•  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  

« Je ne repars pas de là tant qu’il n’y a pas sommet » - Marie-Pier Desharnais

Marie-Pier Desharnais s’attaque au Denali, en Alaska, dans les prochains jours.

Elle tient des drapeaux du Qatar, du Québec et du Canada dans les mains.

Marie-Pier Desharnais avait été la première alpiniste québécoise à atteindre le sommet du K2, l'an dernier.

Photo : Instagram/Marie-Pier Desharnais

La détermination de Marie-Pier Desharnais est indéniable : elle ne quittera pas le mont Denali, en Alaska, tant qu’elle n’aura pas atteint le sommet.

L’alpiniste de 37 ans, première Québécoise à atteindre le sommet du  K2, en juillet dernier, avant sa conquête en janvier du mont Vinson, en Antarctique, s’attaquera au plus haut sommet de l’Amérique du Nord dans les prochains jours. Elle vise ainsi à compléter son projet d’atteindre le plus haut sommet et le plus haut volcan de chacun des sept continents. Un exploit qu’aucune femme n’a réalisé auparavant.

Il ne lui manque que le Denali à 6190 mètres. Elle est prête, motivée et déterminée.

On est en feu! On est plein de globules rouges, s’exclame Desharnais en entretien avec Radio-Canada Sports.

Ce sera la deuxième fois qu'elle s’attaque à ce sommet. La première remonte à 2018. Elle n’en était alors qu’à ses débuts en alpinisme.

Vous avez vu?

Consulter le dossier complet

Plusieurs personnes de dos, les mains en l'air, célèbrent un jeu de football à la télévision.

J’étais une rookie. Je faisais partie d’une expédition commerciale et l’on y retrouvait des gens de différents niveaux. Il y avait une fenêtre de temps à respecter et, avec la météo, on n’avait plus de temps pour tenter d’atteindre le sommet, raconte-t-elle, depuis Anchorage.

À la suite de cette expérience, elle s’était promis que si elle tentait à nouveau l’ascension du Denali, elle le ferait avec sa propre équipe.

Et c’est l’une des améliorations apportées à cette ascension. Ils ne seront que trois. Elle et ses partenaires Alfred et Louis.

Elle parle d’ailleurs de pleine autonomie. Non seulement elle a tout planifié elle-même, mais il n’y a pas de sherpa, pas de soutien, précise Marie-Pier Desharnais. S’il te manque quoi que ce soit, too bad. Tu es responsable de tes communications pour obtenir les rapports météo quotidiens. Tu es coupée du monde extérieur.

L’Alaska, c’est l’état sauvage. Ça n’a rien à voir avec le Népal.

Une citation de Marie-Pier Desharnais, alpiniste
Une alpiniste attachée par des harnais regarde la caméra. On voit derrière elle des sommets enneigés.

Marie-Pier Desharnais sur le K2

Photo : Photo fournie par Marie-Pier Desharnais

L’autre élément qui diffère de sa première tentative : l’acclimatement. Pour pouvoir s'élancer, sans penser à l’adaptation du corps à l’altitude, elle et ses partenaires ont passé du temps en hautes montagnes au cours des dernières semaines.

Desharnais a passé le dernier mois à une altitude semblable à celle du Denali, soit à 6000 m. Après avoir guidé une cliente au Népal, elle s’est installée au camp de base de l’Everest pendant deux semaines, afin de garder un maximum de globules rouges.

La météo est tellement changeante en Alaska, tu veux être prête à foncer quand tu as une fenêtre propice à l’ascension, explique-t-elle. On n’aura pas besoin de nous limiter dans notre progression, pour ne pas aller trop vite.

Le plan idéal serait d’atteindre le sommet après cinq ou six jours d’ascension. Son équipe aura toutefois des vivres pour deux semaines puisque la météo pourrait gâcher les plans.

La météo en Alaska est particulièrement changeante et aride, indique Desharnais.

La fenêtre de deux semaines pourrait donc se prolonger.

Moi, je ne repars pas de là tant qu’il n’y a pas sommet, lance-t-elle en pensant à cette limite de temps. On va croiser des équipes commerciales qui seront en descente. Ils ont des armées de bouffe et ils veulent s’en débarrasser. Ça se peut qu'on les aide, si jamais on devait prolonger notre séjour sur la montagne, dit l'alpiniste, sourire en coin.

