•  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
Analyse

La panne d’inspiration

L'entraîneur est derrière ses joueurs au banc et porte la main à sa tête.

Le Canadien a perdu ses quatre matchs cette saison contre les Panthers.

Photo : La Presse canadienne / Graham Hughes

Le manque d’inspiration était généralisé jeudi soir, au Centre Bell, et ce sera bien là le défi du Canadien pour les six derniers matchs de la saison : trouver une source de motivation.

Certes, il y a des jeunes qui veulent montrer l’étendue de leur talent, des vétérans qui luttent pour réaffirmer leur pertinence, d’autres qui veulent se rassurer à leur retour de blessures. Et ce sont, comme l’a souligné Joel Edmundson, tous des professionnels.

Qui peut les blâmer d’être sortis sans énergie? Ils sont humains après tout – du moins, selon la rumeur – et comme l’équipe est éliminée virtuellement depuis, soyons généreux, la fin décembre, il est surtout étonnant que ces soirées amorphes ne se soient pas produites plus souvent.

C’est certainement une des réussites de Martin St-Louis cette saison. Mais pas jeudi contre des Panthers qui les ont dominés 5-2 après les avoir torturés toute l’année.

En quatre matchs, les hommes de Paul Maurice ont eu l’avantage 27-11 au total des buts. Matthew Tkachuk a réussi 13 points, dont 8 buts, contre le Tricolore.

Plus de 25 % du différentiel de buts de -62 du CH a été l’œuvre de quatre petites rencontres contre les Panthers.

Ils ont notre numéro, a lancé Nick Suzuki, lucide.

Dans le vestiaire, on tentait d’expliquer un peu vainement cette supériorité floridienne.

Ils ont des joueurs de grande qualité, leurs défenseurs appuient bien l’attaque. Ils sont difficiles à affronter, a lancé le capitaine.

En zone offensive, ils créent beaucoup de mouvement. Je trouve qu’on a mieux géré ça que les autres matchs. Leur avantage numérique est bon. Ils lancent beaucoup au filet et ils ont des gars qui sont très bons à l’intérieur. Beaucoup de déviations, ils obtiennent des deuxièmes chances, a dit St-Louis.

En gros, ils sont plus talentueux. Et bien que le CH ait réussi à pallier ce léger désavantage plus souvent qu’à son tour, il n’a jamais résolu le problème que lui ont posé les Panthers.

Edmundson a rejeté l’idée que la fatigue s’accumule et que, la fin étant proche, il est possible que l’enthousiasme s’étiole.

Je suis dans la ligue depuis je ne sais trop combien d’années et je suis encore fébrile avant chaque match. On a une bande de jeunes joueurs. L’enthousiasme est là, on veut gagner tous les matchs, a assuré le grand gaillard.

L’entraîneur a nuancé. Son équipe s’est souvent battue vaillamment pour contribuer à créer cette culture dont St-Louis parle constamment. Pour s’assurer que tout le monde développe la haine de la défaite et n’accepte pas de demi-mesures. Au risque de se répéter, il y a quelque chose de profondément humain à ralentir un peu quand on touche à la fin du calvaire.

Il lance la rondelle dans le filet pendant qu'un adversaire essaie de le repousser avec son bâton.

Anton Lundell (à droite) a marqué deux buts.

Photo : La Presse canadienne / Graham Hughes

Comme un marathonien, soulagé, qui finit en trottinant. St-Louis a utilisé cette image déjà. Il souhaite que sa bande complète son interminable parcours au sprint. Il ne s’est pas offusqué de ce petit ralentissement, mais ce sera en partie son travail de trouver une façon de motiver les troupes.

Les Panthers luttaient pour leur survie. Les voilà à un point des Penguins de Pittsburgh et du dernier laissez-passer pour les séries éliminatoires. Forcément, l’enjeu n’est pas le même, a-t-il admis.

Le niveau d’émotions n’est pas le même simplement en raison de l’enjeu. C’est difficile de faire semblant, a-t-il laissé tomber.

On avait l’air amorphe. Tu arrives à la fin de la saison, c’est difficile mentalement. La Floride joue avec l’énergie du désespoir, étant donné leur position au classement. Il fallait essayer d’égaler ça. On doit trouver une façon de créer ça, a ajouté St-Louis.

Recréer l’urgence, la passion, l’enthousiasme. Ça apparaît parfois mission impossible.

Le bon côté

Parmi les 12 recrues qui ont disputé au moins un match cette saison – on répète : les 12 (!!!) – Sean Farrell est la 10e à enfiler un but. Ce n’était certainement pas celui dont il rêvait, mais personne ne lèvera le nez sur une première réussite dans la meilleure ligue du monde.

Farrell était tout sourire, tout comme Brendan Gallagher, son partenaire de trio pendant une partie de la soirée, qui s’est précipité vers lui avec l’entrain d’un bambin à qui vous annoncez qu’il y a des croquettes de poulet au menu ce soir.

St-Louis l’a même envoyé à l’aile gauche de Nick Suzuki et de Mike Hoffman en troisième période pour secouer les puces d’un peu tout le monde, sans succès. Il n’avait rien à perdre, direz-vous. N’empêche que le jeune démontrait suffisamment d’aisance pour obtenir cette chance.

Il n’est pas le seul. C’est un trait commun aux 12 recrues qui ont porté l’uniforme cette année. Ils jouissent d’une liberté au sein d’un cadre, paradoxalement, qui les rend confiants. Et ça aussi, c’est l'une des réussites de St-Louis.

Un bandeau annonçant le balado de Radio-Canada Sports : Tellement hockey

Vos commentaires

Veuillez noter que Radio-Canada ne cautionne pas les opinions exprimées. Vos commentaires seront modérés, et publiés s’ils respectent la nétiquette. Bonne discussion !

En cours de chargement...