2500 fois Ricardo!
C’est une 19e année bien spéciale qui vient de débuter pour Ricardo Larrivée, puisque ICI Télé diffusera la 2500e émission de Ricardo le 9 octobre prochain. Celui qui a commencé sa carrière comme chroniqueur est devenu la marque culinaire la plus importante au Québec.

Comment Ricardo Larrivée se sent-il par rapport à ce cap important? Quels sont ses souvenirs les plus mémorables de ces 19 dernières années en ondes? Il a répondu à toutes nos questions.
Ricardo, premièrement comment vas-tu et comment t’adaptes-tu à la nouvelle réalité?
Ricardo : Ça va de mieux en mieux, malgré le fait que ce qui se passe présentement est un peu dramatique pour la restauration. Mais l’humain est fait pour s’adapter! C’est sûr qu’au début, le fait de fait 80 recettes pour le site web m’a gardé bien occupé mentalement. Vu que l’on n’était pas beaucoup à pouvoir répondre à tout ça, ça m’a forcé à répondre moi-même à tous les courriels. On était deux en tout. Ça m’a permis de reconnecter avec ce que les gens voulaient vraiment. C’est ce qui m’a donné de l’énergie pour cette nouvelle saison télé.
Bien que je souhaiterais évidemment qu’on soit dans une situation optimale mondialement, j’avais vraiment hâte de commencer cette saison-ci et ce même si on n’était plus dans la cuisine chez moi. Nous sommes ailleurs, dans nos bureaux à Saint-Lambert, dans nos cuisines de développement. Pour moi, d’être sur place, il y avait quelque chose de sincère aussi. Les gens que vous voyez à l’écran derrière moi, c’est grâce à eux que tout est possible. Je ne fais pas ça tout seul. Ce sont eux qui préparent les recettes pour les émissions suivantes. Il y avait comme un renouveau là-dedans et je n’avais surtout pas envie de recommencer une année et faire comme si rien ne s’était passé. Toutes nos vies ont été bouleversées et de faire cette coupure-là, de sortir de la maison, de le faire autrement, c’est un gros wow!
Toute l’équipe le ressent. Malgré tout ce qui se passe, on est bien ensemble et on est heureux de pouvoir commencer cette 19e saison.
Qu’est-ce que ça représente pour toi 2500 émissions de Ricardo? Est-ce que tu t’attendais à une telle longévité?
Ricardo : Je ne m’attendais pas du tout à ça au départ. Je me disais que j’aimerais faire au moins deux ans. À un moment donné, tu te rends compte que tu es encore là, que tu restes.
J’ai aujourd’hui 53 ans et ça va faire 20 ans que je fais ça tous les jours. Tellement de choses se sont passées et ont changé! Les enfants sont arrivés, ils grandissent. Je m’aperçois aussi que le public évolue aussi avec toi. Avec le temps, tu fais un peu partie de leur famille.
Je suis là depuis à peu près une génération et c’est un grand sentiment de bien-être et d’accomplissement. Je me sens tellement choyé! C’est un grand privilège que j’ai eu la chance de vivre en famille! C’est merveilleux.
Quel conseil donnerais-tu au Ricardo de 2001, qui commence tout juste sa première saison télévision?
Ricardo : La simplicité. Des fois, je regarde des vieilles émissions et je ris de moi-même. Au début, on veut trop! Pas besoin de grands sketches, pas besoin de textes, pas besoin de rien. Aujourd’hui, par exemple, on n’a même plus de maquillage et de coiffure avant d’entrer en ondes. J’arrive le matin, je place mes ingrédients sur le comptoir et on roule. Je pense c’est la meilleure chose d’être le plus simple possible. C’est souvent la meilleure garantie d’être heureux et de faire quelque chose qui dure.
Comment vis-tu au jour le jour le fait que ton prénom soit l’un des plus reconnaissables au Québec?
Ricardo : À un moment donné, tu ne le sens plus. Je pense que quelqu’un qui devient une vedette instantanée, quand tu regardes les concours télévisés par exemple, je pense que c’est beaucoup plus difficile de vivre ça parce que du jour au lendemain, tu passes de zéro à cent. Personnellement, j’ai commencé tout doucement comme chroniqueur à la radio. Les gens ont appris à me connaitre lentement ce qui fait que tu as le temps de t’habituer au fait que sur la rue, oui tout le monde va te reconnaitre, même le son de ta voix avec un masque. Ça devient quelque chose de naturel. C’est certain que c’est spécial voir ton visage sur un magasine la première fois, mais après 20 ans, tu ne le vois plus, ça. Ce n’est pas ta vie. Je ne suis pas là pour me regarder.
Avoir des enfants m’a beaucoup aidé aussi. Eux ne sont pas là pour jouer une game. C’est toujours bon de se ramener à la base. Quand une situation aussi importante que celle que l’on vit présentement arrive, ça nous rappelle que tout est fragile et que le bonheur qu’on a là, présentement, il faut le savourer, parce qu’on ne sait jamais.
À chaque fois que je commence une émission, c’est toujours avec le même enthousiasme et la même joie. Étudiant, au Collège Algonquin à Ottawa, je rêvais d’être animateur et de faire de la télévision. Et c’est ça que je fais tous les jours. Je ne peux pas me plaindre.
En plus, ça rend service! Je dis toujours que je ne suis pas une vedette, mais je fais partie de la famille. Ce lien avec le public est très sain est je suis privilégié d’avoir ça.
