Victoire du Canada au Chili en basketball en fauteuil roulant

L'équipe canadienne de basketball en fauteuil roulant à Tokyo. On y aperçoit notamment Rosalie Lalonde (no 4) et Élodie Tessier (no 5).
Photo : Reuters / IVAN ALVARADO
L’équipe féminine de basketball en fauteuil roulant a vaincu celle du Brésil 61-44 samedi en ouverture des Jeux parapanaméricains de Santiago. Chaque joueuse canadienne avait le no 9 d’inscrit au feutre noir sur une épaule pour l’occasion. Ce tournoi, elles le joueront en hommage à leur ancienne coéquipière Maude Jacques, décédée il y a un peu plus d’un mois.
Maude Jacques, qui s’est éteinte à 31 ans à la suite d’une infection bactérienne, a porté les couleurs de l’unifolié de 2011 à 2020. Paralympienne des Jeux de Londres, elle avait aussi pris part aux derniers Jeux parapanaméricains en 2019, les troisièmes de sa carrière, lorsque le Canada s’était qualifié pour Tokyo.
La Sherbrookoise avait annoncé sa retraite un an plus tard après le report des Jeux paralympiques. Elle préparait son retour en prévision des Jeux de Santiago et visait Paris l'été prochain.
Son maillot numéro 9 a sa place dans le vestiaire canadien à Santiago.
Personne ne le porte parce qu’elle est ici avec nous, a précisé Cindy Ouellet en zone mixte. Cette victoire-là est pour Maude et on va aller chercher les prochaines pour elle aussi.
Les joueuses endossent plutôt le no 9 sur un chandail noir en se rendant sur le terrain et sur les lignes de côté.
Un premier gain convaincant comme celui de samedi donne le ton pour les championnes parapanaméricaines en titre. Elles tenteront de remporter l’or à nouveau au Chili et, du même coup, de se qualifier pour les Jeux paralympiques de 2024.
Ç’a été un gros match et une belle victoire d’équipe. On a modifié quelques petites choses, on savait qu’elles allaient être très physiques. On voulait contrer leur pression parce qu’elles étaient vraiment sur nos chaises. Ça nous a pris un peu de temps à nous adapter à tout ça
, a ajouté celle qui a enregistré 10 points, 4 passes décisives et 5 rebonds.
On s’est concentrés sur notre défense. Les Brésiliennes mettaient beaucoup de pression, mais elles allaient ralentir, se fatiguer. On a tiré avantage de cette situation
, a partagé l’entraîneur-chef Paul Bowes.
Kady Dandeneau a été la meilleure marqueuse du Canada avec un total de 25 points, en plus de ses 5 passes décisives et de ses 17 rebonds. Les Québécoises Élodie Tessier (6 points, 1 passe décisive et 4 rebonds), Sofia Fassi-Fehri (1 passe décisive) et Rosalie Lalonde représentent aussi le Canada dans la capitale chilienne.
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Un nouvel entraîneur
L’affrontement de samedi a également été le premier de l’équipe féminine sous la gouverne de Paul Bowes, nommé entraîneur-chef au début du mois d’octobre. L’Ontarien succède à Marni Abbott-Peter qui occupait le poste depuis avril.
Bowes possède plus de 30 ans d’expérience à titre d’entraîneur. Il était notamment adjoint lorsque les Canadiens ont remporté l’or aux Jeux paralympiques de 2000 et de 2004, puis entraîneur-chef lorsqu’ils ont été couronnés champions du monde en 2006. Plus récemment, il s’est retrouvé derrière le banc de la formation allemande qui s’est classée 8e du Championnat du monde masculin.
Le décès de Maude Jacques est survenu quelques jours seulement après son arrivée en poste.
Ç’a été un défi, mais le basketball est loin sur la liste des priorités dans cette situation. On voulait tous se soutenir et se préparer pour cette compétition en sa mémoire. Maude avait vraiment hâte de venir jouer ici. On a effectué plusieurs appels sur Zoom, tant pour les stratégies que pour l’esprit d’équipe et les joueuses ont été superbes. Elles la portent toutes dans leur cœur
, a confié Paul Bowes.
C’était la deuxième fois cette année que les Canadiennes se préparaient pour une compétition d’envergure à la suite d’un changement d’entraîneur. Marni Abbott-Peter a remplacé Marc Antoine Ducharme quelques semaines seulement avant le début du Championnat du monde.
C’est assez unique ce qu’on vit. Paul est un bon entraîneur et il faut juste apprendre à se connaître. On n’a eu aucun camp avec lui avant les Jeux
, a rappelé Cindy Ouellet.
On forme une équipe de vétéranes et sur le terrain, ce sont les filles qui jouent. L’entraîneur va nous aider, mais au bout de la ligne, ce sont les 12 filles qui jouent et on était prêtes, en confiance.
Les Canadiennes reprendront l’action dimanche contre les représentantes du Salvador.