Quand Adib Alkhalidey parle avec son cœur

L’humoriste Adib Alkhalidey présente pour la toute première fois un album de chansons. À Tout le monde en parle, c’est avec un cœur ouvert qu’il a dévoilé cette facette de son talent et qu’il s’est également livré sur les allégations portées contre Julien Lacroix et sur la place des communautés culturelles au Québec. Voici quelques extraits de son passage à l’émission.
Un texte de Carmen Bourque
Adib Alkhalidey a hésité à révéler son identité en faisant paraître son premier album sous le nom Abelaïd :
Ça a pris un peu de temps avant que ça fasse du sens dans ma tête de partager, de revendiquer le projet. […] Il y a du monde qui m’ont dit avec beaucoup de sincérité que le projet ne pourrait pas vivre la vie qu’il mérite si je ne le revendique pas, et j’ai fait confiance à ces gens-là.
Il a également mentionné à l'animateur qu'un spectacle de musique n'est pas exclu, mais qu'il suivra son intuition selon l’intérêt qu'il sentira.
Au sujet des débats sur le mot en n
:
Je ne comprends même pas comment ça se fait que quand quelqu’un dit : “Moi, j’entends tel mot, j’entends le mot en n et j’ai mal“, quelqu’un d’autre répond : “Oui, mais j’ai le droit de l’utiliser.“ Il vient de te dire qu’il a mal! […] Tu habites dans cette société-là où tu veux juste créer ton identité, faire confiance au monde, et quand tu te vois à la télé, tu te sens humilié. Moi, je ne peux pas faire autre chose que tendre l’oreille, puis tendre la main, puis dire : “Comment est-ce que je peux t’aider à panser cette blessure?“
La représentation des différentes communautés à la télévision :
J’ai 30 ans et j’ai grandi à Ville Saint-Laurent. Les gens qui ont 10 ans aujourd’hui vivent la même chose que moi à 10 ans. Ils ne regardent pas la télé parce qu’ils se voient nulle part. Quand ils se voient, on rit d’eux et on les humilie. On aurait ces conversations-là avec ces mêmes personnes, et si elles se sentaient vues de manière digne dans la société, ce serait totalement différent. Mais en ce moment, on est en train de priver une génération au complet du droit d’appartenir au Québec, du droit de s’identifier à la culture québécoise. C’est des apatrides, même s’ils sont nés ici, parce qu’ils se voient nulle part.
Les allégations d’agressions et d’inconduites sexuelles contre Julien Lacroix :
J’avais une relation fraternelle au travail avec lui. Il y avait beaucoup d’amour et j’aurais espéré que cet amour-là, ça lui permette peut-être de s’ouvrir à moi ou de demander de l’aide, mais ce n’est pas arrivé.
Sa relation avec Julien Lacroix, avec qui il a travaillé à plusieurs reprises :
On traverse un drôle de moment dans la société. On découvre des choses, puis ça déchire le cœur. Ça déchire le cœur de tellement de manières différentes. C’est dur de synthétiser des émotions aussi violentes sans faire mal à des gens. Je pense que ce que je suis à l’aise de dire, c’est que moi, je fais mon deuil de cette relation.
Faire rire, mais aussi émouvoir pour guérir :
Je pense qu’on apprend à faire rire les gens parce qu’on ressent peut-être la souffrance d’une manière qui est intense. J’ai moi-même appris à vouloir entendre les gens rire pour soulager quelque chose, pour un peu goûter àl’espoir. Mais au fil des ans, en vieillissant, j’ai commencé aussi à laisser mon cœur s’émouvoir, puis il y a d’autres formes de vérités, d’autres formes d’émotions qui me permettent de guérir…
Regardez l'entrevue avec Adib Alkhalidey :
Tout le monde en parle, dimanche à 20 h