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La dernière ligne droite de Charles Philibert-Thiboutot

Le coureur croise la ligne d'arrivée en grimaçant d'effort.

Charles Phillibert-Thiboutot

Photo : bernard brault/athletics canada / Bernard Brault/Athlétisme Canada

Radio-Canada

À 32 ans, Charles Philibert-Thiboutot vit son dernier cycle olympique. Le coureur de demi-fond a passé les 15 dernières années à respecter la discipline stricte des athlètes de haut niveau, dont les entraînements intensifs et les voyages à répétition.

Il attaque cette dernière étape avec la sérénité du vétéran, mais avec la même étincelle qu’à ses débuts.

Je sens définitivement que je suis à mon meilleur au niveau physique et psychologique, et l'entraînement va excessivement bien, souligne l’athlète de Québec.

Je sens aussi qu'il y a une certaine fatigue mentale qui s'accumule après avoir été dans le sport aussi longtemps. Pratiquer ce sport à un très haut niveau, ça demande beaucoup de sacrifices. Je pense qu'à l'âge que j'ai, après Paris [les Jeux olympiques de 2024, NDLR] je vais être prêt à passer à autre chose au niveau professionnel, ajoute-t-il.

Mais ce n’est pas parce que c’est le dernier cycle que je le prends moins au sérieux, précise du même souffle le coureur. J'ai des objectifs extrêmement élevés pour les mondiaux et les Jeux de Paris l'été prochain.

Même s’il réfléchit à la vie après la compétition, le plaisir de courir est toujours là et la fibre de compétiteur vibre toujours autant.

Il y a quelque chose d'extrêmement gratifiant de repousser ses propres limites, affirme le coureur de demi-fond. Juste d'être compétitif dans un milieu comme ça est quelque chose que je chéris beaucoup. Ce n'est vraiment pas tout le monde qui a la chance de pouvoir être top 15 au monde dans quelque chose.

« C'est vraiment ça qui me drive, l'espèce de compétitivité et le dépassement de soi. En même temps, c'est une mentalité qui peut brûler la motivation à long terme. C'est pour ça que, présentement, c'est assez intense. Mais après, je vais être prêt à prendre ma retraite de ce sport la tête tranquille. »

— Une citation de  Charles Philibert-Thiboutot

En route vers Paris

Avant les JO, Charles Philibert-Thiboutot a d’autres objectifs en tête, dont de se tailler une place aux Championnats du monde d’athlétisme, du 19 au 27 août, à Budapest.

Selon son classement mondial, il est en bonne position pour se qualifier au 1500 m, sa distance de prédilection. Lors des mondiaux de 2022, il avait vu son parcours s’arrêter en demi-finale, coincé dans une des vagues les plus relevées avec trois médaillés olympiques.

Quant au 5000 m, une distance qu’il a ajoutée à son arsenal il y a environ deux ans, son processus de qualification va bon train.

Il me manque une compétition pour avoir une position intéressante dans le classement mondial, et c'est ça que je m'en vais faire. Je viens d'atterrir à Los Angeles et je cours un 5000 m extrêmement relevé vendredi soir.

Les Championnats canadiens suivront du 27 au 30 juillet, à Langley, en Colombie-Britannique.

Puis, au mois de septembre, il sera du marathon Beneva de Montréal, 100 % pour le plaisir.

Le coureur et ambassadeur de l’événement sera un des lapins du demi-marathon. Si vous le suivez, vous devriez terminer l’épreuve autour de 1 h 40 min.

Ce rythme-là, ce n'est pas difficile pour moi, rappelle celui qui avait aussi joué ce rôle l’an dernier. J'ai juste du plaisir, du fun. J’ai le sourire aux lèvres. Je parle aux gens et je les encourage. Ceux qui ont une passe plus difficile je vais les chercher et je les crinque.

L’événement permet aussi à l’athlète de connecter avec la communauté de la course à pied.

Il savoure d'ailleurs ces moments au milieu des coureurs amateurs. L’athlète semble avoir les qualités naturelles pour devenir entraîneur lorsqu’il mettra un terme à sa carrière sportive, mais sa réflexion n’est pas terminée.

Je ne dis pas que je vais devenir entraîneur plus tard, mais de pouvoir aider les gens à se dépasser comme ça, c'est quelque chose que j'apprécie beaucoup faire.

Est-ce que le coureur de fond pourrait devenir un marathonien?

De performer à un niveau aussi haut au marathon, comme je le fais présentement au 1500 m ou au 5000 m, ça prendrait énormément de dévouement à l'entraînement et beaucoup de sacrifices. Ne pas vraiment être capable de fonder une famille, ou encore de voyager énormément, c'est peut-être des choses dont je suis prêt à tourner la page.

« Je suis all in à 110 % jusqu'à l'an prochain, mais ce mode de vie là, associé à la haute performance, je suis prêt à le laisser derrière. C’est pour ça que je n’ai pas tant songé au marathon comme une option. »

— Une citation de  Charles Philibert-Thiboutot

Le marathon ne restera donc pour Charles Philibert-Thiboutot que du plaisir.

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