Cerebrum : un documentaire nous plonge au cœur des problèmes de santé mentale

Alors que le Québec est confiné à la maison, le documentaire Cerebrum : 24 heures au cœur de la réalité, diffusé le 18 mars à 21 h sur ICI Télé, permettra aux gens de se changer les idées, même si le contenu est sérieux et difficile. Toutefois, on aborde le sujet de manière positive en soulignant les mesures mises en place pour aider les personnes malades.
Ce documentaire donne la parole aux intervenantes et intervenants du système de santé, il donne aussi le micro aux personnes qui souffrent de problèmes de santé mentale. Leurs témoignages honnêtes et sans faux-fuyants permettent de comprendre leur cheminement.
Parmi les exemples de programmes mis en place pour suivre les personnes souffrant de problèmes de santé mentale sévères et persistants, il y a les SIM (soins intensifs dans le milieu). Cinquante-quatre équipes SIM prennent en charge 5000 patients et patientes.

Quand je pars de chez nous le matin, je ne sais jamais ce qui va arriver
, dit Stéphane Lacombe infirmier en santé mentale depuis 36 ans qui fait partie de l’une de ces équipes SIM.
L’infirmier a été le témoin d’un changement majeur d’approche en psychiatrie. Maintenant, la psychiatrie se passe à l’extérieur. Nos bureaux sont ici, mais nos clients sont à l’extérieur
, explique Stéphane Lacombe.
Regardez le documentaire
L’importance d’être soigné
Le personnel soignant en santé mentale est aux premières loges pour constater les effets de la maladie mentale.
La psychiatre Julie Jomphe s’occupe de personnes qui souffrent du trouble de la personnalité limite (TPL). Il faut savoir qu’il y a un taux de 8 à 10 % de suicide chez les personnes qui en souffrent.
Ils ne font pas exprès d’être comme ça, ils ne font pas exprès d’être émotifs. Ça les dépasse. Ils ont besoin d’être outillés pour apprendre à gérer ça.
Laurence Côté est travailleuse sociale à l’Institut Douglas et fait souvent face à des personnes suicidaires. À peu près 50 % des gens que je vois, c’est pour travailler sur le risque suicidaire. C’est bien beau d’évaluer les malades, mais il est plus important d’intervenir [...] Je ne sais pas combien de fois par semaine j’entends ça : “Mes idées me font peur."

Pour moi, un jeune qui se suicide, c’est une faillite de tout le système. C’est triste
, soutient Julie Jomphe.
La santé mentale doit être prise au sérieux
La psychiatre Julie Jomphe fait aussi un plaidoyer pour qu’on donne plus d’importance et de moyens pour soigner les problèmes de santé mentale.

La santé mentale, c’est le parent pauvre de la médecine. Il y a beaucoup moins d’argent que pour le cancer ou d’autres maladies. Et dans la santé mentale, le TPL est le parent pauvre parce que ça ne se traite pas par des médicaments. Il n’y a pas tant de recherches qui se font par les compagnies pharmaceutiques.
Plusieurs patientes et patients témoignent en soulignant que des ateliers leur donnent beaucoup d’outils pour apprendre à gérer leur trouble. Pour moi, j’ai gagné le gros lot. Je suis venue à l’école de la vie
, dit l’une des patientes.
Le centre Jean-Patrice Chiasson, à Sherbrooke, héberge une vingtaine de personnes avec divers troubles en santé mentale. Une équipe traitante multidisciplinaire les encadre.
Ce n’est pas parce qu’on a une maladie mentale qu’on est fou. Il faut savoir respecter les personnes qui vivent des moments difficiles
, souligne l’une des résidentes de ce centre.
J’aime bien dire que c’est une machine à transformer les gens ici
, dit Mélanie Gendron, psychoéducatrice au centre Jean-Patrice Chiasson.