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Olivier Renard souhaite « continuer de bâtir un club stable » à Montréal

Un homme regarde à sa droite.

Olivier Renard est le vice-président et chef de la direction sportive du CF Montréal.

Photo : Radio-Canada / Ivanoh Demers

Est-ce que le téléphone sonne beaucoup, Olivier Renard?

Ça sonne pendant la saison, au début de la saison, tout le temps.

Malgré la fin de saison dans les grands championnats européens et les nombreux joueurs qui cherchent de nouveaux défis, le vice-président et chef de la direction sportive du CF Montréal affiche sa sérénité habituelle. On le taquine en lui disant qu’on le reverra à la présentation d’Eden Hazard, fraîchement parti du Real Madrid. Du tac au tac, Renard nous lance un : Tu veux dire Thorgan?

(De grâce, ne lancez pas de rumeurs sur quelque Hazard que ce soit.)

La première moitié de saison a fait passer les supporteurs montréalais par toute la gamme des émojis, de celui qui pleure de rire jusqu’à celui qui sacre en passant par celui de la chèvre (depuis mercredi, du moins). À travers ces remous, Renard fixe l’objectif au loin sans en déroger. Le projet, toujours le projet.

Olivier Renard s’est entretenu avec Radio-Canada Sports en début de semaine pour discuter de la saison de son équipe, des perspectives pour certains jeunes joueurs et, bien sûr, du nouveau volet féminin de l’académie.

(L’entretien a pu être remanié à des fins de clarté ou de concision.)


Q. Est-ce que le manque de constance depuis le début de la saison te donne de l’urticaire?

R. Non, parce que je suis d'accord. Ce sont de bons et de mauvais résultats, mais surtout, ce sont uniquement de mauvais résultats. Et ensuite, presque uniquement de bons résultats. L'important, c'est de pouvoir se relever du début de saison, qui a été mauvais, voire catastrophique pour différentes raisons.

Nous étions conscients de devoir commencer la saison un peu en difficulté : ventes de joueurs, changement d'entraîneur, pression des médias en voyant certains transferts. Mais nous avions confiance en certains joueurs. Nos vétérans devaient aussi se remettre en bonne condition mentale et physique pour ressembler un peu à la saison dernière.

Nous avons ensuite obtenu une série de résultats très positifs, avec six victoires consécutives toutes compétitions confondues. Ça fait du bien mentalement, mais dans les faits, nous sommes seulement remontés dans le milieu du peloton.

Maintenant, nous avons une série de matchs, et je ne parle même pas de résultats, c'est un enchaînement que je n’ai jamais connu dans ma carrière. Je suis bien content de ne plus être joueur; quand je l’étais et que j'ai connu les périodes de Ligue Europa, de Ligue des champions, ou même comme directeur sportif en Belgique, nous n’avons jamais eu ces cinq ou six semaines de suite avec des matchs le mercredi, le samedi, le mercredi, puis encore le samedi. En plus, avec les règles MLS, où tu as un effectif de 30 joueurs maximum, ça n’a pas été évident pour l’entraîneur et les joueurs de gérer ça.

J'en profite pour remercier les joueurs et l’entraîneur d'avoir été professionnels. Évidemment, on est encore loin de la fin de la saison. Mais nous avons réussi à faire une bonne petite série de résultats dans toutes ces circonstances qui n'étaient pas évidentes.

Q. Sans dire qu’un tel enchaînement de matchs fausse l’intégrité du championnat, est-ce que ça te réconcilie avec le fait qu’on puisse terminer 7e ou 8e, puis être couronné champion?

R. La série de matchs, ça nous a peut-être même fait du bien. Quand tu commences à gagner, tu es peut-être content de rejouer tous les trois jours. Après, la finale de la Coupe, tu la gagnes ou tu la perds, ça peut changer beaucoup de choses. Tu as certainement perdu des points aussi dans la MLS à cause de la Coupe du Canada. Tu dois reposer certains joueurs, comme dans le match à Philadelphie où beaucoup de jeunes ont joué. Je crois qu'on avait l'équipe la plus jeune que l'Impact de Montréal ou le CF Montréal a fait jouer [l’âge moyen des partants était tout juste sous les 23 ans, un record du club selon Transfermarkt — NDLR].