Quelle est ta plus grande fierté parmi tout ce que tu as accompli jusqu’à maintenant?
Ricardo : Au début, c’était que les gens me disent qu’ils aimaient mes recettes, mais avec le temps, je pense que c’est un peu comme en amour. Au-delà des bons ou des mauvais coups, c’est la longévité. Le fait qu’on dure, qu’on reste et que tu ne lâches pas. Que ce choix-là que tu fais puisse se renouveler. Tu ne peux pas rester avec une personne pendant une vingtaine d’années si tu ne te rappelles pas quotidiennement des raisons pour lesquelles tu es heureux d’être là et pourquoi tu vas continuer, même dans les moments difficiles.
En 19 saisons et 2500 émissions, tu en as vécu des moments marquants! Est-ce qu’il y en a un en particulier qui t’a marqué?
Ricardo : Il y en a une en particulier que j’aimerais vraiment revoir, mais je ne pourrai jamais, malheureusement! (rires) Un jour, le comédien Michel Poirier, un être intelligent, attachant, délicieux, charmant, était mon invité. Ça doit faire au moins 17 ans de ça. Nous étions à Radio-Canada et nous faisions un flambé. Trouvant que ça sentait bon, il s’est enveloppé de vapeur d’alcool pendant que j’allumais la poêle. Le feu a pris dans son toupet! Ça devait faire environ 5 mois qu’il se laissait pousser les cheveux, car il allait faire une pièce de théâtre sur Elvis Presley. Il avait donc énormément de fixatif dans ses cheveux pour que ça tienne et ça a brûlé.
Après coup, quand on a vu que personne n’était blessé, on a énormément ri, je lui ai envoyé des fleurs pour m’excuser. Cette émission-là, nous ne l’avons plus. Aujourd’hui, ça serait un extrait ÉPIQUE! Ça serait l’émission qu’on montrerait aux Enfants de la télé, ça serait clairement mon moment palourde royale
! C’est un souvenir délicieux qui n’existe malheureusement que dans ma mémoire et de celles et ceux qui étaient présents ce jour-là! (rires)
Qu’est-ce qui te plait le plus dans ton travail, au quotidien?
Ricardo : Ce qui me plait le plus, c’est de tourner avec mon équipe. Je partirais on the road
avec eux! Par exemple, pour le 150e du Canada, j’ai fait 52 reportages à travers le pays. J’ai tellement aimé ça! Si j’avais été un sportif et d’être sur la route pour des tournois, j’aurais adoré ça.
S’il y a un élément dont tu pourrais te passer dans ton travail au quotidien, ça serait quoi?
Ricardo : Honnêtement, pandémie oblige, ça s’est réglé cette année! (rires) Moi, le maquillage et la coiffure avant un enregistrement, ce n’est pas moi. Ce que vous voyez cette année à la télé, c’est moi. J’arrive, je me mets une chemise et on part. Ça remet les priorités à la bonne place, je trouve! Par exemple, il y a certainement des gens qui vont trouver que j’ai l’air plus fatigué à l’écran, mais tout le monde vit des moments de fatigue au quotidien. Et ce n’est pas grave! J’irais même jusqu’à le dire en ondes que je suis que je suis un peu poqué. J’aime cette authenticité et cette honnêteté. Par exemple, si j’invitais un ami à jaser en cuisinant le matin à 11h, de quoi jaserait-on? Je n’ai plus d’invité, alors je jase avec la caméra honnêtement. Ça fait partie du défi aussi de donner trente minutes d’entertaining.
Je suis également très conscient qu’il y a beaucoup de gens qui regardent l’émission non pas pour cuisiner, mais bien pour regarder seulement, comme si ils écoutaient une émission de radio. Ça les divertit! Ce n’est pas juste un cours de cuisine! Il y a des gens qui veulent seulement être divertis.

Questions en rafale!
Es-tu prêt Ricardo?
Allons-y!
Si tu avais à retenir une seule recette parmi toutes celles que tu as publiées, laquelle choisirais-tu?
Je t’en donne deux : mon général tao et ma sauce à spaghetti.
L’ingrédient que tu préfères ou qui t’est indispensable?
Le beurre.
L’ingrédient ou le mets dont tu pourrais te passer?
Le foi de veau.
Quel style de musique écoutes-tu quand tu cuisines?
Je n’écoute presque jamais de musique en cuisinant. C’est très rare. J’adore le silence quand je jardine ou je cuisine.
Y a-t-il une recette qui t’est particulièrement difficile à réussir?
Non. (Rires)
Ton comfort food préféré?
N’importe quoi que Brigitte m’aurait préparé!
Un met ou un ingrédient méconnu qui mériterait un peu plus de notoriété?
J’en ai justement récolté hier. Au lieu de te donner un mets, je vais te donner un légume et c’est à peu près le seul légume indigène qui poussait au Québec avant l’arrivée des Européens : le topinambour. Ça a un gout savoureux! Tu peux faire des gratins, des potages, les griller, ça se mélange bien avec n’importe quel légume racine et on en voit à peu près jamais au supermarché.
Merci beaucoup pour ton temps Ricardo!
La 2500e de Ricardo sera diffusée le 9 octobre à 11h sur ICI Télé. Ne ratez pas Ricardo du lundi au vendredi à 11h sur les ondes d’ICI Télé ou en rattrapage sur ICI Tou.tv.