Québec injecte 750 000 $ pour du parasport plus accessible

Basketball en fauteuil roulant
Photo : Reuters / Sergio Moraes
La ministre responsable du Sport, du Loisir et du Plein air Isabelle Charest annonce un financement de 750 000 $ sur 3 ans du programme Au-delà des limites de la fédération Parasports Québec. Un programme qui a pour mission de rendre la pratique parasportive accessible à toutes et à tous.
Oui, je pense qu'il y a de la place pour avoir plus de financement pour cette clientèle-là. Longtemps, l'emphase sur le financement sportif était davantage sur le compétitif et sur le développement de l'excellence. Là, on ramène ça vraiment à la masse et à tout le monde, à toutes les clientèles.
L'athlète paralympique Cindy Ouellet y voit là un message d’espoir pour celles et ceux qui veulent s'adonner au parasport. La basketteuse, à qui l'on a prêté un fauteuil roulant à ses débuts, avoue que l’équipement coûteux est souvent un obstacle.

Cindy Ouellet en action.
Photo : Radio-Canada / François Gagnon
Une annonce comme ça va permettre à un jeune de participer à plus de parasports, pas seulement un. Parce que souvent on est lancé dans un sport quand on est plus jeune, on ne peut pas en essayer d'autres, ça coûte cher. Les jeunes vont avoir la même opportunité que des jeunes qui n'ont pas de limitations.
L’accessibilité, le gros frein

Des joueurs de rugby en fauteuil roulant
Photo : gracieuseté de Parasport NB
Le défi reste entier pour les parasportifs lorsqu’on parle d’accessibilité aux différents plateaux d’entraînement. Qu’il s’agisse simplement de se rendre sur les lieux. Des choses simples, mais essentielles, explique la directrice générale de Parasports Québec, Anne-Renée Thibault, en marge du Championnat national féminin de basketball en fauteuil roulant de la ligue LCBFR au Centre Pierre-Charbonneau de Montréal.
Dans un [événement] comme le basket, il y a beaucoup de fauteuils, beaucoup de monde. Les gens doivent se déplacer, mais il faut aussi qu’ils soient capables de monter dans les estrades, d'aller aux toilettes.
Cette annonce vient à point pour le programme, selon Anne-Renée Thibault. Son ambition est de faire connaître le parasport partout au Québec et de développer plusieurs disciplines. Cette annonce pourra aider à développer les infrastructures, à démocratiser la pratique parasportive et à répondre au manque criant de personnel.
On va être capable d'avoir plus de gens sur le terrain. On va être capable d'avoir un peu plus d'équipements. On va pouvoir faciliter des lieux pour qu'il y ait une meilleure accessibilité universelle. Ça, c'est souvent un défi dans nos pratiques sportives.
Au-delà de l’argent, souligne la ministre Charest, l’important est que des occasions soient créées afin que l’offre faite aux gens soit pérenne.
C'est un peu de la saucisse Hygrade, lance-t-elle de façon imagée. Plus il y a du monde qui en fait, plus il y aura une offre qui sera intéressante.
La base d’abord et, qui sait, le haut niveau
Le message est clair, ces trois quarts de millions injectés servent d’abord à amener la population ayant des limitations fonctionnelles à pratiquer le parasport pour le plaisir. Et plus cette base s'élargit, plus les chances de voir surgir de grands talents augmentent.

La nageuse québécoise Aurélie Rivard, sur la plus haute marche du podium aux Paralympiques de Tokyo.
Photo : Getty Images / Buda Mendes
C’est ce que souhaite le président du Comité paralympique canadien, Marc-André Fabien. Car la représentation des athlètes du Québec s’est étiolée au fil des Jeux, note-t-il.
Pendant des années, relate Marc-André Fabien, les équipes canadiennes qui participaient aux Jeux paralympiques tant d'été que d'hiver étaient largement composées d'athlètes provenant du Québec.
Et c'est pour ça que je vous dis que j'avais une certaine inquiétude de voir cette importante délégation québécoise au sein de l'équipe canadienne diminuer au fil des Jeux. Mais avec des annonces comme aujourd'hui, on a tout lieu d'espérer qu'on va renverser la vapeur et qu'on va ravoir des effectifs importants.
La directrice générale de Parasports Québec, Anne-Renée Thibault, espère aussi voir un maximum d’athlètes québécois dans les équipes paralympiques. Ça fait partie des objectifs, indique-t-elle, mais ce n’est pas le seul.
On ne veut pas que les gens soient intimidés de venir essayer le parasport parce que ça semble être réservé au haut niveau
, conclut la directrice générale.