•  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
Analyse

Des signes d’impatience, une évaluation terminée

Un joueur de hockey tente de déjouer un gardien.

Jonathan Drouin et Antti Raanta

Photo : usa today sports via reuters con / David Kirouac

Des partisans à l’entraîneur, il y avait de l’impatience dans l’air au Centre Bell, samedi soir. Il aura fallu 77 matchs pour en arriver là.

C’est d’ailleurs ce qui est le plus étonnant de cette saison : que l’enthousiasme ait perduré si longtemps. La défaite insipide de 3-0 du Canadien contre les Hurricanes n’avait certainement pas un goût de victoire morale ni d’esprit de compétition aiguisé qui contribuera à la culture de l’équipe.

Dominé dans toutes les phases du jeu, pas une recette de succès, dixit Nick Suzuki, le portrait n’était pas beau à voir. Le CH a trouvé la façon de battre son record de tirs accordés cette saison (50) et du moins de lancers décochés (14).

La Caroline a tenté 83 tirs au total, le CH 25. La claque était totale, l’abattement dans le vestiaire, manifeste. À des années-lumière de ces défaites compétitives des dernières semaines.

On a été dominés dans tous les aspects, a laissé tomber Nick Suzuki.

On n’était pas là, a ajouté Martin St-Louis.

On n’avait aucun espace sur la glace, on avait l’impression quasiment qu’ils étaient six, a renchéri Samuel Montembeault.

St-Louis a d’ailleurs identifié son gardien comme étant le seul élément positif de ce match. Avec 47 arrêts, on peut le comprendre, quoique la menace est venue davantage du volume de lancers que de la qualité des chances de marquer.

Mais l’on parlait d’impatience. Frappé par l’hébétude, le Tricolore dessinait des ronds sur la glace pendant une punition à Jordan Staal, quand les huées ont résonné. En trois avantages numériques, le CH a dirigé deux tirs au filet et les amateurs en avaient ras le bol.

Quelques minutes plus tard, les spectateurs encore présents dans les gradins dégarnis depuis longtemps ont clairement fait savoir leur mécontentement à l’équipe. C’est arrivé une ou deux fois cette saison, tout au plus. Celle-ci était différente.

Je les comprends, a admis l’entraîneur.

Lui-même semblait un peu au bout de son rouleau, à l’image de sa bande, pour expliquer cette contre-performance. Une équipe décimée, en déficit de talent, qui connaît son sort depuis des mois. Rien de plus normal. Mais St-Louis semblait déçu.

Évaluation terminée

Les batteries sont donc à plat. C’est l’évidence. Et même si St-Louis répète généralement à qui veut l’entendre que l’évaluation de ses hommes se fait au quotidien, il a changé de ton samedi soir.

L’évaluation est quasiment finie. Il reste cinq matchs. Il n'y a plus beaucoup à évaluer. J’ai une bonne idée, a-t-il dit.

Si la copie finale a été rendue, on craint fort qu’il y en ait quelques-uns qui n’obtiendront pas la note de passage.

Denis Gurianov, par exemple, perd de son lustre (ou de son mât). Sa séquence de sept points, dont quatre buts, en huit matchs aura brièvement servi d’écran à des carences défensives et à un manque d’engagement, mais le naturel semble être revenu au galop.

En l’absence de Rafaël Harvey-Pinard, qui avait besoin de prendre une pause pour soigner quelques bobos, non seulement n’a-t-il pas été promu, mais plutôt envoyé dans le quatrième trio en compagnie de Rem Pitlick et de Joel Armia, un revenant.

Sa présence particulièrement pénible en première période a mené au premier but du match, celui de Brady Skjei, et il n’a rien fait qui vaille pour se faire pardonner par la suite. Kent Hughes semble en voie de perdre ce pari. Rien de grave en soi dans le grand projet tricolore. Plus dramatique pour l’ancien choix de premier tour des Stars dont on se demande sérieusement si le Canadien osera lui soumettre une offre qualificative après la saison.

À l’autre bout du spectre, Montembeault gagne sans cesse du galon. St-Louis a longtemps hésité à lui lancer des fleurs, mais le fait maintenant sans retenue, autant par la parole que par les gestes.

Le Bécancourois a obtenu 7 des 11 derniers départs, Jake Allen 3, l’autre étant revenu à Cayden Primeau. À cinq matchs de la fin de ce calvaire, il semble avoir dépassé Allen dans la hiérarchie.

Deux joueurs de hockey.

Jesse Ylonen et Jordan Martinook

Photo : usa today sports via reuters con / David Kirouac

Il y a Jesse Ylönen qui intrigue. Il gravit les échelons et s’est retrouvé à la droite de Nick Suzuki contre les Hurricanes. Dans un match terne au possible, le Finlandais a tout de même décoché quatre tirs et a obtenu une excellente chance de marquer du haut des cercles dans l’enclave. Certainement pas un match flamboyant, mais où on l’a quand même remarqué, un exploit dans le contexte.

Il est difficile de lui trouver un rôle cependant. A-t-il suffisamment d’atouts pour s’établir dans l'un des deux premiers trios? Sinon, apporte-t-il autre chose de significatif pour avoir un impact et s’accrocher à un poste dans la LNH?

Et il y a d’autres causes entendues, comme celles de Pitlick et de Harvey-Pinard, aux extrémités du spectre.

On aura évidemment tout le loisir de décortiquer tout cela en long et en large pendant de longs mois, mais comme le Canadien semble avoir jeté la serviette, on prend de l’avance.

Un bandeau annonçant le balado de Radio-Canada Sports : Tellement hockey

Vos commentaires

Veuillez noter que Radio-Canada ne cautionne pas les opinions exprimées. Vos commentaires seront modérés, et publiés s’ils respectent la nétiquette. Bonne discussion !

En cours de chargement...