En attendant l’appel de la Colombie, Fernando Alvarez prend ses aises à Montréal

Fernando Alvarez représente la Colombie au niveau U-20 du soccer international.
Photo : Associated Press / Natacha Pisarenko
Quand Rudy Camacho est parti pour Columbus, le chef de la direction sportive du CF Montréal Olivier Renard a reconnu qu’il s’agissait là d’une belle occasion d’investir dans un jeune talent comme Fernando Alvarez.
On a pu commencer à prendre la mesure du pari samedi dernier. Alvarez a beau avoir 20 ans et des poussières, il s’est fort bien acquitté de sa tâche pour ses débuts en MLS dans une situation difficile.
Entré en jeu à la pause, quand Montréal accusait déjà un retard de trois buts contre Columbus, le jeune arrière central a fait figure de lumière qui perçait une sombre soirée pour le Bleu-blanc-noir. Installé à la gauche d’une défense à trois, Alvarez a bien dosé ses interventions et a distribué une poignée de ballons intéressants.
Depuis que je suis tout petit, j’essaie de jouer chaque minute comme si on perdait 1-0 ou comme si c’était encore 0-0, a raconté Alvarez en mêlée de presse après l’entraînement de mardi. J’ai toujours l’objectif d’essayer d’aller gagner le match. Qu’importe si on gagne 5-0 ou perd 5-0. J’essaie toujours d’aller chercher un autre but, d’y aller un but à la fois.
C’était un match étrange, a-t-il poursuivi. Ce n’était pas notre meilleur. Mais nous essayons de travailler plus fort, car nous pouvons faire mieux. Nous essayons d’apprendre de nos erreurs, de les résoudre.
Le garçon n’avait joué qu’un match au niveau professionnel avant samedi dernier, mais il ne semble pas facile à intimider.

Fernando Alvarez a bien dosé ses interventions contre le Crew de Columbus.
Photo : La Presse canadienne / Peter McCabe
Ses premières minutes en MLS, il les a jouées contre de grosses pointures comme Cucho Hernandez, auteur d’un triplé, et Diego Rossi. On peut les respecter en dehors du terrain, mais sur le terrain, il faut se battre
, analyse-t-il froidement. Et il n’est pas davantage ému par la présence d’un Kei Kamara ou d’un Xherdan Shaqiri dans l’effectif du prochain adversaire, le Fire de Chicago.
Bon, d’accord.
Peut-être est-ce l’expérience internationale qui parle. Né aux États-Unis, Alvarez a représenté le Mexique au niveau U-18 avant de choisir la Colombie pour son soccer U-20, ce qui lui a permis de jouer quatre des cinq matchs des Cafeteros à la Coupe du monde de cet été.
Le sélectionneur Hector Cardenas n'a toutefois pas invité Alvarez au rassemblement actuel. Aucun joueur n’a d’ailleurs quitté le CF Montréal pour son équipe nationale ce mois-ci, une situation tout de même rare ces dernières années.
J’essaie d’avoir davantage de minutes, c’est ce que l’entraîneur veut, a convenu Alvarez. J’essaie simplement de travailler. Je respecte les joueurs qui sont actuellement avec l’équipe nationale. Je vais essayer de jouer, et on verra lors de la prochaine fenêtre internationale si on m’appelle pour jouer. Je suis serein. Je suis concentré sur le CF Montréal et sur la MLS.
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Un mal pour un bien, en effet.
C’est la première fois que la vie adulte amène Alvarez à habiter un autre pays que le Mexique, lui qui appartenait à une vieille connaissance de l’Impact, Pachuca, depuis 2016. Les quelques jours qu’il aurait pu passer au Mexique, justement, à affronter la sélection locale des moins de 20 ans, il les a passés ici à s’habituer à son nouveau milieu et à sa nouvelle équipe. Sa mère et sa grand-mère en ont profité pour venir lui rendre visite, et la présence de son petit mais décoiffant chien corgi l’aide à se sentir chez lui.
Il continue de s’améliorer à l’entraînement, a souligné son coéquipier Nathan Saliba. Il devient de plus en plus à l’aise avec le groupe. Il prend ses repères et apprend comment on joue. Il s’améliore vite.
Après avoir joué une mi-temps en entier contre Columbus, Alvarez franchira-t-il l’étape d’une première titularisation ce samedi, au stade Saputo? Après tout, en matière de situation délicate, entrer dans un match à 0-3 contre une équipe entraînée par un ancien pilote du CF Montréal, ce n’est pas rien.
Ça tombe bien, Frank Klopas est en ville ce week-end.