Les mecs : la fracassante crise de la cinquantaine

Les mecs, c'est une nouvelle comédie dramatique écrite par Jacques Davidts (Les Parent) et réalisée par Ricardo Trogi en ligne en 2020 sur ICI TOU.TV Extra. Vous plongerez dans une histoire d'amitié entre quatre hommes qui verront leur quotidien chamboulé par l'urgence de vivre pleinement, par la perspective fataliste de leur propre existence. C'est l'angoisse de se rendre compte qu'il reste inévitablement moins de temps devant qu'il y en a derrière. Bref, la crise de la cinquantaine débarque sur ICI TOU.TV Extra cette année et, croyez-le ou non, elle sera toute en humour!
Les mecs, c'est une nouvelle comédie dramatique écrite par Jacques Davidts (Les Parent) et réalisée par Ricardo Trogi en ligne en 2020 sur ICI TOU.TV Extra. Vous plongerez dans une histoire d'amitié entre quatre hommes qui verront leur quotidien chamboulé par l'urgence de vivre pleinement, par la perspective fataliste de leur propre existence. C'est l'angoisse de se rendre compte qu'il reste inévitablement moins de temps devant qu'il y en a derrière.
C’est au bar M.Mme, dans le Mile-End, à Montréal, que l’on tourne une scène des Mecs en ce lundi pluvieux de mars. Le réalisateur Ricardo Trogi nous décrit ce lieu de tournage comme étant « le quartier général » de ses personnages, un bar à vin dans lequel ils ont pris l’habitude de se rencontrer pour discuter et surtout décompresser : « Ils viennent ici depuis plusieurs années et ils vont probablement mourir ici, aussi! » déclare-t-il.
Qu’est-ce qui se raconte en ce lieu de rassemblement? « Des fois, comme tout le monde, comme une gang de filles dans un party ou une gang de gars dans un party, ils disent des affaires qui, dites publiquement, seraient discutables, mais qui, dans un univers intime, comportent des codes qui font en sorte qu’on peut les dire. Nous, on va porter ça à l’écran! », lance Christian Bégin. Intrigant!
Avant tout, une épopée humaine
Les mecs, c’est aussi des histoires hommes-femmes qui battent de l’aile, c’est le rapport des hommes face à la masculinité, ce sont des confrontations intergénérationnelles. C’est l’histoire de quatre hommes, quatre êtres humains, qui se voient parachutés à une époque où tout va trop vite et où leur coffre à outils n’est peut-être pas assez garni pour y faire face.
Ils sont quatre. Il y a Martin (Normand Daneau), fonctionnaire et banlieusard. Il est en couple avec Sophie (Nathalie Mallette) et a une fille dans la vingtaine. Christian (Christian Bégin) est professeur de littérature du 19e siècle à l’université et père d’un garçon, incarné par Alexandre Nachi. Il côtoie quotidiennement une génération plus jeune que lui. Simon (Alexis Martin) est traducteur. Sa femme (Lynda Johnson) vient de le quitter. Il est le père d’une fille dans la vingtaine. Finalement, Étienne (Yanic Truesdale) est probablement le personnage qui semble le moins affecté par le temps qui passe, sauf quand on lui parle d’amour. Son rêve? Trouver l’homme de sa vie et fonder une famille.
Est-ce que les comédiens se reconnaissent dans ce que vivent les personnages? Christian Bégin avoue que dans son cas, oui. Son personnage s’appelle Christian, et ce n’est pas pour rien que l’auteur Jacques Davidst l’a nommé ainsi : « Il pensait vraiment à moi quand il a créé ce personnage », dit-il.
Je ne suis pas serein avec l’idée de vieillir, même, pas du tout. C’est un vertige que j’ai aussi, comme mon personnage. On ne pallie pas cette angoisse-là de la même façon, mais elle est commune.
