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ChroniqueLes succès des Braves, la peine des Jays et le génie d’Alex Anthopoulos

Alex Anthopoulos, dans un complet, lève le poing pour saluer la foule à Atlanta après une cérémonie en honneur de leur titre de Série mondiale.

Le Montréalais Alex Anthopoulos n'a pas peur de prendre des décisions difficiles ou controversées.

Photo : Getty Images / Adam Hagy

Il y a des dirigeants d’organisations sportives qui évitent à tout prix de mentionner les mots « séries éliminatoires » et il y en a d’autres qui passent à peu près tout leur temps à en parler.

Les Braves d’Atlanta se sont assurés mercredi soir de remporter un sixième championnat de division consécutif en disposant des Phillies de Philadelphie au compte de 4-1. Les Braves, qui maintiennent le rythme d’une saison de 106 victoires, étaient devenus dimanche la première équipe de la MLB à assurer leur place en séries.

Cela signifie que le président des opérations baseball des Braves, le Montréalais Alex Anthopoulos, n’a remporté que des championnats de division depuis qu’il a pris les commandes de cette organisation en novembre 2017. C’est absolument remarquable!

Il y a six ans, Anthopoulos avait été embauché à titre de vice-président des opérations baseball et de directeur général des Braves parce que son prédécesseur, John Coppolella, avait été banni du baseball majeur. Coppolella, qui était en train de bâtir une bien belle équipe, avait été reconnu coupable d’avoir violé les règles de la MLB en matière de maraudage et d’embauche de joueurs amateurs.

Anthopoulos avait instantanément hérité d’une des plus belles banques de jeunes joueurs de la MLB. Toutefois, disposer d’un bon groupe de jeunes est une chose, et transposer ce talent en succès continu est une tout autre paire de manches. Parlez-en aux dirigeants des Blue Jays de Toronto! Les Jays occupent le troisième rang de leur division. Ils viennent de perdre trois matchs de suite et l’obtention d’une place de quatrième as est loin d’être assurée pour eux.

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Il est assez remarquable qu’Alex Anthopoulos ait un taux de notoriété aussi bas au Québec. Sa personnalité discrète contribue probablement au fait que l’on parle peu souvent de lui dans nos médias. Mais le fait demeure : cet ex-préposé au courrier des Expos de Montréal est présentement le meilleur gestionnaire canadien dans l’univers du sport professionnel, et ce, tous sports confondus.

En août 2015, Anthopoulos était le directeur général des Blue Jays. L’équipe connaissait une saison fabuleuse et se dirigeait vers une première participation aux séries en plus de 20 ans. À la fin du mois, les dirigeants de Rogers Communication (propriétaire de l’organisation), avaient toutefois assombri l’ambiance en embauchant Mark Shapiro à titre de président des opérations baseball, ce qui signifiait que les jours d’Anthopoulos étaient désormais comptés, ou qu’Anthopoulos n’allait dorénavant plus jouir de la même autonomie pour diriger l’organisation.

Cette saison-là, les Jays ont remporté leur premier titre de division depuis 1993. Ils se sont inclinés lors de la finale de la Ligue américaine et Anthopoulos a ensuite élégamment plié bagage.

Les Dodgers de Los Angeles ont immédiatement récupéré Anthopoulos, à qui ils ont confié le poste de vice-président aux opérations baseball. Et durant les deux années qu’il a passées à L.A. (en 2016 et 2017), les Dodgers ont remporté deux titres de division.

Ainsi, Alex Anthopoulos célèbre cette année un neuvième championnat de division consécutif (en plus de la Série mondiale de 2021) à titre de gestionnaire d’une équipe du baseball majeur. Ça donne le vertige.

Pendant ce temps, ses successeurs à Toronto peuvent se vanter d’avoir terminé au second rang deux fois en huit ans. Même si les Blue Jays sont bien dirigés, il est loin d’être clair que les dirigeants de Rogers ont pris la bonne décision en poussant Anthopoulos vers la sortie en 2015.

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Depuis son arrivée à Atlanta, Alex Anthopoulos a pris plusieurs décisions audacieuses ou controversées qui le font aujourd’hui passer pour un visionnaire extraordinaire qui a beaucoup de cran.

En 2019, Anthopoulos a choqué le monde du baseball en accordant un contrat de 100 millions de dollars sur huit ans à Ronald Acuna fils, un jeune de 19 ans qui n’avait disputé qu’une seule saison dans la MLB. Ce contrat était assorti de deux années d’option détenues par l’équipe.

Un joueur de baseball s'élance.

Ronald Acuna fils

Photo : Getty Images / Ronald Martinez

Cette signature avait attiré l’attention parce que dans le monde du baseball, les dirigeants d’équipes avaient généralement l’habitude de maintenir les salaires de leurs jeunes joueurs le plus bas possible jusqu’à ce qu’ils atteignent l’autonomie, soit après six années de service.

Au lieu de risquer de perdre Acuna en plein apogée, Anthopoulos avait logiquement tenu à s’assurer de ses services pour une période de huit à dix ans.

Or, Acuna est devenu ces dernières semaines le premier joueur de l’histoire de la MLB à connaître une saison de 30 circuits et 60 buts volés. Et son contrat apparaît désormais comme une décision fabuleuse.

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Alex Anthopoulos a pris une autre décision extrêmement controversée à l’automne 2021 alors que les Braves venaient tout juste de remporter la Série mondiale.

Le premier-but Freddie Freeman, qui était le leader et le joueur le plus populaire des Braves, avait droit à l’autonomie, mais répétait sur toutes les tribunes qu’il souhaitait poursuivre sa carrière à Atlanta. Il était alors âgé de 32 ans. Toutefois, au lieu de céder à la forte pression du moment, Anthopoulos a tout bonnement décidé de laisser son joueur étoile explorer le marché. Et à la stupéfaction des partisans des Braves, Freeman s’est tout bonnement retrouvé chez les Dodgers de Los Angeles.

Au mois de mars 2022, pendant le camp d’entraînement, Anthopoulos a toutefois colmaté cette brèche en concluant une spectaculaire transaction avec les A’s d’Oakland. Cet échange lui a permis de mettre la main sur le premier-but Matt Olson qui était en quelque sorte une version cinq ans plus jeune de Freeman. Et Anthopoulos a battu le fer pendant qu’il était chaud en accordant immédiatement un contrat de huit ans et 168 millions à son nouveau joueur.

Depuis le début de la saison 2022, Freddie Freeman a cogné 47 circuits alors que Matt Olson en totalise… 85. Olson vient d’ailleurs tout juste de cogner son 51e circuit de la saison, ce qui égale le record des Braves détenu par Andruw Jones depuis la saison 2005.

Alex Anthopoulos est vraiment un gestionnaire d’exception.

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