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Owen Beck, à la sauce Ryan O’Reilly

Un joueur patine avec la rondelle pendant qu'un adversaire tente de la lui soutirer.

Owen Beck

Photo : David Pickering/Petes de Peterborough

PETERBOROUGH – Quand Owen Beck a mis les pieds à Peterborough fraîchement échangé aux Petes, son entraîneur lui a tendu une coupure de journal (oui, ça existe encore). On y faisait l’éloge de Ryan O’Reilly en pleine conquête de la Coupe Stanley avec les Blues de Saint Louis en 2019.

On veut que tu joues exactement comme lui, raconte Rob Wilson.

En d’autres mots, comme un gagnant du trophée Conn-Smythe. Comme le meilleur pointeur des séries de l’époque. Comme un meneur d’hommes inspirant et inspiré, responsable en défense, sans défaut apparent. À 19 ans, tout de même, joyeuse commande.

On avait déjà entendu les comparaisons entre Beck et Patrice Bergeron ou Phillip Danault – il les avait lui-même évoquées – mais celle avec Ryan O’Reilly était, à nos oreilles, une première.

De fort belle humeur en ce jeudi matin du mois de mai au lendemain d’une victoire de ses hommes qui prenaient alors l’avance 3-1 dans la série finale de la Ligue de l’Ontario, série qu’ils ont finalement remportée en six rencontres, Wilson, disert, ne se fait pas prier pour parler de son poulain.

Il explique que ce petit numéro avait pour but de mettre son nouveau joueur au défi à l’approche des séries éliminatoires. Les Petes, en dépit de leur 4e position au classement de la Division est de la Ligue de l’Ontario, ne connaissaient pas la saison escomptée lorsque le jeune espoir du CH s’est amené en renfort.

On comptait sur Beck, entre autres, pour redresser la barre. Le timonier s’est fait attendre. Il a d’abord eu l’air d’un jeune moussaillon en quête de repères.

Il se fait appeler à la dernière minute au mondial junior. Pendant qu’il est parti, il entend des rumeurs comme quoi il sera probablement échangé. On va le chercher. C’est un système différent, une structure différente, un club différent. Il essaie de s’adapter. Se fait rappeler par Montréal dans la Ligue nationale, revient, continue à s’adapter. C’est beaucoup pour un jeune homme, détaille Wilson.

Un jeune homme porte une coupe au bout de ses bras avec ses coéquipiers derrière lui.

Owen Beck soulève la coupe J. Ross Robertson remis au gagnant de la Ligue de hockey de l'Ontario.

Photo : David Pickering/Petes de Peterborough

Un long prêche dans lequel s’est lancé l’entraîneur pour expliquer que les statistiques en attaque de Beck ont périclité en deuxième moitié de saison. De son rythme de 1,37 point par match à Mississauga, il a chuté à 0,83 à Peterborough.

Question de système de jeu d’abord, de l’engagement défensif que Wilson demande à ses hommes qui reviennent très profondément dans leur zone et forment, selon un entraîneur adjoint des Knights de London et un recruteur, la meilleure équipe pour bloquer des tirs dans la Ligue de l’Ontario. On axe moins le tout vers l’attaque contrairement aux Knights que les Petes affrontaient au tour ultime.

On joue beaucoup plus profondément dans notre territoire et plus compact en zone neutre. Ça a été un ajustement parce que ma production provenait beaucoup des montées et des contre-attaques quand j’étais à Mississauga, explique Beck.

Il y a plus de structure en défense ici. Le vieil adage dit que l’attaque gagne des matchs et la défense des championnats. Je n’ai pas changé mon jeu, mon rôle un peu, mon style de jeu un peu aussi. Mais c’est pour le mieux, ajoute le jeune homme.

Un système finalement bâti sur mesure pour Beck. Car lui, non plus, à l’image d’O’Reilly disons, n’a pas beaucoup de défauts. Et c’est un dépisteur de carrière qui le dit, pas un vulgaire scribe, pensez-vous…

Beck n’a pas grand défauts si ce n’est qu’il y a des matchs où il ne s’implique pas beaucoup physiquement et où il pourrait prendre un peu plus d’initiatives offensives avec le coup de patin qu’il a, fait valoir ce recruteur.

Et le lancer, aurait-il pu ajouter.

Il a terminé son parcours éliminatoire avec 8 buts et 8 passes en 22 matchs. Du beau travail, mais rien d’extraordinaire. Encore là, ce ne sont pas uniquement les chiffres qui comptent.

Il a été une bête dans les séries. Du premier match [jusqu’au dernier], laisse tout simplement tomber Wilson.

Devant nos yeux privilégiés, Beck a connu un match énorme à passer son temps à frustrer Logan Mailloux, en remportant 68 % de ses mises au jeu (17 en 25) et en marquant un but opportun qui lançait alors son équipe en avant. L’Ontarien de 19 ans a offert une copie impeccable.

Un peu moins dans le match suivant puisqu’il a été expulsé en raison d’un croc-en-jambe en fin de rencontre. Beck a été suspendu dans le match no 6, mais sera de retour à son poste pour le début des Petes à la Coupe Memorial samedi.

Un joueur, bouche ouverte, avec ses coéquipiers.

Owen Beck

Photo : David Pickering/Petes de Peterborough

Pas d’urgence

Évidemment, Owen Beck aimerait bien porter le chandail du Tricolore l’an prochain et compte tout faire pour rester à Montréal, lui qui a à peine eu droit à un amuse-gueule de la LNH.

Mais si on me renvoie ici, j’accepterai la décision. Je leur fais confiance, indique-t-il.

« Je ne crois pas beaucoup aux arrivées précoces dans la Ligue nationale. Je n’en vois pas le but. Je pense que les jeunes peuvent se développer tellement plus dans le junior à cet âge-là. »

— Une citation de  Rob Wilson, entraîneur d'Owen Beck avec les Petes de Peterborough

L’entraîneur des Petes prêche pour sa paroisse et aimerait bien revivre un parcours semblable l’an prochain. Il prêche aussi pour Beck dont il apprécie les nombreuses qualités. Et il semble avoir envie de les parfaire.

Je pense qu’il a beaucoup de potentiel à l'attaque. Une bonne vitesse, un excellent lancer, mais il est aussi dominant sur les mises au jeu et très responsable en défense. Il a un petit côté méchant aussi. Il n’a peur de rien. Il frappe comme un camion, il a une force brute de fermier. Il y a beaucoup de choses à aimer d’Owen Beck […] Je suis très exigeant. Et c’est ce qu’il veut. Je m’attends à plus parce que je pense que son plafond est très élevé.

Les ennemis d’hier

Le temps s’écoulera, pansera les plaies vives, réparera les dégâts invisibles, mais, pour l’instant, il n’est peut-être pas recommandé d’inviter Owen Beck et Logan Mailloux à la même fête foraine.

D’abord parce que les forains ont un petit quelque chose d’inquiétant dans l’œil souvent goguenard, d’autre part parce que les deux ne se sont pas fait de quartier pendant cette finale du junior ontarien.

Les ennemis d’hier seront les coéquipiers de demain.

Après le match no 3, mon père m’a texté et m’a dit : "Tu sais qu’il va falloir que tu joues avec lui dans quelques mois?" Il s’inquiétait de toutes nos discussions et de nos bousculades. C’est un peu bizarre après une série aussi compétitive de se retrouver dans la même équipe.

C’est pourtant la vie, Owen. Et on a vu plus étrange que ça, il faut bien le dire.

Un bandeau annonçant le balado de Radio-Canada Sports : Tellement hockey

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