André Robitaille discute de création avec René Richard Cyr, Catherine Chabot et David Goudreault

Pour une quatrième année consécutive, André Robitaille fait un retour sur l'année qui s'achève avec La revue culturelle. Il s'agit d'une façon de faire le bilan de l'année 2019 dans le monde culturel québécois et de souligner les bons coups de ses artisans et artisanes.
Cette année, en plus de l'émission le samedi 28 décembre à 19 h sur ICI Télé, nous vous présentons dans cet article la discussion en format intégral.
La création en 2019
Les trois artistes brillent dans leurs disciplines et, nul doute, font preuve de créativité.
Le metteur en scène et comédien René Richard Cyr
L’autrice et comédienne Catherine Chabot
L’auteur, poète et travailleur social David Goudreault
La discussion est lancée avec la question « Pour qui créons-nous, pour nous ou pour le monde? » Les membres de ce trio apportent leurs nuances, mais sont unanimes sur l'idée qu'on le fait à la fois pour soi et pour l'autre.
REGARDEZ LA RENCONTRE
On crée pour le monde, mais on est du monde nous aussi. Il faut faire partie de l'équation dans notre satisfaction. [...] Par rapport à la littérature, c'est la magie de la découverte de la lecture qui m'a donné envie d'écrire, mais quand j'écris, l'intention est dirigée vers les autres alors que quand je consomme de la lecture [...], je suis récepteur. Mais je ramasse ça pour le mettre dans mon art pour le redistribuer.
De mon côté, c'est souvent une urgence de dire, une urgence de prendre parole, de mettre en mots mes souffrances, les événements de la vie. Il y a ce moteur-là qui est là. Mais, j'aime aussi écrire pour que mon frère bûcheron ait envie de venir au théâtre. C'est important de faire des shows pour toucher en dehors du cercle.
Et le mandat de l’art? Lorsqu'une personne expose son œuvre au public, qu'en retire-t-elle? Ou qu’est-ce qu’elle observe chez le public?
J'ai un souci de le rejoindre, non pas de plaire. Le rejoindre. De l’ébranler. Lui donner de nouvelles questions à se poser. [...] On est dans une société folle à tous les niveaux. Je comprends qu'un moment donné on a besoin de quiétude. L'art n'a pas ce mandat-là à mon sens. Le pire art qui peut arriver est celui qui rassurerait, parce qu'il ne s'agit pas de rassurer. Il ne s'agit pas non plus d'inquiéter ou de troubler. Il peut divertir, te faire oublier ta petite réalité pour te faire rencontrer l'Autre avec un grand A. Celui que tu n'aurais pas rencontré. Aller au théâtre, c'est vouloir n'importe quel art, je pense, c'est avoir envie de se poser de nouvelles questions.
Ces trois artistes répondent tour à tour aux questions :
- Qu’est-ce qui motive la création?
- Comment se sent-on un soir de première?
- Jusqu’à quel point on retravaille une œuvre?
- Doit-on porter attention à son public?
- Est-ce qu’on rate parfois son coup?
- Y a-t-il une pression face à la prochaine œuvre après un succès?
- Comment trouver le sujet qui va toucher les gens?
Regardez les autres rencontres au lieu :
- Faire rêver et réfléchir les jeunes grâce à l’art avec Simon Boulerice, Elise Gravel et Team White
- L’année 2019 de Robert Lepage
- Quand notre vie inspire une œuvre avec Michel Rivard et Serge Fiori