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Magdeleine Vallières-Mill savoure sa chance

La cycliste pose pour la photo, debout sur son vélo.

Magdeleine Vallières-Mills savoure sa deuxième saison professionnelle sous les couleurs de l'équipe américaine EF Education.

Photo : Gracieuseté : Sportcom

Olivier Pellerin

Le compteur de Magdeleine Vallières-Mill surchauffe depuis le début de la saison. Elle enchaîne les courses sans broncher, au service de ses coéquipières. À 21 ans, c’est avec une certaine insouciance dans la voix qu’elle apprend à faire sa place dans le peloton mondial.

La cycliste de Sherbrooke a participé à trois courses à étapes, dont le Tour d’Espagne, ce mois-ci. En chiffres, ce sont 14 étapes en 21 jours. À la Vuelta, son équipe EF Education a terminé au 13e rang. Un rendement en deçà des attentes de celle qui a pris le 60e échelon.

On avait un objectif un peu différent à la Vuelta, on y est allé au jour le jour vu que, dès le début, nous n’étions plus dans la course pour le cumulatif, explique la triple championne canadienne junior sur route en 2019. J’aime les grosses courses par étapes parce que j’ai l’impression que je récupère bien, et je suis capable d’être à un niveau similaire tout au long d’une course par étapes.

« J’apprends de plus en plus à aider mes coéquipières, je suis capable de faire du meilleur travail pour elles. Je me sens plus efficace pour l’équipe, et ça s’améliore. »

— Une citation de  Magdeleine Vallières-Mill

Elle ne recherche pas particulièrement les projecteurs, et c’est par ses performances comme équipière qu’elle entend, pour le moment, faire ses griffes sur le circuit World Tour.

Son travail semble porter ses fruits. La nouvelle est tombée mardi : Magdeleine Vallières-Mill sera du Tour d’Italie, dont le coup d’envoi sera donné le 30 juin. La Québécoise s’attendait à recevoir une affectation pour un des deux derniers grands tours de la saison, sans trop savoir quelle serait la destination.

Je me doutais que j’allais faire soit le Giro ou le Tour de France, mais je ne savais pas lequel ce serait, indique celle qui s'est frottée aux deux compétitions la saison dernière. Les parcours du Giro n’ont pas encore été annoncés, donc c’était difficile de faire un choix pour l’équipe.

S’il est encore trop tôt pour parler d’objectif, Vallières-Mill sait qu’elle y sera pour épauler ses coéquipières, mais elle n’hésitera pas à s’inviter parmi les têtes d’affiche si l’occasion se présente.

Pour s’y préparer, elle part vendredi pour son tout premier camp d’entraînement en altitude, à Passo Del Tonale, dans le nord de l’Italie, à plus de 1900 mètres. J’ai vraiment hâte de voir l’impact que ça va avoir sur mon entraînement, confie-t-elle avec enthousiasme.

À sa deuxième saison à titre de professionnelle, la cycliste canadienne cherche encore à se définir. Outre le prestige des grands tours, c’est dans les Ardennes qu’elle aimerait exceller à l'avenir.

J’aimerais ça bien faire dans les classiques ardennaises [La Flèche wallonne, l’Amstel Gold Race et Liège-Bastogne-Liège], affirme-t-elle. Pour le moment, je suis bien dans mon rôle de coéquipière et j’essaie d’apprendre le plus possible.

Sur le plan physiologique, ma spécialité technique est plus dans les côtes, qui sont plus à pic et plus courtes que les grandes montagnes ou les courses sur plat avec beaucoup de vent.

Magdeleine Vallières-Mill écoule la dernière année de son contrat de deux ans avec EF Education. Des discussions sont en cours, et les premières approches ont été positives selon elle.

Je pense qu’ils sont contents. C’est sûr que j’aimerais revenir, j’aime beaucoup l’équipe. On a un bon soutien de plusieurs commanditaires. Nous sommes vraiment chanceuses et j’aimerais être de retour.

