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AnalyseLa victoire des négligés de Montréal

Des joueurs des Alouettes posent avec la coupe Grey derrière un drapeau du Québec.

Les Québécois des Alouettes célèbrent la conquête de la Coupe Grey.

Photo : Jean St-Onge

  • Jean St-Onge

Ça ne pouvait finir que de cette façon.

Après une remontée improbable, les Alouettes stoppent le jeu désespéré des Blue Bombers et le ballon finit dans les mains de Marc-Antoine Dequoy, le visage de l’équipe et héros des matchs éliminatoires.

Menés par ce jeune Québécois électrisant, les Montréalais ont renversé tous les pronostics, dimanche à Hamilton, et ont rapporté la coupe Grey à Montréal.

Ces Alouettes à qui l'on avait prédit le dernier rang au début de la saison.

Ces Alouettes que certains croyaient éliminées après une série de trois défaites en juillet.

Ces Alouettes qui ne faisaient plus peur à personne après une série de quatre revers en septembre.

Ces Alouettes qui accusaient un retard de 10-0 au premier quart du match de la Coupe Grey, ce qui a fait dire à un analyste du réseau TSN que c'était terminé.

Il faut dire que l'année n'avait pas très bien commencé.

L’équipe, au bord de la faillite, venait de se payer un entraîneur et un quart-arrière tous deux jetés à la porte par les Roughriders de la Saskatchewan.

S’en est suivi une saison remplie de haut et de bas : deux victoires, trois défaites, trois victoires, quatre défaites, six victoires.

Malgré sa spectaculaire fin de saison, l’équipe montréalaise était négligée par plus de neuf points face aux Argonauts de Toronto en finale de l’Est et, après une victoire éclatante, elle était encore largement négligée pour le match de la Coupe Grey.

Toute la semaine, devant les caméras, le coach, le quart et les Québécois ont toujours réitéré leur confiance, sans arrogance.

Fajardo a parlé d’un groupe de joueurs inadaptés qui sont devenus vraiment proches les uns des autres grâce au leadership de l’entraîneur-chef, Jason Maas.

Et justement, les deux employés limogés par les Roughriders ont été au cœur de la poussée victorieuse dimanche.

Quand Fajardo a encaissé un sac et qu’il s’est retrouvé avec plus de 18 verges à franchir sur un deuxième essai, il s’est sauvé de ceux qui étaient à sa poursuite et a gagné 13 verges grâce à une course courageuse. Mais les Alouettes étaient encore à cinq verges d’un premier essai et de l’élimination.

Cette fois, c’est Maas qui a pris les choses en main.

En se disant que les Bombers défendraient les zones courtes, il a commandé une longue passe à Cole Spieker et les Alouettes se sont retrouvées en position de créer l’égalité.

Ce n’était pas suffisant. Dès le jeu suivant, Fajardo a parfaitement lu le déploiement défensif et, bang, il a rejoint le receveur canadien Tyson Philpot pour le touché de la victoire.

Maas et Fajardo ne sont pas les seuls qui se sont retrouvés à Montréal un peu par défaut.

Mack ne savait pas s’il devait poursuivre sa carrière après avoir été libéré par la NFL. Il est devenu le meilleur receveur des Alouettes et l'un des meilleurs dans la ligue. Dimanche, il a marqué un touché en plus de réaliser quelques attrapés importants et spectaculaires.

Shawn Lemon a transformé la défense montréalaise. Pourtant, il était sans emploi jusqu’à la fin juillet, lui, le joueur défensif par excellence dans l’Ouest la saison dernière. À la Coupe Grey, il a réussi un autre sac et il parlait du plus beau jour de sa carrière.

L'escouade québécoise du régiment des Alouettes

Les Alouettes comptent sur le plus fort contingent de joueurs québécois de la Ligue canadienne. Et eux aussi se sont sentis rejetés et négligés, pendant la dernière semaine, quand ils ont vu que les bannières devant les gradins étaient uniquement en anglais, même si le logo francophone du match de la Coupe Grey existait bel et bien.

Après avoir tenu des propos mesurés toute la semaine, Dequoy a explosé au micro de l’ancien joueur des Alouettes Mathieu Proulx.

Ils n’ont jamais cru en nous. Ils n‘ont jamais cru en nous. Tu regardes partout, c’est écrit en anglais. Tu regardes TSN, c’est écrit Toronto contre Winnipeg. Ils n’ont jamais cru en nous. Mais, tu sais quoi? Gardez-le, votre anglais, parce que nous, on va la prendre, cette coupe-là, et on va la ramener à Montréal. On va la ramener au Québec. On va la ramener chez nous parce qu’on est les fu…ing champions!

Des champions inattendus et impressionnants.

  • Jean St-Onge

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