Noah Parker ou l’art de déployer ses ailes et de se sentir vivant

Rencontre avec le comédien qui incarne Léon dans Six degrés, la série de Simon Boulerice.
Un texte de Yohane Cassabois
Nous avions envie de discuter avec des comédiennes et des comédiens au sujet de leur personnage, de l’univers de leur série, et peut-être même de potins de coulisses.
C’est comme si je voyais la vie à travers une paille.
J’aimerais ça être un ado normal. J’aimerais ça aller à l’école pour de vrai.
Entre déracinement et dépassement de soi : réapprendre à vivre et à s’aimer
Léon a 16 ans. Sa vie se résume en deux mots : maman et maison. Ultracouvé, voire infantilisé, entre autres en raison de son acuité visuelle très réduite, il ne peut pas évoluer dans le vrai
monde. Lorsque sa maman meurt subitement, son univers s’écroule et ses repères aussi. Il doit s’installer avec son papa qu’il n’a jamais connu et qui a refait sa vie, et apprivoiser sa nouvelle famille, les Fournier-Espinoza. Son quotidien se transforme en un drôle de patchwork. Racontée à travers le regard empreint de douceur et de poésie de Simon Boulerice, l’histoire de Léon est une véritable leçon d’humanité. Le jeune ado apprend à s’affirmer et découvre que, dans le monde extérieur, il y a de bien belles choses et de bien belles rencontres. Lui qui voyait petit, à seulement six degrés, se met à aspirer à grand. Le comédien Noah Parker prête ses traits à ce personnage attachant, dont le parcours nous met un baume sur le cœur. Rencontre.


– Comment vous êtes-vous préparé à incarner Léon? Quel a été le plus grand défi à relever?
Le plus grand défi était l’aspect physique du jeu. Pour interpréter le personnage de Léon, j’ai passé beaucoup de temps à observer différentes personnes malvoyantes pour faire en sorte d’être crédible à l’écran.
C’est en enregistrant des vidéos de ces personnes avec un handicap visuel et en les visionnant à maintes reprises que j’ai peaufiné la posture, les tics et la façon qu’a Léon de bouger.

– Le personnage de Léon doit composer avec les affres de l’adolescence tout en ayant une acuité visuelle très réduite. Avez-vous rencontré des ados qui ont une déficience (physique, intellectuelle…) pour vous inspirer? Si oui, qu’avez-vous appris de ces jeunes?
Malheureusement, je n’ai seulement pu rencontrer des adolescents malvoyants par après. C’est à la fin du tournage de la première saison que j’ai pu discuter avec deux jeunes adultes qui vivaient avec un handicap visuel.
Leur façon de voir la vie et de surmonter les multiples obstacles qui surviennent dans leur quotidien m’a grandement impressionné. Malgré leur vision réduite, ils voient le bon côté des choses.


– Si vous invitiez Léon à un souper de famille, en quels termes le présenteriez-vous?
Je le présenterais comme je présenterais n’importe quel invité. Je ne mettrais pas l’accent sur son handicap. Je pense que ce serait à lui d’en parler au moment désiré. S’il y a une chose que Léon n’aime pas, c’est bien la pitié.
– Léon fait une belle rencontre en la personne de Florence. Avez-vous déjà rencontré quelqu’un qui a bouleversé votre vie et votre façon de voir les choses?
J’ai rencontré plusieurs personnes qui ont bouleversé ma vie, toutes à leur manière. Contrairement à Léon, je n’ai pas fait l’école à la maison, donc ça m’a permis de rencontrer une multitude de professeurs et de mentors qui ont pu m’épauler durant mon parcours. Je pense que le métier d’acteur m’a aussi beaucoup apporté : le fait de travailler avec des gens qui partagent la même passion que moi m’inspire énormément.

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– Léon relève plein de défis qui lui paraissaient auparavant insurmontables. Avez-vous déjà vécu des situations compliquées, mais qui vous ont permis de vous transcender?
Oui, je pense que mes premières expériences de jeu devant la caméra me posaient beaucoup de difficultés. Je n’arrivais pas toujours à aller au bout de mes émotions et ça paraissait dans mon jeu. C’est avec le temps et du travail que j’ai pu surmonter ce blocage que j’avais parfois sur les plateaux de tournage.
– Avez-vous un secret de plateau à nous raconter? Ou une anecdote à propos de vos complices?
J’ai eu beaucoup de plaisir avec toute l’équipe et j’ai vu naître de vraies amitiés avec mes collègues de travail. Cela nous amenait à être très confortables entre les prises et on blaguait constamment. Cela dit, c’est avec le comédien Alexandre Goyette, qui joue le père de Léon, que j’ai eu les plus grands fous rires.
On riait tellement que, parfois, il nous était difficile de terminer certaines scènes dans les temps alloués.

Où voir Six degrés?
– La saison 1 est offerte sur ICI Tou.tv.
– Des contenus exclusifs sont à découvrir sur la page de l’émission.
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