Elle souhaite aussi recevoir un coup de fil de l’équipe canadienne pour participer aux Championnats du monde, début août, à Glasgow, en Écosse. Son passage au Giro pourrait lui fournir cette chance de se faire valoir.

C’est la deuxième année qu’il y a un classement des moins de 23 ans aux mondiaux, et c’est ma dernière année dans cette catégorie. Donc ce serait intéressant d’être là, soit comme coéquipière pour les élites, ou d’essayer quelque chose chez les moins de 23 ans.

Ça va dépendre du directeur sportif du jour, ajoute celle qui s’est classée 10e de la course sur route aux mondiaux juniors en 2019. C’est sûr que c’est le fun d’y aller pour soi-même, mais j’aime aussi le faire pour l’équipe. Je serais contente d’y être et d’y jouer un rôle, d’avoir un impact.

Fait au Québec

De retour à la maison, à Gérone, en Espagne, depuis quelques jours, Magdeleine Vallières-Mill profitait d’une période de repos pour partager un repas avec Adèle Normand, originaire d’Alma. Engagée avec l’équipe continentale Massi-Tactic, Normand, aussi âgée de 21 ans, était chargée de la cuisson au barbecue pendant que son amie répondait à nos questions.

La cycliste Adèle Normand lors d'une course.

La cycliste Adèle Normand lors d'une course

Photo : Gracieuseté d'Adèle Normand

Ces deux Québécoises, qui ont pris la route de l’Europe pour vivre de leur sport, ne sont qu’un petit échantillon de cette communauté de cyclistes professionnelles originaires de la Belle Province qui rayonne sur la scène internationale. Cinq Québécoises étaient d’ailleurs du départ de la Vuelta cette année.

Sur une des courses que j’ai faites, nous étions six ou sept Québécoises, et ça fait du bien, avoue Vallières-Mill. On se sent un peu plus chez nous, et j’ai l’impression qu’on commence à avoir un peu plus notre place. On se démarque de plus en plus, surtout avec Olivia [Baril] qui fait des super courses en ce moment. C’est vraiment impressionnant et motivant pour nous aussi.

Je pense que ça nous donne un peu plus de motivation et de fierté de voir qu’il y a d’autres Québécoises. On peut voir que les filles au Québec commencent à avoir un peu plus d’intérêt pour le vélo. Il y a de plus en plus de filles qui roulent, donc c’est bien.

C’est grâce à Lyne Bessette, à Karol-Ann Canuel et à Leah Kirchmann que la jeune athlète a pris goût au cyclisme. Balancée entre le vélo de montagne et le cyclocross à ses débuts, c’est grâce à ses modèles locaux qu’elle a choisi de poursuivre son rêve, cette fois sur les routes européennes.

Quand j’ai commencé, je me souviens d’avoir roulé avec Lyne [Bessette] lors des 100 à B7, qui est sa course. Elle était venue me voir ensuite pour m’encourager à tenter ma chance dans le vélo. Elle m’avait vraiment motivé. Sa présence et son excitation envers le vélo se sont transmises.

Sans pouvoir brandir le palmarès de ses idoles, elle peut malgré tout aider des jeunes qui, comme elle, se sentent interpellées par l’attrait du Vieux Continent. J’ai l’impression d’être au même niveau que les filles qui sont en train de monter, fait-elle valoir, sourire aux lèvres, du haut de ses 21 ans.

Il y a plusieurs filles qui m’écrivent pour savoir comment ça va en Europe, comment on fait pour se rendre là, quel a été ton parcours. C’est motivant de savoir qu’il y a d’autres filles qui tentent leur chance au prochain niveau. Avec les équipes québécoises continentales qui commencent, tu n’es pas dans le néant quand tu fais le saut à un plus haut niveau, lorsqu’il y a d’autres filles autour de toi qui l’ont déjà fait et qui peuvent t’aider à travers ça.

Comme une roue qui tourne, quoi.

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