Wimbledon a l’intention d’accepter les joueurs russes et bélarusses

Notre intention actuelle est d'accepter la participation des joueurs russes et bélarusses à condition qu'ils concourent comme des athlètes neutres et qu'ils remplissent les conditions voulues, dit-on.

L'organisateur souligne notamment qu'il leur sera interdit d'exprimer leur soutien à l'invasion russe de l'Ukraine et que ne seront pas autorisés à participer les joueurs recevant des aides financières de la Russie ou du Bélarus.

Le gouvernement ukrainien a exhorté vendredi le gouvernement britannique à ne pas donner de visas aux joueurs de tennis russes et bélarusses après la décision des organisateurs du tournoi de Wimbledon.

La décision de Wimbledon d'autoriser la participation des joueurs russes et bélarusses est immorale. La Russie a-t-elle mis fin à son agression ou à ses atrocités? a écrit le chef de la diplomatie ukrainienne Dmytro Kouleba sur les réseaux sociaux.

De son côté, la Fédération internationale de tennis (ITF) note avec une certaine résignation l'évolution de la position de l'All England Lawn Tennis Club, insistant sur le fait que pour sa part, elle avait suspendu jusqu'à nouvel ordre la Russie et le Bélarus de compétitions internationales sous son égide, en particulier la Coupe Davis et la Coupe Billie-Jean-King.

La position de l'ITF sur ce sujet est claire depuis le début et reste la même, affirme-t-elle.

Le revirement de position de Wimbledon intervient trois jours après que le Comité international olympique (CIO) eut recommandé la réintégration des Russes et des Bélarusses dans les compétitions sportives internationales, sous bannière neutre et à titre individuel, à condition qu'ils n'aient pas activement soutenu la guerre en Ukraine.

Ian Hewitt, président de l'All England Lawn Tennis Club à Wimbledon

Photo : Getty Images / Clive Brunskill

Nous condamnons toujours totalement l'invasion illégale par la Russie et nous maintenons notre profond soutien au peuple d'Ukraine, a dit le président, Ian Hewitt, en assurant que la décision annoncée vendredi avait été incroyablement difficile à prendre.

L'an dernier, poussé par le gouvernement britannique, le tournoi majeur sur gazon avait refusé les joueurs russes et bélarusses. Cela avait provoqué la colère des instances dirigeantes de l'ATP et de la WTA.

Les deux circuits professionnels avaient décidé de priver le tournoi londonien de points de classement.

L'ATP et la WTA ont salué la décision de Wimbledon pour cette année.

Nous sommes contents que tous les joueurs puissent participer à Wimbledon et aux autres tournois de la Lawn Tennis Association (Fédération britannique de tennis) cet été, écrivent les circuits professionnels dans un communiqué commun qui salue le travail accompli par toutes les parties concernées pour arriver à une solution qui protège l'équité du tennis.

Elles réitèrent également leur condamnation sans équivoque de la guerre russe en Ukraine.

Wimbledon avait été le seul des quatre tournois du grand chelem à refuser l'accès aux joueurs russes et bélarusses en 2022. Ceux-ci avaient pu participer sous bannière neutre aux Internationaux de France, des États-Unis et d'Australie.

Le tournoi britannique aura lieu du 3 au 16 juillet prochain.

Et les droits des athlètes ukrainiens?

Selon la spécialiste des droits de la personne Patricia Wiater, les droits des athlètes ukrainiens ont été ignorés par le CIO et par la rapporteure spéciale de l'ONU dans le domaine des droits culturels Alexandra Xanthaki, chargée d'évaluer la réintégration de la Russie et du Bélarus.

La question est de savoir si les conditions de réadmission proposées sont suffisantes pour garantir le respect des droits de la personne des sportifs ukrainiens, a expliqué jeudi Patricia Wiater lors d'une conférence de presse en ligne, deux jours après la recommandation du CIO.

Sont-elles proportionnées et sont-elles suffisantes pour empêcher que les événements sportifs ne soient pas utilisés à des fins de propagande de guerre? a-t-elle ajouté au cours de cette conférence avec des athlètes ukrainiens et d'autres nationalités.

Malheureusement, cela n'a pas été abordé dans la déclaration du CIO ni par la rapporteure spéciale, alors que c'est très important lorsqu'il s'agit d'examiner la question de la réadmission, a conclu Patricia Wiater, à l'origine de l'avis du Comité olympique allemand favorable à l'interdiction des athlètes russes et bélarusses.