30 ans de carrière pour André Robitaille, un enfant de la télé

Le public québécois l'a vu évoluer dans sa télé en tant que comédien et animateur dans des émissions comme Vazimolo, Les mordus, 30 vies, Entrée principale, 100 limite/Les bleu poudre ou encore Testé sur des humains, pour ne nommer que celles-là. Rencontre avec un homme qui cumule 30 ans de carrière dans le milieu médiatique d'ici.
Un texte de Julie Mainville
30 ans de carrière pour André Robitaille, un enfant de la télé
Le public québécois l’a vu évoluer dans sa télé en tant que comédien et animateur dans des émissions comme Vazimolo, Les mordus, 30 vies, Entrée principale, 100 limite/Les bleu poudre ou encore Testé sur des humains, pour ne nommer que celles-là. Rencontre avec un homme qui cumule 30 ans de carrière dans le milieu médiatique d'ici.
André, que diriez-vous au jeune André qui commence dans le métier, quels conseils lui donneriez-vous?
Je lui conseillerais de bien s’entourer, de travailler avec une équipe avec qui il est bien. Et surtout d'être équitable avec tout le monde, parce que quiconque avec qui on travaille est essentiel dans ce métier-là. Quand on est jeune, on peut l'oublier; on a une tête folle, on avance, on court, mais il faut avoir la même reconnaissance pour la personne qui roule des fils que pour la patronne. Je me félicite de l’avoir toujours gardée, car pour moi c’est essentiel! C’est ce que je dirais au jeune André : de prendre soin des êtres humains autour de lui, parce que c’est grâce à eux qu’il va s’épanouir.
Ce que je dirais au jeune André : de prendre soin des êtres humains autour de lui, parce que c’est grâce à eux qu’il va s’épanouir.

Que retenez-vous de ces 30 dernières années?
Que je suis encore là. Ce que je retiens, c’est l’ouverture d’esprit des décideurs et du public d'accueillir ce que j’avais en tête, ce que j’ai inventé et l’acteur que je suis aussi. Mes 30 années dans le métier paient. Elles sont utiles. Elles ne m’écrasent pas, elles me poussent! Elles me font aller plus loin. Faire de la mise en scène, enseigner… Cette année, je me suis vu devant une classe en train d’enseigner à des jeunes. Fort de mes 30 ans d’expérience, je me suis cru! Que ce soit au théâtre, en radio, en télé, en tant que scripteur ou metteur en scène, c’est ce que je retiens : ce côté hétéroclite, multi-intervention, polyvalent.
Dans quel rôle vous sentez-vous le mieux?
Je n’ai pas de préférence! Ce qui me ferait beaucoup de peine, c’est que l’acteur n’ait pas de travail parce que l’animateur est très demandé. Je réussis à nourrir les deux chevaux depuis 30 ans, ce qui est épuisant, mais j’adore ça, je persiste et signe.
Et les contenus télé, vous avez eu le temps de les voir défiler, de les incarner, vous en pensez quoi? Quelles sont les forces et faiblesses de la télévision québécoise?
J’aurais envie qu’on risque un peu plus… Que le public puisse sortir de sa zone de confort. Il faudrait aussi ouvrir la porte aux gens moins connus, un peu plus marginaux. Laisser du temps, ça, c’est du risque en télé, en culture. Et que l’artiste se botte les fesses pour faire du nouveau. Moi, je suis très inspiré de gens comme Michel Rivard, qui, tout à coup, après 40 ans de carrière, fait un objet théâtral au lieu de faire comme d’habitude. Que Fiori fasse du cirque avec sa musique... Je trouve ça beau, ces essais-là. C’est se donner du trouble.
Moi aussi, c’est ce que j’essaie : la nouvelle émission radio pour les Fêtes, Pétillant et corsé, ça me fait sortir de ma zone. Entrée principale aussi était une émission hétéroclite, un peu difficile à résumer, mais elle a marché fort! Ces inventions-là m’inspirent encore aujourd'hui.

Laisser du temps, ça, c’est du risque en télé, en culture.
André Robitaille a-t-il un désir inassouvi?
J’ai un fantasme : j’aimerais ça qu’on me confie un nouveau rôle dans une série… Me concentrer sur le jeu, être sur mon X. On dit que pour l’acteur, l’instrument, c’est lui-même, et en ce moment, mon instrument est aiguisé, je me sens très en forme pour livrer! Je serais prêt à relever ce défi, sinon je vais devoir l’écrire. (rires)
Nous prenons le temps de jaser pour le blogue Télé, une entrevue un peu plus longue; ça me rappelle les entrevues faites à Entrée principale et celles réalisées pour La revue culturelle 2019, présentée dans le temps des Fêtes...
Est-ce que c’est un format que vous aimeriez continuer d’explorer, les entrevues?
Des entrevues comme ça, je ferais ça à l’année, je tasserais bien des choses pour faire un format d’entrevues et encore plus aujourd’hui, avec le vécu et les liens que j’ai tissés. Je ne sais pas comment l’expliquer, mais ça se passe, j’adore ça. La relation humaine, c’est mon dada. J’ai la chance d’animer la revue culturelle de fin d’année sur ICI Télé et une nouvelle émission radio, Pétillant et corsé, où je réunis des personnalités dans un salon pour jaser. Oui, je ferais ça tout le temps!
10 ans de l’émission Les enfants de la télé
« Je reviens avec la 10e saison des Enfants de la télé et je vais tenter de m’y surpasser, sachant que j’ai une chance inouïe d’être au volant d’un bolide aussi exceptionnel. J’ai hâte et je vais en profiter au maximum! »
Comment se surpasser après six ans à la barre d’une émission comme Les enfants de la télé?
J’essaie de surprendre les personnalités un peu plus, de ne pas me censurer. Je trouve que c’est se surpasser que d’enlever les censures. On a la chance d’avoir une banque d’artistes exceptionnelle au Québec, et mon parcours fait que j’ai une histoire avec chaque personne. Que ce soit un politicien, un humoriste ou un jeune chanteur, j’ai une histoire avec eux. Je l’utilise justement pour me surpasser dans mon rôle d’animateur. Les enregistrements des Enfants de la télé, je veux que ce soit exceptionnel, une expérience qui ne se vit pas ailleurs.
Je trouve que c’est se surpasser que d’enlever les censures
Retrouvez André Robitaille à la Télé de Radio-Canada avec La revue culturelle 2019 le samedi 28 décembre à 19 h et aux Enfants de la télé de retour le 8 janvier à 20 h, et à la radio avec Pétillant et corsé tous les jours de la semaine à 13 h du 23 décembre au 3 janvier.