. Je n’ai pas l’espace physique et mental pour m’y plonger.
Je suis curieuse de voir ce qui se fait. Je regarde des petits bouts par-ci par-là des séries pour lesquelles j’ai auditionné ou des séries jouées, écrites ou réalisées par des gens que je connais. J’aime ça, je regarde ce qui se fait dans mon métier.
J’ai un regard très différent pour des séries étrangères. J’ai plus de facilité à être complètement spectatrice.
Quel est votre premier souvenir comme spectatrice de télé?
Je me souviens d’avoir beaucoup regardé Lison, le matin, qui animait entre les bonshommes [à l’émission Samedi-jeunes, à Radio-Canada, dans les années 1980]. C’était une dame qui montrait des bricolages aux enfants, des chansons, et qui présentait les émissions comme Candy et Le petit castor.

Qu’aimez-vous regarder en famille avec vos enfants?
Si je veux regarder la télé avec eux, je dois écouter ce qu’ils écoutent. Je n’arrive plus à les convaincre de regarder ce dont moi j’ai envie. On a suivi les trois saisons de Révolution et La casa de papel. En ce moment, on regarde beaucoup les Jeux olympiques. Je suis très impressionnée et très admirative des athlètes et de leurs performances. C’est inspirant pour les enfants.
Quelle émission a changé quelque chose dans votre vie?
La LNI, quand c’était diffusé à Télé-Québec. Quand j’ai vu ça pour la première fois, j’ai vraiment capoté. Ça me parlait complètement. J’avais l’impression que je pouvais le faire et que j’en étais capable.

Quelle émission prétendez-vous regarder juste pour flasher?
Les enfants de la télé. Je ne me regarde pas moi-même dans le produit final. C’est rendu un gag avec les producteurs. Je faisais toujours semblant que j’avais vu l’émission et je leur disais très bon montage à la dernière émission
, mais ils savaient très bien que ce n’était pas vrai.
Dans quelle émission auriez-vous aimé jouer?
J’aurais vraiment aimé jouer dans plusieurs séries d’époque comme Les filles de Caleb ou Les pays d’en haut, dans lesquelles on voit un ancien village transformé, des carrioles, etc.

Comme grande lectrice, quel livre aimeriez-vous voir adapté à la télé?
Je suis en train de lire La trajectoire des confettis, de Marie-Ève Thuot, et c’est vraiment bon. Ce roman raconte plusieurs histoires de relations humaines, de rencontres, de sexe et d’incompréhensions. Aussi, je viens de lire Femmes forêt [dont l’autrice Anaïs Barbeau-Lavalette est justement réalisatrice, beau hasard]. Il me semble que ça serait beau cette adaptation-là.
De quelle vedette de la télé êtes-vous ou avez-vous été groupie? (à part Emmanuel Bilodeau)
Plus jeune, j’aimais beaucoup Marie-Soleil Tougas. Elle était dans Peau de banane, Chop suey, Les débrouillards. Elle était un peu plus vieille que moi et je m’identifiais à elle, un peu comme une grande sœur. Je l’admirais beaucoup et j’aurais aimé la rencontrer.

Quel genre de série vous allume?
Des séries comme Fleabag [comédie britannique en deux saisons créée et interprétée par Phoebe Waller-Bridge]. C’est une série complètement assumée dont le ton est clair. Ça joue entre humour, vulnérabilité et authenticité. C’est une fille qui raconte son histoire et ses angoisses en s’adressant à la caméra. Il y a un petit quelque chose qui me fait penser à Fourchette au Québec. J’écoute ça facilement avec beaucoup de plaisir.

Quelle émission ou quel documentaire vous a initiée et sensibilisée à une réalité que vous ne connaissiez pas?
Il y a quelques années, je me questionnais sur mon alimentation, et ma position par rapport à ma consommation de viande. Le documentaire Cowspiracy m’a éclairé et confirmé pourquoi je n’avais plus envie d’en manger.
Dernièrement, j’ai été bouleversée par le docuréalité Fentanyl, la menace, animé par Samian, sur la crise des opioïdes et des dommages que ça crée chez les gens qui ont une dépendance. C’est un grave fléau, et c’est très laid tout ça. Juste pour économiser, parce que ça coûte moins cher de mettre du fentanyl dans la drogue, il y a des gens qui meurent!

Les enfants de la télé, le mercredi à 20 h sur ICI Télé
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