La Pologne dit non au retour des escrimeurs russes, la tension monte

L'athlète Russe Larissa Korobeynikova se bat contre la Canadienne Kelleigh Ryan aux JO de Tokyo.
Photo : afp via getty images / MOHD RASFAN
Après l'Allemagne et la France, la Pologne a confirmé mercredi l'annulation d'une étape de la Coupe du monde d'escrime, prévue du 21 au 24 avril à Poznan, qui servait d'épreuve de qualification pour les Jeux olympiques de 2024.
Nous ne pouvons pas organiser cette épreuve compte tenu des conditions posées par la FIE
, qui nous impose
d'accueillir les athlètes russes, a expliqué le vice-président de la fédération polonaise, Adam Konopka.
Nous avons reçu une lettre arrogante
de la part de la fédération internationale pour nous dire que c'est à elle de décider qui doit venir et selon quelles conditions et qu'on était tenu de tout organiser, y compris les visas d'entrée
en Pologne, a-t-il ajouté.
On ne va pas se laisser vassaliser
, a-t-il insisté.
Les voix se multiplient, des fédérations nationales et des athlètes, pour faire entendre raison à la Fédération internationale d'escrime, et la Confédération européenne prend la situation très au sérieux.
Les annulations d'étapes de Coupe du monde sont préoccupantes. La situation ne peut pas continuer comme ça
, a dit le président de la Confédération européenne, Giorgio Scarso.
Quand des fédérations qui ont fait l'histoire de l'escrime comme l'Allemagne, la France et la Pologne annulent des compétitions, cela pose question. Quand 300 grands athlètes signent une pétition pour s'opposer à une décision, cela doit faire réfléchir
, a-t-il ajouté.
Contactée par l'AFP, la FIE n'a pas répondu.
Dimanche, la Russie avait annoncé qu'elle n'enverrait pas ses athlètes à Poznan en raison des conditions inacceptables
émises par Varsovie.
La Pologne demandait aux athlètes russes et bélarusses de signer un document écrit attestant qu'ils ne soutiennent pas la guerre contre l'Ukraine, qu'ils ne sont pas employés par l'armée ou bien un organe de sécurité de ces pays et qu'ils s'engagent à respecter les critères de neutralité établis.
Les athlètes russes et bélarusses ont été bannis de toutes les compétitions internationales dans la foulée de l'invasion de la Russie en Ukraine en février 2022.
Toutefois, au début du mois de mars, la FIE a annoncé la réintégration des escrimeurs des deux pays, une première dans le sport international en plus d'un an. Cela a provoqué l'ire de l'Ukraine et de certains de ses alliés.
À la fin du mois, le Comité international olympique (CIO) a lui-même ouvert la voie à une réintégration partielle, sous bannière neutre, des athlètes russes et bélarusses, suscitant là encore des réactions critiques des pays soutenant l'Ukraine.