« C’est assez, les agressions! C’est assez, la violence! » – Geneviève Guilbault

La vice-première ministre de la province de Québec, Geneviève Guilbault, pilotera un comité pour contrer la violence envers les femmes. Elle invite la population à se soulever contre celle-ci et à tendre la main aux victimes. À Tout le monde en parle, en compagnie d’Isabelle Charest, ministre de la Condition féminine, elle nous fait part des solutions déjà mises en place ou sur le point de l’être.
Un texte de Carmen Bourque
De l’argent pour les organismes d’aide
Dans le dernier budget présenté, 33 millions de dollars sont consacrés à lutter contre la violence faite aux femmes. Cependant, le Regroupement des maisons pour femmes victimes de violence conjugale demandait beaucoup plus.
Ce qu’on a dit, Isabelle et moi, à plusieurs reprises, et je le maintiens ce soir, c’est que l’argent qui est nécessaire, on va le donner. […] S’il faut donner plus d’argent, ça ne sera pas un problème, mais ce qu’il faut faire, c’est vraiment lutter globalement.
La responsabilité collective
Au cours de l’émission, la vice-première ministre est revenue à plusieurs reprises sur l’importance pour tous et toutes d’être à l’écoute et de venir en aide aux victimes de violence.
Il faut que le refus de la violence nous habite tout un chacun, et qu’on décide qu’on va tout faire pour que ça cesse. Ça veut dire être attentifs aux signes, aux signaux des femmes autour de nous, des enfants dans les classes de nos enfants, qui présentent peut-être des signes de violence, de faire le premier pas, le premier geste : “Si tu as besoin, je suis là. Tu peux m’appeler, tu peux venir chez nous, tu peux te réfugier.” Sans jugement, sans poser de questions.
Vous avez besoin d’aide?
Le numéro de téléphone de SOS violence conjugale est le 1 800 363-9010.
La responsabilité du gouvernement
Notre travail, nous, il est essentiellement de deux ordres : s’assurer que les ressources sont disponibles pour les gens qui ont besoin d’aide, et s’assurer aussi qu’il y a des conséquences aux actes que posent ces personnes-là qui commettent de la violence.
Le bracelet électronique et l’évaluation des conjoints violents en liberté provisoire
En décembre dernier, la ministre Charest a présenté un plan émettant 14 recommandations, dont la possibilité de recourir au bracelet électronique, aussi appelé bracelet antirapprochement. Un rapport est attendu au plus tard à l’automne. Pour ce qui est de l’évaluation des conjoints violents :
Ce service-là permet de faire une évaluation de ces conjoints-là et d’éclairer le juge pour imposer possiblement des conditions à cette mise en liberté. […] On a neuf régions qui disposent de ce programme-là.
Pas plus de cas, mais plus de dénonciations
La sensibilisation de la population donne des résultats. C’est un pas dans la bonne direction et c’est encourageant.
Quant au taux de dénonciations, le taux de plaintes qui a augmenté aussi, c’est en lien direct avec toute la sensibilisation qu’on fait, parce que ce que les spécialistes, les maisons d’hébergement, entre autres, disent, c’est qu’il n’y a pas plus de cas de violence conjugale, mais ils sont plus dénoncés.

S’éduquer et dénoncer ensemble
Geneviève Guilbault croit fermement à l’engagement collectif pour changer la situation : par l’éducation, par les ressources disponibles pour les hommes violents, par des relations égalitaires entre les hommes et les femmes, etc.
Qu’on élève nos enfants à la lumière du fait que dans la vie, il y a des choses qui ne sont pas acceptables. Les rapports hommes-femmes égalitaires, c’est la base de plusieurs choses. […] On ne pourra jamais y arriver seuls, nous, le gouvernement, s’il n’y a pas un mouvement social, puis un soulèvement. J’appellerais ça un soulèvement, qui dit : "C’est assez! C’est assez, les agressions! C’est assez, la violence, puis on va dénoncer et lutter ensemble."
Regardez l’entrevue :
Tout le monde en parle, dimanche à 20 h