Le jour J approche

Desharnais, de Victoriaville, et ses deux partenaires sont arrivés à Anchorage lundi pour vérifier l’équipement et faire les derniers achats.

Mercredi, ils prendront la direction de Talkeetna, dernier village avant la montagne.

Jeudi matin, une rencontre obligatoire avec les rangers. Et si la météo le permet, cette même journée, ils prendront l’avion qui les déposera sur le glacier.

Les jours suivant l’arrivée en montagne, la météo risque de se gâter. On risque de se mettre en mode construction de murs de glace, raconte-t-elle en riant. J’espère que non, mais on est prêt à tout.

Marie-Pier Desharnais a tout planifié de cette expédition. C’est elle qui dirige le petit groupe. Et elle en ressent une grande responsabilité.

Le succès dépend de moi. Il n’y aura personne d’autre à blâmer. Je suis responsable. "Get your s*** together and make sure everything is ready".

Une citation de Marie-Pier Desharnais, alpiniste

Cet ultime sommet représente sept années de démarches pour elle. C’est pourquoi elle y tient à ce point.

Au début, je ne visais pas cet objectif. Maintenant, ça représente l’aboutissement d’un investissement de temps, d’énergie et d’argent.

Il y a eu des moments d’inconfort, c’est certain, mais tellement de moments fabuleux. J’ai réalisé mon plein potentiel. Je n’aurais jamais pensé que ma vie aurait évolué de cette façon, ajoute l'alpiniste.

Le sommet du Denali est un objectif important pour Desharnais, mais pas une fin en soi. Ses prochains objectifs pourraient toutefois changer.

C’est de moins en moins à propos de moi, de plus en plus à propos des autres. Ce qui me fait vibrer maintenant, c’est d’emmener les autres à se dépasser, explique-t-elle, en parlant de son rôle de guide.

Elle gagne d’ailleurs en partie sa vie grâce à la montagne, que ce soit dans un rôle de guide, par les commanditaires ou ses conférences.

L’autre partie vient de son emploi en gestion de risques et de catastrophes, principalement au Moyen-Orient.

J’ai un peu cette mission envers moi-même, en tant que survivante du tsunami, de continuer à travailler dans ce domaine.

Un autre grand objectif pour elle, se trouver une oasis de paix en 2023. Desharnais vit en nomade depuis cinq ans, dans ses valises.

C’était excitant au début, mais ça commence à être essoufflant.

Desharnais cherche un endroit où se poser, à l’occasion, mais pas question de s’arrêter. L’appel de la montagne est toujours bien présent.

Les 7 sommets (version Messner)

  • Aconcagua (Argentine, Amérique du Sud) - 2018
  • Cartstensz (Indonésie, Océanie) - 2018
  • Everest (Népal, Asie) - 2021
  • Elbrus (Russie, Europe) - 2017
  • Kilimanjaro (Tanzanie, Afrique) - 2017
  • Vinson (Antarctique) - 2023
  • Denali (Alaska, Amérique du Nord) - à venir

Les 7 sommets volcaniques

  • Ojos del Salado (Chili, Amérique du Sud) - 2020
  • Giluwe (Papouasie-Nouvelle-Guinée, Océanie) - 2019
  • Damavand (Iran, Asie) - 2019
  • Elbrus (Russie, Europe) - 2017
  • Kilimanjaro (Tanzanie, Afrique) - 2017
  • Sidley (Antarctique) - 2023
  • Pico de Orizaba (Mexique, Amérique du Nord) - 2018

Vous souhaitez signaler une erreur?Écrivez-nous (Nouvelle fenêtre)

Vous voulez signaler un événement dont vous êtes témoin?Écrivez-nous en toute confidentialité (Nouvelle fenêtre)

Vous aimeriez en savoir plus sur le travail de journaliste?Consultez nos normes et pratiques journalistiques (Nouvelle fenêtre)

Infolettre Sports

Analyses, chroniques et bien plus encore! Suivez l’actualité sportive au-delà des résultats.

Formulaire pour s’abonner à l’infolettre Sports.