Finale des Pays d’en haut : Sainte-Adèle est en deuil

La quatrième saison des Pays d'en haut vient tout juste de se terminer, et un événement tragique s'est produit. Notez que, si vous avez pris du retard dans vos visionnements, il est fortement déconseillé de lire le reste de cet article, ou photo-roman. C'est à vos risques et périls.
Maintenant que nous sommes entre adultes consentants, vous savez sans doute déjà qu’un personnage majeur est décédé dans ce dernier épisode. Un personnage tellement important que la route 117 qui traverse les Laurentides porte aujourd’hui son nom : le curé Labelle.
Sa gentillesse et son amour du territoire donneront lieu à de beaux moments, et tout le monde pourra venir à son chevet pour profiter, une dernière fois, de la bienveillance du curé.
Mgr Fabre
Le curé Labelle se rend d’abord chez Mgr Fabre, qui ne l’a jamais porté dans son cœur. « Vous avez vieilli, pauvre curé! » lui lance l’évêque avec une fausse tendresse.
Ce dernier le menace de lui faire perdre son poste de sous-ministre.
Je vais vous envoyer dans le Grand Nord, finir votre vie sur une banquise!
J’partirai pas des Laurentides, tant que j’aurai pas fini mon ouvrage!
Donatienne
Nous ne savons pas s’il s’agit d’une intervention divine ou simplement du destin, mais de retour à l’hôtel, le pauvre Antoine Labelle se met soudainement à saigner sous sa soutane. Une visite du Dr Marignon nous confirme qu’il souffre d’une grave hernie au ventre, que l’on doit opérer.
Tandis qu’il souffre au lit, Donatienne en profite pour se confier à lui.
Je peux vous demander un conseil? Je suis amoureuse, mais pas de mon fiancé. C’est Pâquerette!
C’est le bon Dieu qui t’a faite comme ça! C’est lui qui décide, pis lui, ce qu’il veut, c’est que tu sois heureuse!
Le chemin de fer
Une bonne nouvelle arrive alors de Saint-Jérôme : le premier ministre, Honoré Mercier, a réussi à convaincre le gouvernement de permettre la construction du chemin de fer. Le train pourra monter jusqu’à Nominingue, au nord de Sainte-Adèle.
C’est Arthur Buies, le fidèle ami du curé, qui lui annonce la bonne nouvelle.
On a notre train! Le Nord va devenir fort pis prospère Arthur! Enfin!
Séraphin
Comme une bonne nouvelle arrive rarement seule à Sainte-Adèle, le curé apprend un peu plus tard que son sang est empoisonné. Il n'y a plus rien à faire selon le Dr Marignon. Les gens défilent à l’hôtel, dont Séraphin, jamais à court de manigances. « Je suis venu vous dire que je vais me présenter pour votre place de sous-ministre. »

Ça fait longtemps que tu la veux hein?
Je vais monter le chemin de fer jusqu’à la baie d’Hudson, faire la paix avec les compagnies de bois, ouvrir 50 paroisses, pis passer votre loi sur le territoire. Je vais à Québec pour défendre le Nord.
Le curé, qui semble rassuré, lui tend la main et lui dit : « Prends soin de ta femme. »
Donalda
Donalda vient alors faire ses adieux au mourant. « Donalda, je veux te remercier pour ce que tu as fait. » Ce à quoi elle répond : « C’est moi qui vous remercie, vous m’avez bien aidée. »
Tu t’es sacrifiée, j’aurais jamais dû te demander ça, c’est un homme dur
Moins qu’avant. Il a un cœur

Arthur
Avant de livrer son dernier souffle, aux côtés de son bon ami Arthur, le curé Labelle dit doucement : « Mouman? » Ce à quoi Arthur rétorque : « Je vais en prendre soin, promis! » Visiblement ébranlé par la mort de son fidèle compagnon, le journaliste Arthur Buies livre un touchant témoignage.
« En ce jour, je perds le meilleur ami que j’avais en ce monde, un frère si cher que nous avions la même mère. Je l’aimais de toute de mon âme. Aujourd’hui, je sens sa perte irréparable, et un vide affreux s’élargir sans cesse autour de moi, dans mon existence entière. Mais ne nous laissons pas aller à un découragement indigne de lui, nos individualités, ce n’est rien, rien! Mais un peuple, c’est encore quelque chose. Sachons honorer notre ami comme il le mérite, avec une existence d’ambition et un labeur de tous les jours. Lorsque nous aurons, comme lui, rempli la vie, peut être que, comme lui, saurons-nous mourir. » Extrait de Au portique des Laurentides, par Arthur Buies.
La tristesse des uns, la colère des autres
Cet épisode aurait pu se terminer sur ces émouvantes funérailles, mais Mgr Fabre n’a pas dit son dernier mot et revient à la charge lors d’une conversation avec Séraphin, qui démontre son côté de plus en plus humain.
J’avais interdit qu’on fasse cette commémoration, interdit qu’on parle de lui dans les églises et dans les journaux, interdit que les cloches sonnent!
Monseigneur, vous pouvez pas empêcher le monde d’aimer.
Je regrette de vous avoir fait nommer sous-ministre, je vais faire rayer son nom des registres ecclésiastiques et mettre sous scellé toutes ses archives et celles de la colonisation, plus personne ne se rappellera de lui, vous m’entendez? Personne!
Monseigneur, dans 100 ans, ce n’est pas de vous dont ils vont parler, c’est du curé!
La vraie histoire
Plus qu’un personnage de fiction, le curé Labelle aura véritablement laissé sa marque sur les Laurentides. Aujourd’hui, son nom est partout dans la région, et c’est un peu grâce à lui qu’on peut savourer le plein air sur la piste du Petit Train du Nord.
Pour en apprendre plus sur les derniers moments du curé Labelle, mort en 1891, consultez le webdocumentaire des Pays d'en haut.
Longue vie au curé Labelle!
La cinquième et dernière saison de six épisodes devrait être diffusée en 2020. Les quatre premières saisons sont sur Tou.tv.