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Roland-Garros prend d’assaut la cyberintimidation

Les mains d'un joueur de tennis sont appuyées contre le filet sur un terrain de terre battue.

Un joueur de tennis s'appuie contre le filet.

Photo : Getty Images / Alex Pantling

PARIS – Intimidation, harcèlement, menaces de mort : les joueuses et les joueurs de tennis, comme toutes les personnalités publiques, sont souvent la cible d’attaques virulentes sur les réseaux sociaux. Un véritable problème qu’ils ont été nombreux à décrier dans les dernières années. Roland-Garros les a entendus.

Alizé Cornet les a toutes entendues, toutes lues, ces menaces violentes envoyées par des internautes après une défaite anodine dans un tournoi de second ordre.

En août 2021, la Française en avait publié quelques exemples sur Twitter. Des attaques gratuites du genre : J’espère que tu vas crever.

Idem pour Caroline Garcia, 5e mondiale. Après une défaite au premier tour à Saint-Pétersbourg en 2020, elle avait rendu publics certains commentaires où on lui souhaitait, entre autres, de mourir du cancer. Un classique après une défaite, ajoutait-elle, à l’époque, sur ses réseaux sociaux.

Quand on en a lu un, on en a lu 10, a répondu Cornet en conférence de presse à la porte d’Auteuil.

Ce sont des gens qui sont frustrés, pas contents, qui se déchaînent derrière leur écran. Ce qui est un peu rassurant, entre guillemets, c’est qu’on est tous à la même enseigne. Je pense que le fait d’en parler entre nous, dans les médias, ça nous fait relativiser tout ça. Ce n’est pas personnel. Ils envoient le même message en masse à 10, 20 joueurs sur qui ils ont parié et qui les ont fait perdre.

Les deux Françaises montrent du doigt les paris sportifs désormais omniprésents dans le paysage. La frustration et l’isolement causés par la pandémie ont aussi amplifié le phénomène, croient-elles.

Cette année, à Roland-Garros, après leurs défaites respectives aux premier (Cornet) et deuxième tours (Garcia), peut-être ont-elles été épargnées.

Pour la première fois sur le circuit professionnel, un tournoi du grand chelem innove en matière de cyberintimidation.

L’organisation et sa directrice, Amélie Mauresmo, ont fait appel à l’intelligence artificielle pour mettre les athlètes à l’abri.

Si on peut nous protéger là-dessus au maximum et instaurer un climat plus bienveillant, ce ne sera pas du luxe.

Une citation de Alizé Cornet, 62e mondiale

Comment? En s’alliant à l’application Bodyguard, un projet développé à Nice, dans le sud de la France, en 2018. Il permet de modérer en temps réel les commentaires reçus sur les différentes plateformes.

Les athlètes qui le veulent scannent un code QR pour associer leurs différents comptes à une intelligence artificielle qui analyse chaque commentaire public en moins de 200 millisecondes, selon ce qu’expliquait le journal Le Parisien en début de semaine.

Pour l’instant, l’application agit sur six plateformes, dont Facebook, Twitter et Instagram. Le gros bémol : Bodyguard ne peut pas accéder aux messageries privées.

Ça n’a pas empêché Cornet et Garcia de s’en prévaloir.

On avait besoin de quelque chose comme ça pour montrer la voie aux autres grands chelems, a répondu Cornet à Radio-Canada Sports.

Évidemment, ça ne va pas tout régler. On va toujours recevoir en privé des commentaires, des messages haineux, mais ce ne sera pas diffusé publiquement. Donc, ça ne va pas s’autoalimenter avec des gens qui ont envie de trouver une communauté de haters. Ils n’en trouveront pas. Je pense que ça va limiter pas mal la casse, a-t-elle ajouté.

Caroline Garcia a renchéri.

C’est quelque chose que les joueurs, le personnel et toutes les organisations essaient de contrer, de trouver un remède contre ça, parce que c’est que du négatif. C’est bien que certains tournois essaient de trouver des solutions. C’est bien d’en parler, mais ça prend des actions. C’est une très bonne idée, a estimé la Lyonnaise.

L’application sera également disponible pour les joueurs juniors qui amorceront leur tournoi dans les prochains jours. Elle sera valable jusqu’à une semaine après la fin de la compétition, ce que Cornet trouvait tout à fait pertinent, étant donné que les insultes peuvent continuer bien au-delà du jour de la défaite, confiait-elle.

Une touche de modernité dans ce tournoi qu’on qualifiait parfois de plus désuet des quatre rendez-vous majeurs.

Ce n’est pas comme un nouveau toit qui empêche la pluie de perturber les joueurs. Mais elle empêche celle des insultes de les déranger, au moins.

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