Le résultat de 3-0 était sévère, même si l'adversaire méritait de gagner. Mais deux ou trois joueurs ont montré certaines choses importantes pour le futur. Cela dit, ce n'est pas un match que nous avions décidé de bâcler. Nous voulions prendre des points aussi.

Un entraîneur de soccer regarde au loin.

Hernán Losada dirige le CF Montréal depuis le début de la saison 2023.

Photo : usa today sports via reuters con / Anne-Marie Sorvin

Avec la Coupe du Canada et la MLS en même temps, l’enchaînement de matchs, c'est sûr que nous avons jeté deux ou trois points à gauche et à droite. Mais ce n'est pas une excuse. Les joueurs sont professionnels et nous avons encore de bons matchs à jouer pour atteindre les séries et après, continuer ce que nous faisons depuis la saison 2020, c’est-à-dire bâtir un club stable.

Avec Thierry Henry, nous avons atteint les barrages des éliminatoires. La première année de Wilfried Nancy, nous ne nous sommes malheureusement pas qualifiés lors du dernier match contre Orlando, mais nous avons gagné la Coupe du Canada. Et la saison dernière, 2es dans l’Est et beaucoup de records battus. Cette année, si nous arrivons à gagner la Coupe et à faire les éliminatoires, ce sera la preuve de ce que nous voulons faire depuis le début : être un club stable.

Q. Hernán Losada a eu des propos intéressants après ce match contre Philadelphie, quand il parlait des chances offertes aux joueurs qu’on avait moins vu que d’autres. Est-ce que c’est un processus concerté de votre part d’offrir un genre d’audition à ces joueurs?

R. Nous nous en parlons, mais après, il n’y a que lui qui décide du onze partant et des gens sur le banc. Moi, il y a des joueurs que j'aurais préféré voir plus tôt sur le terrain, donc c'est bien la preuve qu'Olivier Renard ne fait pas l'équipe.

Mais ce n'était pas une audition. De toute façon, si nous en parlons avec l’entraîneur, c'est plus en début de saison, ou avant même sa signature. Le projet du club est de faire jouer certains jeunes, de regarder, de leur laisser le temps. Certains jeunes ont eu plus de difficulté que d'autres en début de saison, et ça s'est vu. Mais nous n’allons pas les jeter maintenant. Nous laissons le bras tendu vers eux.

Un Nathan Saliba, qui a eu des difficultés en début de saison, alors qu'il était peut-être le meilleur durant le temps de préparation, avait mérité sa place. Il a été en difficulté en début de saison, et là, il a fait un bon match. Évidemment, ces jeunes vont encore faire une ou deux erreurs par match. C'est ça la jeunesse. Mais nous sommes un club comme ça.

J'entends aussi beaucoup de gens qui critiquent notre académie. Moi, je veux remercier l'académie, les gens qui travaillent chez nous, parce qu'ils font du très bon travail. Oui, nous sommes le seul club à ne pas avoir d’équipe en MLS Next Pro, tout le monde critique ce fait-là. Mais quand on regarde le concret, nous sommes le club canadien avec le plus de jeunes de l'académie dans l'équipe première. Si je compare — et je n'aime pas comparer, mais c'est ce que les gens font, donc je suis obligé de défendre mon club — à Vancouver, le dernier match qu'ils ont fait, il y avait zéro Canadien dans le onze partant.

Accroupi au sol, il bloque un ballon.

Jonathan Sirois

Photo : AP / Jeff Dean

Apparemment, nous avons une mauvaise académie, mais nous avons beaucoup de jeunes dans notre équipe première. Et c'est ça le but. Nous envoyons des jeunes prendre de l’expérience ailleurs, comme nous l’avons fait avec Jonathan Sirois et Sean Rea. Nous le faisons maintenant avec Rida Zouhir qui fait de bonnes prestations avec San Antonio. Ces joueurs vont revenir plus forts. C'est notre modèle de formation.

