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Le Club de soccer Saint-Léonard veut sauver son dôme

Des jeunes enfants jouent au soccer sur un terrain de football à Saint-Léonard.

Le terrain du stade Hébert, à Saint-Léonard

Photo : Radio-Canada / Antoine Deshaies

Les membres du Club de soccer Saint-Léonard, dans l’est de Montréal, contestent la décision de l’arrondissement de ne plus ériger le dôme qui recouvre le terrain de soccer et de football du stade Hébert en hiver.

Plus d’une centaine de jeunes joueurs, parents, entraîneurs et bénévoles ont manifesté leur mécontentement pendant la séance du conseil d’arrondissement, mardi soir.

L’arrondissement de Saint-Léonard a pris la décision de ne plus assembler la structure pour des raisons budgétaires.

Les coûts annuels de montage, de démontage et d’entreposage seraient passés de 290 000 à 464 000 $ depuis la pandémie, en plus des frais d’exploitation et de chauffage, estimés à plus de 150 000 $ par année.

Le maire de l’arrondissement, Michel Bissonnette, du parti Ensemble Montréal, a dit avoir demandé l’aide de la Ville de Montréal, sans succès.

On demande à la Ville de Montréal un montant additionnel, mais on ne nous le donne pas, a-t-il répondu aux citoyens. Si vous voulez venir au conseil de Ville, venez. Si vous avez des porte-parole qui peuvent venir brasser la cage, faites-le. C’est important, la jeunesse.

On n’a pas de problème à essayer de trouver des solutions avec vous autres, a ajouté Bissonnette. Peut-être qu’on aurait dû le faire avant.

Sam Macri, trésorier de l’Association de soccer de Saint-Léonard, déplore la décision de l’arrondissement et, surtout, le court préavis obtenu. Le club aurait appris seulement il y a un mois que le dôme ne serait pas érigé l'hiver prochain.

Un homme, vêtu de noir, prend la pose à la sortie d'une bibliothèque.

Sam Macri, membre du CA de l'Association de soccer de Saint-Léonard

Photo : Radio-Canada / Antoine Deshaies

Ce que je trouve malheureux, c’est qu’il n’y a aucune communication entre le fédéral, le provincial, l’arrondissement et la ville centre, déplore-t-il. Chacun se lance la balle. Je trouve ça plate. On organise des activités dans le dôme; c’est leur job de trouver le financement. Ce n’est pas à moi d’aller pleurer et demander là-bas. C’est ça que je trouve plate.

On comprend le budget et les problèmes financiers, mais nous, ce qu’on demande, c’est qu’ils nous donnent au moins 12 mois pour trouver une solution, ajoute M. Macri. Qu’ils montent le dôme cet hiver et on trouvera ensuite des solutions. On est prêt à augmenter nos prix d’inscription ou à chercher une subvention au fédéral. Si ça ne fonctionne pas, c’est correct, on peut l’expliquer à nos membres.

Le directeur de l’arrondissement, Steve Beaudoin, a dit que la décision avait été très difficile à prendre, mais que c’était, selon lui, la seule option, surtout que le dôme arrivait à la fin de sa vie utile et que la toile devait bientôt être remplacée.

L’arrondissement a même travaillé sur un projet d’infrastructure fixe, mais il a dû reculer en raison des coûts trop élevés pour son budget. Saint-Léonard n’a pas les reins assez solides, selon lui.

Assembler le dôme cet hiver créerait un manque à gagner d’environ 475 000 $.

Est-ce qu’il y a une solution à court terme? Moi, je n’en vois pas, a dit Beaudoin devant les citoyens. La décision de fermer le dôme a été extrêmement difficile. On croyait qu’on serait en mesure d’y aller avec un projet permanent. Il fallait avoir l’aide de la Ville; elle nous offrait cinq millions de dollars, mais les projets évoqués coûtent trop cher.

À très court terme, il faut travailler avec nous autres, à l'arrondissement, et avec la ville centre pour relocaliser le plus rapidement possible les jeunes qui veulent jouer dans les trois autres complexes de soccer intérieur qui existent, ajoute Steve Beaudoin.

Il existe trois centres de soccer intérieurs dans l’est de la ville : le Stade de soccer de Montréal (sur l'avenue Papineau), le Complexe sportif Marie-Victorin et celui du Collège St-Jean-Vianney.

Les plages horaires des trois centres sont toutefois saturées, selon les représentants du club de Saint-Léonard. L'organisme estime qu’il lui faut, au minimum, 35 heures de terrain par semaine pour faire jouer ses 700 jeunes durant l’hiver.

Une catastrophe pour le club

Malek Meslem est le directeur technique responsable des équipes féminines à Soccer Saint-Léonard. Devant le maire et les conseillers d’arrondissement, il a même enlevé et brandi une chaussure en disant qu’il était prêt à la vendre pour trouver de l’argent pour son sport.

L’image était forte, mais il en va de la pérennité du club, selon lui, si le dôme n'est pas érigé. L’association vient d’ailleurs d’obtenir une certification provinciale, et la perte de son terrain synthétique l’hiver la menacerait.

On a travaillé fort pour obtenir la reconnaissance et on commençait à parler d’obtenir une reconnaissance nationale, mais là, c’est un tremblement de terre, illustre Meslem. Tout ça va nuire à l’élan qu’on avait depuis quelques années. Tant qu’on n’a pas le dôme, on est dans le trouble.

La décision a pris le club par surprise, poursuit Meslem. Je pense que ce n’est pas une décision à prendre. Les élus doivent regarder les conséquences de cette décision, que je qualifie de malheureuse et de perdante. C’est un problème financier, mais le problème financier est mondial. Dépenser de l’argent pour les jeunes qui veulent s’occuper pendant la semaine, c’est gagnant; c’est gagnant pour l'arrondissement, pour les enfants et la nouvelle génération.

Un homme vêtu de bleu prend la pose en soirée.

Malek Meslem, de l'Association de soccer Saint-Léonard

Photo : Radio-Canada / Antoine Deshaies

Déjà, l’Association de soccer Saint-Léonard estime que 10 % de ses joueurs ont quitté le club pour en joindre d’autres, limitrophes. Difficile de leur en vouloir quand le club n’est toujours pas en mesure d’ouvrir ses inscriptions pour la session d’hiver.

Les dirigeants du club ont demandé (et vont obtenir) une rencontre avec le directeur général de Saint-Léonard.

Déjà, lors du conseil d’arrondissement, ils ont évoqué d’autres pistes de solutions financières, comme la quête de commanditaires, pour essayer de combler le manque à gagner ou encore l’augmentation des taxes municipales.

Or le trou à combler semble trop important, selon l’arrondissement.

Le groupe ne compte toutefois pas arrêter ses démarches. Ses représentants comptent se rendre au conseil municipal de la Ville de Montréal le 18 septembre.

Mardi soir, on voulait montrer que le soccer est important pour nous, et je pense qu’on a gagné, parce qu’on a montré à la Ville qu’on est là, avance Sam Macri. On ne va pas arrêter, on va aller voir la ville centre pour chercher de l’argent.

À Saint-Léonard et à Anjou, il y a beaucoup d’immigrants et beaucoup de citoyens défavorisés qui ne peuvent pas se permettre de payer du hockey à leur enfant. Pour 200 $, les jeunes peuvent jouer au soccer tout l’hiver. Malheureusement, tout est une question d’argent, conclut Sam Macri.

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