Robert Lepage visite Le Diamant, un théâtre démocratique au succès fulgurant

Pour une quatrième année consécutive, André Robitaille fait un retour sur l'année qui s'achève avec La revue culturelle. Il fait le bilan de l'année 2019 dans le monde culturel québécois et souligne les bons coups de ses artisans et artisanes.
Cette année, en plus de l’émission, nous vous présentons dans cet article la discussion en format intégral.
Regardez la visite du théâtre Le Diamant, à Québec, avec le metteur en scène Robert Lepage.

Une architecture entre passé et futur
Avant de créer le Théâtre du Diamant, qui a ouvert ses portes en août 2019, la compagnie Ex Machina, de Robert Lepage, répétait depuis 1997 dans le centre de création multidisciplinaire La Caserne, situé à Québec. Mais la compagnie a vite senti le besoin d’avoir sa propre salle, permettant d’inventer des mises en scène et dispositifs originaux, à l’image de la Tohu ou de l’Usine C à Montréal.
C’est finalement dans l’ancien YMCA de Québec qu’Ex Machina a élu domicile. Proposé par le maire Labeaume à la compagnie, le lieu a été revitalisé après de complexes démarches et négociations auprès de quatre premiers ministres provinciaux et trois maires différents. Aujourd’hui, l’architecture du passé côtoie encore celle du futur.
Le passé suinte de partout, mais il y a aussi une grande modernité.
Dans la vitrine accessible aux passants et passantes, l’artiste Zilon a peint une murale au style très contemporain. À cet endroit de la bâtisse autrefois reliée au bar le Shoeclack, dans lequel Nina Hagen a performé, l’esprit punk est encore présent.
Un théâtre accessible à tout le monde
Véritable pivot culturel de Québec, Le Diamant crée un pont entre la haute ville et la basse ville, deux zones encore différentes sur le plan socioéconomique. À la question « Quelle est votre plus grande promesse avec Le Diamant? », Robert Lepage répond :
Que ce soit un lieu démocratique, un lieu pour tout le monde à Québec.
Entre la vitrine, le Foyer BMO – foyer principal au deuxième étage – et le studio de création – au 5e –, Le Diamant est un espace résolument ouvert au public. Les gens y entrent, même sans billet, juste pour le découvrir.
Au carrefour des cultures
On a de la lutte, des concerts, du cinéma… on a de tout.
Pour Lepage, Le Diamant doit devenir le point de ralliement de tous les types de théâtre. Ainsi, il voit la lutte comme « le théâtre dans sa forme la plus brute ». À ses yeux, elle raconte une histoire avec un héros et un antihéros. Le Diamant présente aussi des expositions de costumes et d’autres domaines créatifs propres aux arts de la scène.
On veut que ce soit le carrefour des gens qui font des choses intéressantes à Québec.
Depuis 3 mois et demi, le théâtre a vendu près de 35 000 billets, dont 10 % à des personnes venant de l’extérieur. Un succès phénoménal pour la ville de Québec qui indique que la place D’Youville est devenue une petite place des Festivals.
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