Quant à Normand Daneau, il admet ne pas du tout se reconnaître en Martin, qui est un homme plutôt conservateur et qui a, en quelques sortes, vu son développement émotionnel s’arrêter au cégep : « Est-ce que ce bonhomme-là existe quelque part? Oui! Moi, ça fait longtemps que j’appartiens à un milieu très ouvert, j’ai été élevé dans un milieu ouvert, je gravite professionnellement dans un milieu ouvert, je me considère comme quelqu’un de progressiste. Donc est-ce que je me reconnais dans ce personnage? Non. Maintenant, est-ce que j’ai du fun à jouer un bonhomme de même? Vraiment, oui! » raconte-t-il, en riant.
Le rapport au temps, c’est l’élément le plus important dans cette série, selon le réalisateur Ricardo Trogi : « J’arrive à 50 ans, moi aussi. Il y a des choix que tu as fait que tu remets en question. Il y a des positions que t’as prises que tu ne veux pas quitter, coûte que coûte, et des fois, ça fait en sorte que t’as l’air con en discussion avec d’autres gens. Il y a beaucoup de ces situations dans Les mecs, et c’est assez amusant! »
Tu veux que le reste de ta vie soit le plus le fun possible. C’est tout un questionnement que certains ont dans la quarantaine, d’autres dans la cinquantaine. Je les reconnais, ces gars-là! Quand je lis les textes, je me reconnais ou je reconnais mes amis!
Une thématique qui fait jaser, un traitement qui va surpendre
Dès son annonce, la série Les mecs, ou plutôt son synopsis, s’est attiré moult réactions mitigées, particulièrement par rapport au thème abordé : la crise de la cinquantaine de quatre hommes. Étions-nous face à un projet qui allait faire l’apologie d’un groupe d’hommes cinquantenaires privilégiés? Normand Daneau, qui incarne le personnage de Martin, rassure les détracteurs : les quatre personnages de la série « l’échapperont » dans leur propos et leurs actions, oui, mais se feront également remettre à leur place par les personnages qui les entourent.
C’est le portrait d’un groupe d’hommes privilégiés qui refusent de perdre leurs privilèges et qui, inévitablement, vont les perdre. Les filles vont les remettre à leur place, et avec raison!
Est-ce que les discussions qui ont entouré le projet ont atteint le réalisateur Ricardo Trogi? Pas du tout : « Je ne peux pas travailler en pensant à ce que les autres vont penser du projet, affirme-t-il. Quand j’ai reçu les textes, je les ai tout de suite adorés. J’ai trouvé ça super bon et c’est comme ça que je travaille. J’ai appris très jeune, après Québec-Montréal, à ne pas trop m’en faire avec ce que les gens disaient. Ça atteint ton âme créatrice pour les mauvaises raisons et ça corrompt ton travail. »
Christian Bégin pèse ses mots : l’auteur Jacques Davidts voulait aborder les relations humaines, une histoire d’amitié entre quatre hommes et non parler DES hommes cinquantenaires : « On vit dans une époque où on ne cesse de nous rappeler qu’il n’y a pas « les femmes », qu’il n’y a pas « les hommes ». Il y a des hommes et des femmes qui ont leur réalité, rappelle-t-il. Ce ne sont pas des personnages qui représentent toute leur génération. C’est quatre gars de 50 ans, différents, qui vivent leurs propres enjeux. »
Les mecs, c’est aussi notre rapport au temps qui passe, aux angoisses qui en découlent, tant pour les femmes que pour les hommes : « On ne peut pas ne pas en parler, parce que l’horizon du temps, c’est ce qui détermine la vie humaine », conclut Alexis Martin.
Les mecs, la nouvelle comédie dramatique de 10 épisodes de 30 minutes, sera offerte plus tard cette année sur ICI.TOU.TV Extra.
Pour en savoir plus
Les mecs, la nouvelle série télé pour hommes cinquantenaires
Entrevue avec Jacques Davidts à Pénélope