•  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  

AnalyseDavid Reinbacher, juste une question de temps

Un joueur de hockey patine pendant une séance d'entraînement.

David Reinbacher

Photo : Radio-Canada / Ivanoh Demers

Les dés étaient pipés, il fallait s’y attendre. Samedi, David Reinbacher a montré, à grands coups de petits jeux subtils, l’étendue de son talent. Une heure et demie après le match, le Canadien a annoncé que le jeune défenseur retournerait à Kloten, en Suisse.

Encore une fois, au risque de se répéter, Jeff Gorton, le vice-président aux opérations hockey de l’équipe, avait annoncé ses couleurs le 11 septembre au tournoi de golf. Il n’avait pas voulu fermer complètement la porte. Reinbacher, disait-il, pourrait l’épater suffisamment pour rester en Amérique du Nord, mais entre les lignes, on avait bien compris quel était le plan.

Dans ces pages, il avait été question du dilemme qui se posait aux dirigeants de l'équipe. Faux dilemme au fond. Pendant le tournoi des recrues à Buffalo, des membres de l’organisation avaient été limpides : on souhaitait l’éloigner de la marmite montréalaise (ou lavalloise) pour un an, afin de le laisser se développer à son rythme.

Peu importe que l’Autrichien ait offert sa plus brillante prestation depuis le début du camp dans la défaite de 3-1 contre les Maple Leafs, peu importe qu’il ait fait étalage de son sens de l’anticipation bien au-dessus de la moyenne, de sa capacité d’apprentissage et d’adaptation particulièrement rapide. Peu importe tout ça, la décision était prise.

Il fallait les écouter l’encenser après le match les uns après les autres. À commencer par l’entraîneur.

Son calme, a laissé tomber Martin St-Louis lorsqu’il lui a été demandé ce qui ressortait le plus chez Reinbacher.

Il a le calme d’un gars beaucoup plus vieux. C’est une maturité spéciale sur la glace pour un défenseur de 18 ans.

Une citation de Martin St-Louis à propos de David Reinbacher

Sa maturité, lui a fait écho Johnathan Kovacevic. La façon dont il lit le jeu. Il fait beaucoup de petits jeux subtils avec son bâton qui démontrent qu’il est tellement en avance sur son âge. On dirait que c’est son cinquième camp d’entraînement, pas son premier. Son intelligence du jeu, c’est quelque chose. Vous allez le voir de plus en plus.

Pas tout de suite en tout cas. Éventuellement, oui.

Aux yeux de Rafaël Harvey-Pinard, un jeune homme qui pourrait disserter longuement sur la difficulté à s’établir dans la LNH, surtout à un âge aussi tendre, ce n’est qu’une question de temps avant qu’il devienne un joueur élite dans cette ligue.

Le fait est que dans ce seul duel face aux Leafs, il est apparu déjà en avance sur bien des arrières droitiers de l’équipe. Pas sur des vétérans dont on pourrait douter de la passion dans un match préparatoire, mais par rapport à des joueurs qui théoriquement se battaient pour le même poste que lui. Des joueurs comme Justin Barron, Logan Mailloux et Gustav Lindstrom.

Mais tout cela importe peu, rappelez-vous.

Le confort de la maison

Reinbacher a joué franc jeu dès le premier jour. L’Autrichien disait préférer retourner dans son patelin si le choix se présentait, mais il était tout aussi prêt à faire le saut directement dans la Ligue américaine advenant que ce soit la préférence de ses patrons.

Si le défenseur fait ses valises pour la Suisse dimanche, ce n’est pas uniquement pour optimiser son développement. Certes, le CH fait confiance au personnel en place à Kloten, mais il y a plus.

Kloten est à quelques heures de route de l’Autriche. C’est la culture de Reinbacher, son monde, son environnement, sa famille. Les joueurs de hockey professionnels sont prêts à sacrifier tout ça, mais est-ce nécessaire de le faire aussi rapidement? Le Tricolore pense que non.

Et Kovacevic le comprend.

Je les vois arriver, ces jeunes joueurs européens, et je me sens mal pour eux parfois. Ils ont 18 ans, ils sont loin de leur famille, dans bien des cas, pour la première fois. Beaucoup de partisans ne pensent pas nécessairement à ça. Tu es à l’aréna trois heures par jour et après, pour le reste de la journée, tu es à la maison et tu essaies de t’adapter à une toute nouvelle vie, a confié le grand défenseur.

Slafkovsky a vécu cette exacte transition l’année dernière et l’a perçue bien autrement. Le Slovaque avait quitté la maison depuis près de quatre ans. Il vivait en Finlande, seul, depuis l’âge de 15 ans. Il n’était pas terrorisé à l’idée de se faire une omelette pour souper, par exemple.

À l’extérieur, ça allait. Pour moi, c’était surtout sur la glace que je devais m’adapter. M’adapter à la taille de la patinoire, aux voyages, à jouer deux matchs en deux soirs, le premier à Columbus et le lendemain dans une autre ville.

Une citation de Juraj Slafkovsky

Même si l’échantillon du jeu de Reinbacher avec le Tricolore est minime, il a donné l’impression qu’il s’adapterait rapidement à cet aspect de la transition. Il avait beau être sur une trajectoire ascendante, le Canadien ne s’est pas posé de questions.

L’équipe a jugé que pour son bien-être professionnel et surtout personnel, Reinbacher serait mieux en Suisse.

En rafale

Le Bleu-blanc-rouge a réduit sa formation à 33 joueurs. Outre Reinbacher, William Trudeau, Jakub Dobes, Sean Farrell et Riley Kidney ont été retranchés après le match contre Toronto. Ces 5 patineurs se sont ajoutés aux 28 autres réaffectés plus tôt samedi.

Il reste donc 18 attaquants, 11 défenseurs et 4 gardiens au camp, en incluant les blessés, dont Carey Price. Le Tricolore devra réduire sa formation à un maximum de 23 joueurs pour commencer la saison, le 11 octobre face aux Maple Leafs, à Toronto.

Vous souhaitez signaler une erreur?Écrivez-nous (Nouvelle fenêtre)

Vous voulez signaler un événement dont vous êtes témoin?Écrivez-nous en toute confidentialité (Nouvelle fenêtre)

Vous aimeriez en savoir plus sur le travail de journaliste?Consultez nos normes et pratiques journalistiques (Nouvelle fenêtre)

Infolettre Sports

Analyses, chroniques et bien plus encore! Suivez l’actualité sportive au-delà des résultats.

Formulaire pour s’abonner à l’infolettre Sports.