Farah Alibay, notre vedette québécoise à la NASA
Guy A. Lepage a reçu à Tout le monde en parle Farah Alibay, une ingénieure en aérospatiale à la NASA qui a grandi à Joliette. Elle fait partie de l’équipe qui pilote le robot Perseverance, chargé d’explorer la planète Mars. Ledit robot a atterri le 18 février sur la planète rouge.
Gérer un robot sur Mars
Durant l’entrevue, Farah Alibay raconte qu’avant l’atterrissage, elle apprenait au robot à conduire, donc la navigation. Dans les premiers jours de l'exploration sur Mars, elle s’est assurée que tout était fonctionnel de ce côté.
Pour les prochaines semaines, pendant les nuits martiennes du robot, elle prépare et coordonne le plan des actions de celui-ci pour ses prochaines tâches, car l’interaction avec Perseverance n’est pas rapide; ça prend 12 minutes pour que l’information se rende sur Mars.

Comment se retrouver sur Mars?
En riant, elle affirme qu’elle n'est pas la plus douée pour se retrouver en montagne, mais que ça fait des années qu'elle travaille à s’orienter dans un contexte martien.
On a des instruments à bord qui nous permettent de nous localiser. Et on utilise le Soleil, comme les premiers navigateurs utilisaient les étoiles pour se diriger. Si on connaît l’heure et où est le Soleil, on peut s'orienter.
Sciences, mathématiques, et le film Apollo 13
Son intérêt pour l’espace est né après qu’elle a vu le film Apollo 13. Elle voulait d’abord être astronaute, mais elle a changé d’idée à l’adolescence.
Quand j'étais au secondaire, j'étais bonne en maths et en physique. Je trouvais ça facile. J'étais toujours en train de tout briser et d’essayer de comprendre les choses. Je voulais être astronaute, mais ce n'est pas facile d’y arriver. Un jour, j'ai découvert dans un cours d'options de métiers ingénieure en aérospatiale, et c'est ça qui me passionnait dans les films, pas juste les astronautes. Les gens travaillaient ensemble pour accomplir l'impossible.

Les femmes et l’espace
En grandissant, elle avait pour idole les astronautes Julie Payette, Sally Ride, Mae Jemison. De voir ces femmes, des gens qui lui ressemblent, être des pionnières, des exploratrices dans ce domaine, ça lui a permis de penser qu’il y avait peut-être une place pour elle aussi à la NASA ou dans l’espace.
Du chemin reste encore à faire pour atteindre l’égalité entre les hommes et les femmes dans le monde de l'aérospatial. Seule femme dans son laboratoire à l’Université Cambridge lors de sa maîtrise, elle dit voir un changement aujourd’hui.
Ça s'améliore, je l’ai vu dans les dernières années à la NASA. On est autour de 30 % de femmes. Ce qui est important, c'est que maintenant on en parle et c'est un problème qu'on veut changer. Quand j’étais petite, personne ne me disait que si j'étais bonne à l'école, je pourrais être ingénieure ou astronaute, on me disait que je pouvais être professeure ou médecin. Il y avait certains métiers dans lesquels on voyait plus de femmes. Ça, ça change. Ça me donne espoir que ça va continuer à changer. Qui sait, un jour on sera peut-être 50/50 et qui sait même plus de minorités visibles. Je ne serais peut-être plus la seule femme aux cheveux rouges et bruns.
Tout le monde en parle, dimanche 20 h
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