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Après ses succès au Giro, Derek Gee doit décider dans quelle direction aller

Un cycliste descend une côte.

Derek Gee en pleine action lors de la huitième étape du Giro.

Photo : Israël-Premier Tech

Derek Gee est inscrit à la Classique de Bruxelles, une course d'un jour en Belgique dimanche. Mais il ne sait pas trop dans quelle forme physique il sera.

Le cycliste canadien récupère tranquillement du Tour d'Italie, son premier grand tour et de ses performances aussi surprenantes que remarquables.

Je ressens surtout une profonde fatigue, ce que je ne connaissais pas avant. La récupération prend plusieurs formes. Au bout d'une semaine, je pense pouvoir recourir (heureusement, dimanche, c'est une course d'un jour), mais pour récupérer complètement d'un grand tour, ça prend plusieurs semaines, indique-t-il à Radio-Canada.

L'Ottavien s'estime chanceux d'avoir pu maintenir un tel niveau de forme durant les trois semaines du Giro.

Trois cyclistes franchissent la ligne d'arrivée.

Derek Gee dans le sprint d'arrivée d'une étape du Giro

Photo : Israël-Premier Tech

Il a pris part à sept échappées, pour un total de 1045 km sur les 3358 km du parcours. De plus, il est passé tout près de remporter des étapes. Il a fini quatre fois deuxième.

Je ne pensais pas être aussi compétitif vers la fin, admet-il. Je suis chanceux que mon corps ait tenu le coup. Je pensais que j'allais m'écrouler dans la dernière semaine, mais une équipe qui fait les grands tours a des ressources pour nous aider, avec les massages, les repas nutritifs. Et bien sûr, il y a les conseils des coéquipiers qui ont de l'expérience des grands tours. Tout cela m'a beaucoup aidé.

Derek Gee a appris durant le Giro à gérer ses inquiétudes. Que ce soit en pensant aux descentes vertigineuses ou aux montées interminables.

Personne à son premier grand tour ne peut dire : "Oui, je suis capable de tenir le coup." J'ai eu des moments de doute, des angoisses même. Mais quand vous êtes en mode course, votre cerveau repousse tout ça. L'adrénaline vous permet de tout oublier. Heureusement, car ce ne serait pas possible d'être dans un peloton, épaule contre épaule, à 60 km/h.

Son poids de 75 kg (165 lb) ne l'a pas aidé, et il s'en est rendu compte surtout dans les montagnes.

C'est ridicule de tenter de suivre dans les Dolomites un coureur qui fait 60 kg, explique-t-il en riant. J'ai eu du mal à traverser certaines des montagnes. Je pense que je faisais partie des plus lourds, certainement dans le top 5. En soi, 75 kg, ce n'est pas très lourd, mais dans le monde du cyclisme professionnel, les références ne sont pas les mêmes.

Comme le précisait Hugo Houle à Radio-Canada, Derek Gee devra penser à perdre du poids s'il veut se battre pour le classement général d'une course à étapes.

Ça va dépendre des choix que fait l'équipe. Pour les classiques d'un jour, par exemple en Belgique, j'ai le poids idéal. Pour gagner une étape d'un grand tour, je sais maintenant que j'ai le potentiel pour le faire au poids que j'ai. Mais si je vise un bon classement au général, je dois donc être régulier dans toutes les étapes de montagne. Alors oui, je devrai changer la morphologie de mon corps, ajoute-t-il.

Il veut prendre le temps de réfléchir à ce qu'il souhaite accomplir comme coureur cycliste.

Avant le Giro, je ne pensais pas avoir les jambes pour aller aussi loin. Certains coureurs visent les victoires d'étape, et je suis passé très près d'en gagner une, mais sans y arriver, mentionne-t-il.

Je dois donc penser à la direction que je veux donner à ma carrière sur route. Évidemment, c'est l'équipe qui décide. Mais oui, il est tout à fait possible que je me donne l'objectif de viser le classement général à l'avenir.

Une citation de Derek Gee, cycliste canadien

Nous aurons cette discussion-là dans les prochains jours, car au début du Giro, ma mission était d'aider mes coéquipiers. Les objectifs ont changé en trois semaines, dit-il.

Un cycliste donne une entrevue à distance, son maillot est accroché au mur.

Derek Gee fait le bilan de son Giro pour Radio-Canada.

Photo : Société Radio-Canada

Si ses résultats au Giro lui donnent beaucoup d'espoir pour la prochaine édition, il sait que pour se démarquer davantage dans un grand tour, il devra modifier ses choix d'entraînement.

C'est clair que je peux m'améliorer, lance-t-il. Je suis loin d'être un coureur complet. La plupart s'entraînent en altitude pour préparer les grands tours. Je n'ai pas pu le faire, car on m'a appelé à la dernière minute. J'ai des compétences à acquérir, notamment dans les descentes. Ils vont tellement vite, c'est hallucinant. Et si vous ne savez pas comment descendre, vous perdez beaucoup d'énergie. J'ai encore plein de choses à apprendre si je veux me rapprocher des meilleurs.

Un groupe de quatre cyclistes.

Derek Gee devant lors d'une échappée pendant le Tour d'Italie 2023

Photo : Israël-Premier Tech

Après avoir découvert les exigences physiques et mentales d'un grand tour, après avoir dû gérer l'attention des médias, Derek Gee aura autre chose gérer à compter d'aujourd'hui : l'intérêt des équipes concurrentes, bien qu'il soit contractuellement lié à l'équipe Israël Premier-Tech jusqu'en 2025.

Ça fait partie du sport. Même si je voulais uniquement faire du vélo et ne penser à rien d'autre, je sais qu'il y a beaucoup de choses à gérer, par exemple la promotion pour les commanditaires. Et oui, aussi, l'intérêt que peuvent montrer d'autres équipes à votre endroit. C'est vrai que c'est parfois dur de se concentrer quand tout ça arrive. Mais comme j'ai un contrat jusqu'en 2025, ma maison pour le moment, c'est ici.

Aucune équipe ne m'a approché personnellement, tient-il à préciser.

Un cycliste, assis au sol, rit et tient une canette de boisson gazeuse dans sa main droite.

Derek Gee est très heureux de ses performances au Giro.

Photo : Israël-Premier Tech

Ses performances ont certainement fait tourner des têtes. Il en est conscient et fier. Mais au-delà des résultats, son plus grand moment de fierté, Derek Gee dit l'avoir vécu la veille de l'arrivée, lors du contre-la-montre qu'il a conclu au 31e rang.

Je n'ai pas fait un grand résultat, mais j'avais déjà montré ce dont j'étais capable. Et comme c'était un contre-la-montre, j'ai pu porter la feuille d'érable sur ma combinaison, car je suis le champion canadien en titre. J'ai donc mis en valeur notre drapeau devant les caméras qui suivaient le parcours. C'était très bien, explique-t-il.

Quant à la Classique de Bruxelles, il ne se donne pas d'objectifs trop ambitieux.

Cette course ne me convient pas forcément, donc mon travail consistera à aider un coéquipier à gagner. Le but pour moi sera de voir si j'ai bien récupéré de mes trois semaines d'efforts en Italie, a conclu le cycliste d'Ottawa.

Derek Gee reviendra ensuite au pays pour participer aux Championnats canadiens, du 23 au 26 juin, à Edmonton.

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