« Les rappeurs, ce sont des poètes! » – Pierre-Yves Lord

Pierre-Yves Lord est un véritable touche-à-tout. Il anime des jeux-questionnaires, il mène des entrevues, il nous accompagne dans nos 5 à 7 et il convoite même la place de Dany Turcotte à Tout le monde en parle! Celui qui sera à la barre d’une émission consacrée au rap n’hésite pas non plus à parler de racisme.
Un texte de Carmen Bourque
Diversité musicale à l’écran
C’est un Pierre-Yves Lord joyeux et enthousiaste qui s’est présenté à Tout le monde en parle pour parler de La fin des faibles, une compétition de rap qui prendra l’antenne à Télé-Québec à compter du 1er mars.
Les rappeurs, ce sont des poètes! C’est la poésie de la rue. Pour moi, c’est une victoire que cette émission-là se retrouve à heure de grande écoute à Télé-Québec. […] Ce sont des gens qui ont quelque chose à dire. Une parole qui est des fois un peu percutante, mais qui est nécessaire. Ce ne sont pas tous les jeunes chanteurs qui rêvent de faire des duos avec Serge Lama ou de chanter des tounes de Starmania.
Les rappeurs et rappeuses, des témoins de leur époque
Pierre-Yves Lord fait l’éloge de la musique rap en soulignant son authenticité, l’esprit de collaboration qui y règne et son lien direct avec la rue.
Je pense que les rappeurs sont témoins de leur époque. Moi, j’aime les rappeurs. Quand je voyage, j’aime ça parler avec un rappeur, je trouve que tu as l’heure juste. Il va te dire ce qui se passe dans la rue. Il va avoir une vision parfois corrosive de l’actualité. Il ne met pas de gants blancs pour te parler de ses émotions, puis c’est souvent avec lui que tu vas passer les meilleures soirées.
Le rap, un genre qui évolue
Au-delà du côté baveux et cru du rap, différentes formes sont apparues au cours des dernières années : le rap féministe, par exemple.
Il y a de tout. Il y a des rappeuses féministes. Il y a des stéréotypes misogynes du rap des années 90 et du rap récent aussi. J’écoute des Marie-Gold, j’écoute les Calamine de ce monde. Le monde est en train de changer, de se féminiser, de s’engager, puis c’est tant mieux.
Les inégalités, ça concerne tout le monde
Comme de nombreuses personnes, Pierre-Yves Lord a été bouleversé par le mouvement Black Lives Matter et par la mort de George Floyd.
Ce n’est pas juste aux minorités de réfléchir au racisme. Ce n’est pas juste aux homosexuels de réfléchir à l’homophobie. […] À un moment donné, la majorité doit se questionner sur la place que la minorité occupe. Chacun ses façons d’exprimer la colère, chacun ses façons de militer. […] Moi, ma façon, c’est de partager sur Facebook des trucs qui viennent me toucher.

Réfléchir avant de parler
Pierre-Yves rappelle que certains sujets et certaines situations exigent une réflexion plutôt qu’une réaction à chaud.
Je ne sais pas si vous êtes comme moi, mais mes positions sont évolutives. C’est-à-dire que, des fois, je ne suis pas capable de pondre une opinion bien ficelée le lendemain d’un événement. Qu’est-ce que j’en pense? Je ne le sais pas. J’ai besoin de mijoter, j’ai besoin d’avoir des discussions éclairantes, d’échanger et d’absorber.
Un nouveau fou du roi?
À la fin de l’entrevue, Dany Turcotte a rappelé à Pierre-Yves Lord que c’est un peu grâce à Tout le monde en parle s’il avait été pressenti pour coanimer Deux hommes en or :
- Dany : C’est à la suite de ton passage à Tout le monde en parle, en 2017, qu’on t’avait approché pour ça. Tu vises quoi cette année, Le téléjournal?
- Pierre-Yves : Le fou du roi. Le message est lancé!
Regardez l’entrevue :
Tout le monde en parle, le dimanche à 20 h.
Compléments :
- Pour participer à 100 génies, rendez-vous sur le site de l'émission
- Pierre-Yves Lord anime Il est toujours 5 h quelque part
- Pierre -Yves en mission spatiale
- Quel avenir pour le mouvement Black Lives Matter?
- Rapophonie, le vendredi à 22 h , sur ICI Musique