Pauline Marois en huit citations

Pauline Marois, première femme à devenir première ministre du Québec, a présenté sa biographie, Au-delà du pouvoir, dimanche à Tout le monde en parle. C’était l’occasion de dresser un bilan de sa carrière politique.
Un texte de Carmen Bourque
La situation désastreuse dans les CHSLD :
Je dois dire qu’un des derniers gouvernements à Québec, qui était celui de monsieur Couillard, a coupé de façon radicale partout […], donc dans la santé publique aussi et dans les soins à domicile. […] Ç’a été amplifié, à mon point de vue, sous l’ancien gouvernement, mais tous les gouvernements qui se sont succédé ont été un peu trop laxistes, n’ont pas pris nécessairement cette responsabilité qui est majeure dans notre société.
Pourquoi elle a minimisé l’attentat dont elle a été victime au Métropolis en 2012, le soir de son élection :
Vous savez, je venais d’être élue à la tête d’un gouvernement minoritaire, je savais que j’avais une énorme tâche à accomplir, de grands défis à relever, et je ne voulais pas m’appesantir sur ça et ouvrir une polémique. Parce que je pourrais vous dire : "Si ça avait été un fédéraliste qui avait été attaqué par un souverainiste, je pense qu’on en aurait entendu parler pendant pas mal plus longtemps."
La démission de Jacques Parizeau, une erreur :
Jacques Parizeau démissionne au lendemain du référendum de 1995, après avoir affirmé que l’argent et le vote ethnique sont responsables de la victoire du non. Pauline Marois est alors ministre.
Nous avions un rapport de force exceptionnel. On avait perdu à quelques dizaines de milliers [de voix]. Ça nous plaçait dans une situation où on pouvait revendiquer, on pouvait faire des représentations, faire nos demandes à Ottawa pour être capables de rapatrier des pouvoirs, faire en sorte qu’ils nous transfèrent de l’argent. […] Et moi, je crois que son départ a écrasé ce rapport de force.
Le réseau des garderies, sa plus grande fierté :
Vous savez que [dans] cette politique des centres de la petite enfance, il y avait beaucoup d’autres mesures, dont les congés parentaux […]. Ce qu’on a fait, c’est qu’on a fait reculer la pauvreté chez les enfants, chez les familles, chez les femmes en particulier. Les femmes pouvaient retourner sur le marché du travail parce qu’elles ne mettaient pas tous les revenus qu’elles gagnaient à payer les frais de garde.
Les maternelles 4 ans :
Moi, je pense que c’est une bonne idée pour les milieux défavorisés, entre autres, où il y a un besoin, une attention particulière qui doit être apportée aux enfants pour qu’il y ait une véritable égalité des chances. Mais nos CPE, nos centres de la petite enfance, c’est presque des maternelles 4 ans, parce qu’il y a des programmes de développement, il y a des programmes éducatifs, il y a des programmes cognitifs; les enfants apprennent des choses. Je trouve qu’on devrait mettre les ressources là et consolider, parce que les libéraux ont amoché pas mal notre réseau des CPE.
Son influence sur son mari, Claude Blanchet :
Claude, qui vient d’un milieu d’entreprises privées, qui a fait une partie de son argent là, a décidé de s’engager pour les services publics et je suis en partie responsable de ça. J’ai forcé la note. J’ai dit : "Moi, je ne vivrai pas avec un capitaliste qui n’a qu’un intérêt qui est celui d’amasser une fortune et gagner de l’argent." Je pense qu’il faut s’engager dans notre société et faire en sorte qu’on la rende meilleure. Et c’est ce qui a fait qu’il a décidé de s’engager. Il est allé au Fonds de solidarité.
Croit-elle encore au Parti québécois?
Bien sûr! Je crois que ça prend un parti résolument souverainiste au Québec, qui doit continuer à défendre nos intérêts. Même quand un gouvernement [qui n’est pas formé par le Parti québécois] peut poser de bons gestes, je pense que ça permet de développer de la critique, de faire des pressions, jusqu’à ce qu’un jour on puisse se retrouver à la tête d’un gouvernement. Mais je crois toujours au Parti québécois et à un parti souverainiste et progressiste.
Les militantes et militants du Parti québécois :
Ce qui fait l’âme [du Parti québécois], c’est l’engagement des militantes et des militants. [Ce sont eux] qui alimentent lesdébats, qui les provoquent, et c’est heureux. Le problème, c’est qu’une fois qu’on a eu ces débats, il faut être capable de se solidariser parce qu’on n’a jamais avancé dans la division.