Un sacre au Giro à saveur de revanche pour Primoz Roglic

Primoz Roglic
Photo : Getty Images / Luca Bettini
Ivre de bonheur au pied du Colisée dimanche à Rome, le Slovène Primoz Roglic a savouré son premier triomphe au Tour d'Italie, qui a une valeur de rédemption pour le vainqueur, trois ans après un échec dramatique au Tour de France.
Après ses trois succès à la Vuelta, il s'agit d'un quatrième sacre dans un grand tour pour le coureur de Jumbo-Visma. Il a devancé de seulement 14 secondes au classement général le Gallois Geraint Thomas, très digne dans la défaite, qui a emmené le Britannique Mark Cavendish à une 17e victoire au Giro.
Ce succès est vraiment spécial, il restera gravé dans ma mémoire jusqu'à la fin de mes jours
, a souligné Roglic.
Auteur de quatre deuxièmes places, le Canadien Derek Gee a terminé au 22e échelon au cumulatif. Il a pris le 57e rang en conclusion du Giro avec un temps identique aux 98 premiers cyclistes.
La sensation ottavienne de 25 ans a également pris la 2e place du classement par points, derrière l'Italien Jonathan Milan.
A well deserved trip to the podium for Derek Gee as this year's super combative rider 👏
— Israel – Premier Tech (@IsraelPremTech) May 28, 2023
Absolutely undisputed!
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Pour Roglic, 33 ans, ce triomphe romain a une saveur très particulière, trois ans après avoir vécu un cauchemar au Tour de France lorsque, maillot jaune sur le dos, il avait été renversé par son compatriote Tadej Pogacar dans un contre-la-montre tragique à la veille de l'arrivée.
La revanche est d'autant plus douce qu'il a vécu cette fois le scénario inverse. Il a pris le pouvoir samedi en détroussant Thomas de son maillot rose avec un dernier chrono en côte dans l'effrayant mont Lussari, devant des milliers de supporteurs slovènes en transe.
Les émotions que j'ai vécues hier sur le mont Lussari resteront gravées à vie. Je n'oublierai jamais ça
, a-t-il ajouté.
La dernière étape, un aimable défilé sur son beau vélo rose dans le décor de carte postale de la Ville éternelle, a été une formalité. Roglic a fini au chaud dans le peloton, réglé au sprint par Cavendish sous un soleil éclatant.
Pour la légende britannique aussi, le moment a été assez incroyable. Il vient d'annoncer, à 38 ans, qu'il prendra sa retraite à la fin de la saison. Je suis incroyablement heureux
, a-t-il bredouillé après cette 54e victoire dans un grand tour, lancé par son vieil ami Geraint Thomas, qui n'est pourtant pas dans son équipe.
Le sacre de Roglic, l'un des six fantastiques du cyclisme, constitue le point d'orgue d'une première partie de saison extraordinaire. Le Slovène a tout simplement remporté les trois courses qu'il a disputées cette année : Tirreno-Adriatico, le Tour de Catalogne et le Giro.
Des coups d'éclat qui viennent garnir une armoire à trophées déjà bien remplie et dans laquelle il ne manque guère plus que le Tour de France qu'il pourrait disputer cette année, même si les projets de son équipe restent flous à cet égard.
Roglic était le grand favori de ce Giro avec Remco Evenepoel, avant qu'un test positif à la COVID-19 du Belge, après 10 jours, ne prive la course du duel annoncé.
Alors que les abandons se sont multipliés, Roglic n'a pas été épargné non plus. Avant même le départ, quatre de ses coéquipiers ont dû être remplacés à cause du coronavirus.
On a dû changer la sélection en catastrophe. On était déjà contents de pouvoir démarrer à huit
, a rappelé son directeur sportif, Marc Reef, en vantant la force de caractère de son meneur, encore victime de deux chutes qui lui ont notamment valu une profonde entaille à une hanche.
Les chutes et les blessures font partie intégrante de la carrière du Slovène. Longtemps maudit, Roglic a pris une revanche éclatante sur le sort à Rome.