Avant mon arrivée, j'ai entendu les commentaires comme quoi c'était une des meilleures académies, considérée 3e de la ligue après des recherches. Il y a eu le départ de [Maxime] Crépeau, il y a eu aussi James Pantemis qui méritait d'aller jouer en prêt quelque part pour grandir, mais nous ne l’avons jamais fait faire ça. Je crois qu'il y a des anciens aussi qui ont la mémoire courte, qui aiment critiquer le club, surtout quand on est en difficulté. L'année dernière, je n'ai pas entendu ces gens-là parler. Ils sont bienvenus au stade, les anciens, mais qu’ils restent objectifs, c'est important aussi.

Q. Ils ne sont pas issus de l’académie, mais certains de tes projets comme Ahmed Hamdi et Sunusi Ibrahim se sont distingués récemment après des moments compliqués…

R. Pour Sunusi, il y avait Romell Quioto qui enchaînait les matchs et marquait beaucoup de buts. Kei Kamara est arrivé pour nous aider parce que nous avions une période, juste avant la Ligue des champions ou juste après, je ne me souviens plus, où nous avions beaucoup de joueurs blessés. Bjorn [Johnsen] était malade, Sunusi avait été malade aussi pour deux ou trois mois. Kei est arrivé et a fait la différence sur le terrain. C'est normal que l'entraîneur mette la meilleure équipe possible sur la pelouse.

Il avance sur le terrain de soccer, ballon au pied.

Ahmed Hamdi en est à sa troisième saison avec Montréal.

Photo : Associated Press / Matt Slocum

Par rapport à Ahmed, je crois que les qualités footballistiques ne sont pas à démontrer. Mais il a eu des moments difficiles. Durant deux saisons, il a été blessé pour plus de trois ou quatre mois chaque fois. Les joueurs qui ne jouent pas ne sont pas de mauvais joueurs. Il faut les voir sur le terrain et, après, tu pourras juger si c'étaient vraiment de mauvais joueurs ou pas. Je crois qu’Ahmed Hamdi est plutôt un joueur qu'on n’a pas beaucoup vu ces derniers temps, et généralement, quand on le voit, il démontre qu'il a des qualités.

Je ne suis pas en train de dire que tous les joueurs arrivés à Montréal sont des vedettes. Certains joueurs déçoivent, pas beaucoup, parce que je crois que dans les derniers temps, nous avons fait de bonnes choses sportivement. Mais je donne la chance au coureur, et l’entraîneur aussi. Il a besoin de tout le monde pour l'instant, il a besoin de faire tourner. Maintenant, il y a la finale de la Coupe, puis Minnesota chez nous, et puis il y aura une pause internationale qui va faire du bien.

Q. Le club a annoncé la création d’un volet féminin à l’académie. Quel sera ton rôle de ce côté?

R. C'est de faire en sorte qu’il y ait un échange d'idées entre le personnel masculin et féminin, que ce soient les entraîneurs ou le personnel médical. Ça va aussi dans le scouting, pour donner une chance à toutes ces jeunes filles qui veulent faire de leur passion un métier, si jamais nous arrivons à les mettre en vitrine pour l'Europe. Elles sont parties à Paris pour affronter des équipes de clubs professionnels français, et elles ont bien fait ça.

La famille Saputo veut redonner à la communauté, et si les jeunes filles ont cette chance de pouvoir se mettre en évidence, tant mieux. Je remercie aussi notre partenaire BMO de croire en nous et de nous aider à faire des projets pareils. Je crois que c'est une bonne chose pour le club et pour la ville.

Q. Être directeur sportif d’une équipe professionnelle féminine du CF Montréal, est-ce que ce serait trop de chapeaux pour Olivier Renard?

R. Ce serait une nouvelle branche à mon arbre, mais ce n'est pas prévu. J'ai déjà beaucoup de choses à faire avec l'équipe première et le reste de l'académie. Mais c'est certain que si un jour — et je le répète, ce n'est pas prévu — on peut avoir ça ici, ça serait aussi quelque chose. Mais chaque chose en son temps, bien sûr.

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